Pour exprimer le mystère du Christ, Éphrem use d’une grande diversité de thèmes, d’expressions, d’images. En l’une de ses hymnes, il relie avec efficacité Adam, au paradis, et le Christ, dans l’Eucharistie : « Il fut exclu par l’épée du chérubin, et lui fut fermé le chemin de l’arbre de vie. Mais pour les peuples, le Seigneur de cet arbre s’est donné lui-même comme nourriture dans l’Oblation (eucharistique). Les arbres de l’Éden furent donnés comme nourriture au premier Adam. Pour nous, le jardinier du Jardin, en personne, s’est fait nourriture pour nos âmes. En effet, nous étions tous sortis du Paradis en même temps qu’Adam, quand il l’avait laissé derrière lui. Maintenant que l’épée est ôtée là-bas (sur la croix) par la lance, nous pouvons y retourner ».
Pour parler de l’Eucharistie, Éphrem se sert de deux images : la braise ou le chardon ardent, et la perle. Il emprunte au prophète Isaïe le thème de la braise. C’est l’image du séraphin qui prend avec les pinces la braise, laquelle effleure seulement les lèvres du prophète pour les purifier ; alors que le chrétien touche et consume la Braise, qui est le Christ lui-même : « Dans ton pain se cache l’Esprit qui ne peut être consommé ; dans ton vin il y a un feu qui ne peut être bu. L’Esprit dans ton pain, le feu dans ton vin : c’est là une merveille recueillie par nos lèvres. Le séraphin ne pouvait approcher ses doigts de la braise, qui ne fut qu’effleurée de la bouche d’Isaïe ; et les doigts n’ont pu la prendre ni les lèvres la saisir ; mais à nous le Seigneur a permis de faire les deux gestes. Le feu descendit avec colère pour détruire les pécheurs, mais le feu de la grâce descend sur le pain et il y demeure. Au lieu du feu qui détruisit l’homme, nous avons mangé le feu dans le pain, et nous avons été vivifiés ».
Et encore un dernier exemple des hymnes de saint Éphrem, où il prend la perle comme symbole de la richesse et de la beauté de la foi : « Déposez-la (la perle), mes frères, dans la paume de ma main, que je puisse l’examiner. Je me mis à l’observer sur l’un et l’autre côté : elle n’avait qu’un seul aspect sur tous les côtés. De même est la recherche du Fils, impénétrable car elle n’est que lumière. Dans sa transparence, j’ai vu le Transparent, qui ne devient pas opaque ; et dans sa pureté, le grand symbole du corps de notre Seigneur, qui est pur. Dans son indivisibilité, j’ai vu la vérité, qui est indivisible. »
(Extrait de la catéchèse de Benoît XVI, 28 novembre 2007)
Commentaires
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