Un sondage réalisé par l’institut irlandais Red C pour Open Europe, rendu public hier, confirme ce que je subodorais : il est révolu, le temps où l’on pouvait faire revoter les Irlandais jusqu’à ce qu’ils disent oui.
Pour goûter tout le suc de ce sondage, il convient d’avoir en tête deux faits :
Le premier est qu’il a été réalisé entre le 21 et le 23 juillet, juste après la visite de Nicolas Sarkozy à Dublin et les deux jours suivants.
Le second est que Red C est l’institut qui, à la veille du référendum, contrairement à son concurrent, donnait encore le oui gagnant, tout en constatant la forte progression du non.
Or voici les enseignements du nouveau sondage :
71% des personnes interrogées ne veulent pas d’un nouveau référendum sur l’ex-traité de Lisbonne, contre 24% qui y sont favorables. Précisons que la question exacte était : « Le gouvernement irlandais devrait-il faire comme le président français a dit, selon ce qui a été rapporté, et organiser un second référendum sur le traité de Lisbonne ? ».
En cas de nouveau référendum, 52% voteraient non, 32% voteraient oui. Compte non tenu des sans opinion, le résultat est 62% de non et 38% de oui.
17% des personnes ayant voté oui en juin seraient désormais prêtes à dire non, contre 6% de celles ayant voté non qui seraient maintenant décidées à approuver le traité.
Parmi les personnes s'étant abstenues en juin, 57% disent être prêtes à voter non, contre seulement 28% oui.
67% approuvent le jugement selon lequel « les hommes politiques européens ne respectent pas le non irlandais », et 61% sont en désaccord avec l'idée que « si les 26 autres membres de l'UE ratifient le traité l'Irlande doit changer d'avis et le soutenir ».
Craig rapporte que le ministre irlandais des Affaires étrangères Micheál Martin a dénoncé ce sondage comme « une ingérence étrangère dans notre débat national » (sic), parce qu’il a été commandé par une organisation britannique. Et le ministre a ajouté qu’il ne croit pas que l’Irlande ait quoi que ce soit à apprendre d’une « organisation anti-européenne » comme Open Europe.
Or le sondage a été réalisé par un institut irlandais, et Open Europe est un lobby d’hommes d’affaires et d’entrepreneurs certes eurosceptique mais certainement pas anti-européen.
On voit que le gouvernement irlandais accuse (mal) le coup.
Et l’on dira une fois de plus, et très sincèrement, merci à Nicolas Sarkozy…
Commentaires
Pas très honnête de donner la réponse dans la question. Un bel exemple de manipulation :-)