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Le premier jour du référendum irlandais

Le référendum sur le traité de Lisbonne a eu lieu dès hier sur la petite île de Tory (5 km2, 134 électeurs), à une heure de ferry au nord-ouest de l’Irlande. Il en est ainsi à chaque scrutin, pour éviter que les urnes ne soient bloquées en cas de tempête. Déjà, hier, le scrutin a commencé à 13h au lieu de 11h, en raison du brouillard qui a retardé l’hélicoptère venant apporter le matériel.

L’AFP a publié un remarquable reportage sur ce scrutin. On voit que Tory est en quelque sorte un résumé de la question.

La veille, plusieurs électeurs ne savaient pas qu’il y avait un vote, et la plupart des autres ne savent pas ce qu’il y a dans le traité de Lisbonne.

Le pittoresque « roi » de Tory, Patsy Dan Rodgers, teint buriné, boucle d’oreille en argent, casquette bleu marine, s’exclame : « Si même les hommes politiques ne peuvent pas nous le dire, comment, nous, on pourrait savoir ? » Et il ajoute, désabusé : « Ils ne comprennent pas, mais ils vont voter. Par obligation. »

Un pêcheur de saumon à la retraite dit qu’il a voté non aux précédents référendums, à cause des quotas, mais que cette fois il va voter oui, parce qu’il a décidé de faire confiance au nouveau Premier ministre : « Il est plus intelligent... »

« Je vote, mais je ne suis pas encore sûre de mon choix », déclare une femme en entrant dans l’école où se déroule le scrutin.

Un homme avoue qu’il ne sait pas de quoi il s’agit. Et qu’il votera non, « jusqu’à ce que quelqu’un m’explique ce que c’est ».

Plusieurs sont partagés entre la reconnaissance de ce que l’Europe leur a apporté (un nouveau port, un centre de santé, une école secondaire, l’électricité), et ce qu’elle leur a enlevé, notamment ceux qui se sont retrouvés au chômage en raison des quotas de pêche : « Je vote non parce qu’ils ont volé notre pêche ! », s’exclame l’un d’eux.

A la fermeture du bureau de vote, 66 des 134 électeurs avaient voté. Contrairement à ce que disait le roi, plus de la moitié des électeurs n’ont pas ressenti d’« obligation »...

L’abstention est la hantise des partisans du oui, car tous les partisans du non iront voter...

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