Alors que Nicolas Sarkozy se rend à Prague pour rencontrer les chefs de gouvernement tchèque, slovaque, polonais et hongrois, le président tchèque Vaclav Klaus en remet une couche contre l’européisme dans un entretien publié par le quotidien Lidove Noviny :
« Laissons les gens qui vivent sur le continent européen être tchèques, polonais, italiens, danois... et ne faisons pas d’eux des Européens. C’est un projet erroné. La différence entre le Tchèque, le Polonais, l’Italien, le Danois et l’Européen est la même qu’entre la langue tchèque, polonaise, italienne et danoise et l’esperanto. L’européisme est l’esperanto : une langue artificielle, morte. »
Vaclav Klaus est le seul dirigeant européen à avoir réagi au référendum irlandais en déclarant que le traité de Lisbonne est « fini » et qu’il n’est « plus possible de poursuivre sa ratification ».
Le quotidien tchèque Hospodarske Noviny considère que c’est au gouvernement tchèque de transformer l’essai irlandais : « Topolanek (le Premier ministre) a le doigt sur la détente (...), l’ODS (son parti) a une chance unique d’enterrer définitivement le traité. (...) La Tchéquie hésite : selon de nombreux diplomates, analystes et commentateurs, elle pourrait asséner un coup mortel au projet de réforme de l’UE.
NB - La réaction officielle de Vaclav Klaus, vendredi, au vote irlandais: « Les résultats constituent, espérons-le, un message clair pour tous. C'est une victoire de la liberté et de la raison sur des projets élitistes artificiels et sur la bureaucratie européenne. Le projet de traité de Lisbonne s'est achevé aujourd'hui avec la décision des électeurs irlandais et sa ratification ne peut continuer. »
Précisions.
En République tchèque, le traité de Lisbonne est toujours en phase d'examen par la Cour constitutionnelle (qui prend manifestement son temps...), or le projet de loi de ratification ne peut être discuté au Parlement qu'après l'avis positif de la Cour.
La République tchèque présidera l'Union europénne après la France, au premier semestre 2009, la période pendant laquelle le traité de Lisbonne est censé entrer en vigueur (avant le référendum irlandais, c'était le 1er janvier 2009, maintenant on dit juin 2009...).
Commentaires
Un petit problème de copié collé...
[Ben oui, c'est quand dans l'enthousiasme on tape deux fois sur "entrée" au lieu d'une... C'est réparé...
YD]
J'aime beaucoup le parallèle entre l'esperanto et l'UE!
«L’européisme est l’esperanto : une langue artificielle, morte» : bravo à Vaclav Klaus pour avoir pensé à cette comparaison qui montre que l’Europe des européistes est un enfant mort-né. Ajoutons que la création de l’esperanto partait d’un bon sentiment, bien que stupide, alors que Bruxelles est une action malfaisante anti-européenne.
Et bam!
Un homme libre et debout dans l'histoire.
En espérant, que la "mission commandée" de notre cher Président pour prêcher la bonne parole européiste se soldera par un échec.
Il est intéressant de voir qu'inconsciemment certaines personnes associent, pour le meilleur ou pour le pire, l'espéranto et l'européisme, comme si les deux allaient de paire...
Peut-être que l'Europe ne réussi pas parce que justement elle n'a pas de langue commune (attention je n'ai pas dit UNIQUE), alors même qu'il s'agit sans doute d'une condition sine qua non pour construire l'Europe du citoyen.