Dans la soirée du 3 mai, le Pape Benoît XVI a dirigé la prière mariale du Rosaire à Sainte-Marie-Majeure, devant l'icône de la « Salus Populi Romani », en présence notamment du nouveau maire de Rome Gianni Alemanno. Extrait de son allocution :
Nous confirmons ensemble aujourd'hui que le Rosaire n'est pas une pratique reléguée au passé, comme une prière d'un autre temps à laquelle on pense avec nostalgie. Le Rosaire connaît au contraire un nouveau printemps. C'est sans aucun doute un des signes les plus éloquents de l'amour que les jeunes générations nourrissent pour Jésus et pour sa mère Marie. Dans le monde actuel qui est si fragmenté, cette prière nous aide à placer le Christ au centre, comme le faisait la Vierge , qui méditait intérieurement tout ce qui se disait sur son Fils, et ensuite ce qu'Il faisait et disait. Quand on récite le chapelet, on revit les moments importants et significatifs de l'histoire du salut; on parcourt de nouveau les différentes étapes de la mission du Christ. Avec Marie, on tourne son cœur vers le mystère de Jésus. On place Jésus au cœur de notre vie, de notre temps, de nos villes, à travers la contemplation et la méditation de ses saints mystères de joie, de lumière, de douleur et de gloire. Que Marie nous aide à ac! cueillir en nous la grâce qui émane de ses mystères, afin qu'à travers nous elle puisse «irriguer» la société, à partir de nos relations au quotidien, et la purifier de si nombreuses forces négatives en l'ouvrant à la nouveauté de Dieu. Le Rosaire, quand il est prié de manière authentique, non d'une manière mécanique et superficielle, mais profonde, apporte en effet la paix et la réconciliation. Il contient en lui-même la puissance qui guérit du très saint Nom de Jésus, invoqué avec foi et amour au centre de chaque Ave Maria.
Commentaires
Je me sens très ému à la lecture de cet extrait de l'allocution de Benoît XVI. En effet, le saint Père redonne ses titres de noblesse à la prière du chapelet (ou du rosaire). En quelques mots, il décrit magnifiquement ce qu'est cette prière, et les grâces qu'elle apporte.
Cette déclaration est très importante, car il ne faut pas oublier que, outre le changement brutal de la messe, le clergé progressiste imposa aux fidèles des années 60-70 l'abandon de la piété populaire: Ainsi, prières, chapelets, processions, chemins de croix, adorations du Saint Sacrement, pèlerinages se virent désignés comme pratiques moyenâgeuses, et furent relégués aux oubliettes. D'ailleurs, je pense que c'est peut-être plus l'abandon de ces pratiques que le changement de liturgie qui entraîna une réaction traditionnaliste.
Les mots du saint Père sur le Rosaire sont quasiment les mêmes que ceux que j'entends régulièrement lors des homélies à Saint Nicolas du Chardonnet, où le clergé est, et pour cause, très attaché à cette prière.
Tout cela est de bonne augure, le désir du Pape de renouer avec des pratiques injustement décriées s'inscrit dans une oeuvre plus vaste de réconciliation, de redécouverte des pratiques traditionnelles de l'Eglise.