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La discrimination positive en procès

L’AGRIF poursuivait jeudi dernier, devant le tribunal de Paris, le patron de l’Oréal, Jean-Paul Agon, pour ses déclarations en faveur de la discrimination positive. (Le compte rendu était dans Présent de samedi dernier, que j’ai reçu avec retard, et lu avec encore plus de retard…)

Il affirmait « assumer » le concept, et disait ouvertement que dans son groupe, « un candidat qui a un prénom d’origine étrangère a plus de chance d’être recruté que celui qui porte un prénom français de souche ».

Me François Wagner, pour l’AGRIF a montré qu’il y avait dans ces propos une incitation ou une provocation à la discrimination. L’avocat de l’Oréal, Jean Veil (le fils de Simone) a tenté de faire valoir qu’il y avait seulement dans les propos de Jean-Paul Agon une certaine maladresse, et qu’ils avaient été mal transcrits.

L’erreur de Jean-Paul Agon est d’avoir explicité le concept de discrimination positive. De plus en plus d’entreprises s’engagent à faire de la discrimination positive, sous la houlette et avec les encouragements de la Halde, ainsi que du gouvernement et de Nicolas Sarkozy lui-même. Mais le patron de l’Oréal a mis les pieds dans le plat en disant clairement ce que cela veut dire : quand Pierre et Mouloud se présentent, on choisit Mouloud. Ce qui est une discrimination à l’égard de Pierre, donc condamnable.

On attend avec intérêt le jugement, le 16 juin.

Il est extrêmement improbable que Jean-Claude Agon soit condamné car, qu’on le veuille ou non, c’est la discrimination positive qui serait condamnée. Or il s’agit de l’idéologie officielle. Et qui va devenir une obligation absolue sur le plan européen, comme le montre la résolution du Parlement européen qui a été adoptée hier, dont je rappelle ici les deux demandes clefs sur la question :

« La Commission doit élaborer une définition commune à l'ensemble de l'Union sur le sens à donner à "l'action positive" et, de la sorte, faire justice des mythes liés à sa signification et à son application dans certains États membres, compte tenu, en particulier, de son efficacité pour lutter contre les discriminations et pour réaliser l'égalité effective des résultats dans certains États membres. » La Commission doit étudier « la manière dont une nouvelle législation pourrait instaurer l'exigence d'intégrer une action positive ou des obligations positives pour promouvoir l'égalité »

L’un des « mythes » (sic) à combattre étant précisément qu’en choisissant Mouloud on désavantage Pierre.)
Quoi qu’il en soit, l’AGRIF aura témoigné de la vraie justice. Sans doute pour la dernière fois en cette matière. Le jugement sera une pierre de touche pour les futures générations.

Commentaires

  • Merci à l'AGRIF de cette procédure à fort enjeux que vous soulignez très bien.

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