Pourquoi, en France (et dans les films américains en version française), dit-on ef-bi-aille et cé-i-a ?
Si l’on dit cé-i-a, pourquoi ne dit-on pas ef-bé-i ?
Si quelqu’un peut m’expliquer cette bizarrerie...
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Pourquoi, en France (et dans les films américains en version française), dit-on ef-bi-aille et cé-i-a ?
Si l’on dit cé-i-a, pourquoi ne dit-on pas ef-bé-i ?
Si quelqu’un peut m’expliquer cette bizarrerie...
Commentaires
Dans ce domaine le record c’est celui de Chirac qui dit otane-e, comme si c’était de l’anglo-américain, mais mal prononcé ! A ce point, ce n’est plus une bizarrerie, mais une stupidité !
On ne voit pas très bien le rapport, OTAN étant une abréviation française.
A noter que CIA se prononce de plus ne plus « ci-aille-é », ce qui est cohérent avec la prononciation de FBI, mais ne va pas, évidemment, dans le sens souhaité…
Je m'étais déjà posé la même question....et je m'étais répondu que "si aïe hé" était plus difficile à prononçer que" cé i a",alors que "ef bi aïe" se prononçe aussi facilement que "ef bé i "...voilà donc le résultat de mes (courtes!) cogitations !
Cette question est intéressante, et la réponse démontrera, je pense, notre anglosaxonisation progressive.
CIA est très ancien, cela fait plusieurs décennies, en France, que cet organisme est connu (informations, cinéma, etc.). De ce fait, on prononçait à la française les mots ou sigles étrangers, à l'époque (années 50-60).
FBI est plus récent. (fin années 80 début 90 environ). Cet organisme étant local aux états-unis, c'est par les feuilletons américains qu'il fut connu en France. Et dans la France de cette époque-ci, et bien on prononçait à l'anglaise.
Prochaine étape ? demandons à Mme Albanel, qui veut imposer l'anglais comme langue étrangère à tous nos écoliers... (au détriment du français, bien malmené).
Quand j'étais petit, on m'avait appris que les noms propres se prononcent selon leur prononciation originale.
Qui pour citer la capitale étasunienne parle de vachaingueton ?
Donc pour ma part, je parle de éf bi aille et de scie aille haie, pour moi la grande firme informatique bleue c'est aille bi aime.
Sûr que cette règle est largement galvaudée, il fut un temps où en politique on citait souvent un certain énerie qui scie ne gère alors qu'à propos de cinéma on parlait d'Henry Fonda comme s'il s'agissait d'un titi parisien.
Pour moi un comble d'horreur est d'entendre à propos d'une marque automobile bavaroise citer le doublé-vé, alors que celui-ci n'existe pas dans la langue de Goethe, j'en suis resté à bé èm vé, plus simple et moins fautif de dire béhém.
Il en est de même avec les noms de villes étrangères francisés. Combien d'habitants de Münich savent où se trouve Münich, eux ne connaissent que München, il faut tout de même être gonflé pour appeler une ville différemment de ceux qui y sont nés ou y vivent. Le cas est encore plus flagrant avec Anvers, qui ne veut rien dire alors qu'Antwerpen, la main jetée a un sens historique.
L’apprentissage de l’anglais, et des langues étrangères en général, est plus que souhaitable, dès le plus jeune âge.
D’ailleurs, la maîtrise de la langue maternelle et des langues étrangères va souvent de pair. L’apprentissage d’une autre langue latine permet, par exemple, de mieux comprendre certaines règles du français, ou de théoriser ce qui n’était que des automatismes. La médiocrité de l’enseignement du français n’est donc pas une conséquence de celui de l’anglais.
Quant à l’anglais, il ne s’agit plus, qu’on le veuille ou non, d’une langue nationale mais d’une langue supra-nationale, comme l’était l’allemand en Europe Centrale, peu à peu remplacé par l’anglais, qui acquiert une dimension mondiale.
L’apprentissage de l’anglais ne doit pas être perçu comme une soumission ou une capitulation même s’il revêt un caractère (pratiquement) obligatoire si l’on veut compter dans son domaine, par exemple, dans les sciences. Il s’agit plutôt d’une adaptation, un peu forcée, comme l’a été le passage à l’informatique il y a quelques années.
Il faut mettre de côté les aspects idéologiques de coté (« impérialisme yanqui »…) et cesser de pleurnicher, ou alors, trouver une alternative.
@Lerond,
va pour München, mais l'exemple d'Anvers est particulièrement mal choisi, puisque deux langues - et même trois avec l'allemand - ont cours au royaume de Belgique.
Dites-vous Brussels ou Bruxelles ?
Koortrijk ou Courtrai ?
Risjel ou Lille ?
A Ysengrin : entièrement d’accord avec votre explication : c’est le conformisme ambiant et surtout l’alignement sur l’américain qui engendrent ces bizarreries.
A Lerond : pas d’accord. J’ai beaucoup plus souvent entendu la règle opposée : on prononce à la française quand cela est préférable pour l’oreille française, mais en gardant une approximation de la prononciation originelle. J’ai entendu beaucoup de gens dire va-sing-ton !
C’est beaucoup plus raisonnable car il est impossible de connaître toutes les prononciations qui de toutes façons resteront très approximatives. D’ailleurs prononce-t-on correctement New York en français, ou Chicago, Seattle, Edinburgh, .. ? Toutes les grandes villes ont une prononciation adaptée a la langue dans laquelle on parle. Comment se dit Munich en italien ? Comment se dit Monaco en allemand ? Est-ce que Londres existe ? Ne parlons pas des noms de villes chinoises.
Toutes les langues naturelles ont des bizarreries : c’est ce qui les distingue des « langues » artificielles comme l’esperanto. Et ne parlons pas des langages informatiques qui n’ont aucune bizarrerie puisque ce ne sont que des bizarreries !
Robert,
"..et cesser de pleurnicher, ou alors, trouver une alternative."
L'autre face de l'alternative est claire : plutôt que de nous forcer à accepter la mondialisation, et toute la déculturation, tout le broyage de notre âme nationale qui va avec, je prône tout simplement d'être nous-mêmes, d'utiliser notre langue, de vivre selon nos us et coutumes, ainsi que d'utiliser notre économie.
Depuis Noël 496, cela nous a plutôt réussi, et je ne vois aucune (bonne) raison d'en changer, quoi que nous chantent les mondialistes aux commandes.
@ Pitch : le royaume de Belgique est une création récente ; en Flandre la langue est le néerlandais, en bonne logique il faut donc dire Antwerpen. De même qu'en France on dit Lille et non Rijsel, puisque Lille est francophone. Cela dit, la prononciation des noms de lieux dans leur version originale se heurte justement à des problèmes de... prononciation, d'où la traduction. Par ailleurs, la traduction des noms de lieux remonte généralement à des siècles...
@ Lerond
Mais oui bien sûr. Sarkozy a fait ratifier le traité de Lisboa, et il vient d’aller à London en England. Vous savez que Boudapecht est la capitale du Magyarország, et vous avez banni de votre vocabulaire les mots Pologne, Allemagne, Autriche, etc., etc. Quand même, quand vous avez dit à vos amis que vous étiez allé en vacances en Misr, personne n’a compris, même quand vous avez précisé que vous avez vu les ahram (car il est stupide d’utiliser le mot grec pyramides)…
Merci à Ysengrin. Son explication est plausible.
Quelle belle tempête dans un verre d'eau. Il n'y a pas de règle quant à la francisation ou non des noms et acronymes. Vouloir imposer une règle absolue est absurde dans un sens comme dans l'autre.
Pleurer parce qu'on dit efbiay est juste idiot. Les américains, lorsqu'ils utilisent une de ces nombreuses expressions françaises dont ils raffolent parce que ça donne du style, se donnent un mal de chien pour la prononcer à la française.
Mais je suppose qu'ici vous dites tous efbé-i? Vous avez raison, le ridicule ne tue pas.
[Personne ne pleure parce qu'on dit efbiay. Et personne ne dit efbéi. Il n'y a pas non plus de tempête. Vous avez raison, le ridicule ne tue pas.
YD]
@ Pitch
Je dis Koortrijk mais Tournai, je dis Brussel car seuls les choux sont de Bruxelles. Contrairement à ce que vous semblez penser, le fait qu'il existe plusieurs langues en Belgique ne change rien à l'affaire, les natifs d'Antwerpen ne sont pas nés à Anvers, pour eux leur ville n'a qu'un nom, pourquoi vouloir lui en attribuer un autre.
@ Y.Daoudal
Selon le principe cité ci-dessus, effectivement Sarko a ratifié le traité de Lisboa et il est allé en visite à London.
Pas d'accord avec votre extrapolation aux pyramides, j'ai précisé d'entrée qu'il était question de la prononciation de noms propres.
Les Polonais ne savent pas ce que c'est que la Pologne, tout comme moi je ne sais pas où se trouve Parisse ou Peurisse, quand à l'Allemagne, le nom que lui donnent ses nationaux est assez éloigné du terme français.
Rassurez vous, il n'y a strictement aucune chance pour que je me promène en Misr, et particulièrement pas en vacances, le Mahometland se passe de moi et c'est tres bien ainsi. Le soleil de charme aile chaire ne me manque absolument pas.
@ Ysengrin
Comme le dit le Boss, votre explication est plausible, mais elle va donc dans le sens que je dénonce, nos anciens ont été assez culottés pour donner à des lieux extérieurs des noms que les locaux ne connaissent pas....de quel droit ?
Passons sur le côté “nos anciens étaient des ploucs nombrilistes et ignares, repliés sur eux-mêmes et s'interdisant tout enrichissement au contact de l'autre”....
Par contre, je ne suis pas du tout votre allusion à Noël 496, vous voulez sans doute faire référence à Clovis, mais il ne parlait absolument pas le français, sa langue devait être le Francique dont il subsiste aujourd'hui encore un patois dans la Lorraine frontalière.
Pour prononcer raisonnablement les noms de Tchiquaigo ou Siteul, il faudrait que les Français commencent par savoir prononcer le nom de villes françaises, comme Avoriaz, Saint-Tropez, Gerardmer, Guise, Auxerre, Metz etc., et rien que là, y a du boulot....y a qu'à écouter les ceusses qui causent dans le poste.
Amitiés à tous.
Se mettre à l’anglais ne veut pas dire se « forcer à accepter la mondialisation, et toute la déculturation, tout le broyage de notre âme nationale » , c’est être capable de demander son chemin, ou commander dans un restaurant à l’étranger, en ne forçant pas l’autre à parler français. Sans parler des relations commerciales ou professionnelles.
Une anecdote : j’étais à Barcelone il y a quelques années dans un marché quand un petit groupe de retraités français désire acheter de la charcuterie, l’un demande à la tenancière de l’échoppe, en français naturellement : « Vous parlez français ? Non ? Ce n’est pas grave. Donnez-moi un morceau de ce saucisson-là ! » J’étais scié, ma compagne également, et j’ai constaté ce type de raisonnement (« le monde n’a qu’à parler français comme nous ») à de nombreuses reprises.
Quant au cas de Bruxelles, on écrit « Bruxelles » si on est francophone et « Brussel » si on est néerlandophone. Concernant la prononciation française, c’est comme pour Auxerre, on prononce « Brusselle », souvenez-vous du Grand Jacques : « C’était au temps où Bruxelles bruxellait… ».
Robert,
Je ne conteste pas l'apprentissage d'une langue étrangère à l'école, mais, si j'en crois les différentes déclarations de personnages haut-placés (notamment celles de Mme Albanel), les différents "faits divers linguistiques" (notamment les documents rédigés exclusivement en anglais de Mme Lagarde), nous sommes dans un cas de figure différent : ce n'est plus simplement l'apprentissage d'une langue étrangère, c'est nous convertir de force à l'anglais, avec, comme argument implacable : "c'est ça ou rien, c'est ça ou nous disparaissons".
Et là, je ne suis pas d'accord. D'autant plus que cette iruption de l'anglais s'accompagne d'un appauvrissement de l'apprentissage du français. Par exemple, on n'enseigne plus le passé simple à l'école. (Ne parlons pas de l'imparfait et du plus-que-parfait du subjonctif ...) Un enfant moyen n'est plus capable de lire un roman de Flaubert ou de Victor Hugo, où ces temps sont largement utilisés.
Il existe une volonté d'état, néfaste, d'abandonner notre langue pour lui substituer une langue étrangère, sous des prétextes fallacieux.
Parler sa propre langue, c’est la première des libertés. Voilà pourquoi les mondialistes veulent éradiquer la plupart des langues nationales et imposer ce galimatias baptisé « anglo-saxon international » que même les anglais ne comprennent pas.
Mine de rien la petite question de Daoudal a permis de mettre en évidence la coupure entre ceux qui se couchent devant la mondialisation et acceptent les règles internationalistes et ceux qui se battent pour leur patrimoine national dont la première richesse et la plus précieuse est leur langue.
« Mine de rien la petite question de Daoudal a permis de mettre en évidence la coupure entre ceux qui se couchent devant la mondialisation et acceptent les règles internationalistes et ceux qui se battent pour leur patrimoine national dont la première richesse et la plus précieuse est leur langue. »
Nous reconnaissons là, Raph et moi, puisque c’est à nous que ce charmant paragraphe s’adresse, le niveau de nuance dont est capable l’auteur.
Ysengirn,
D’accord avec vous sur tout ça ! Champagne !
Cela dit, une fois de plus, ceux qui savent encore lire Hugo ou Flaubert sont bien souvent ceux qui parlent anglais et vice-versa, de même que ceux qui maîtrisent le passé simple ou l’imparfait du subjonctif.
Je pense que vous désignez à tort l’apprentissage de l’anglais, et son imposition, comme responsable de la chute du niveau culturel et intellectuel moyen des individus, jeunes en particulier. Il s’agit d’un phénomène bien plus global d’abrutissement des masses, dont les médias sont en grande partie responsables, l’Etat également ne fût-ce que par sa complaisance.
Je n'adresse que des courriels, pour moi un mail c'est un marteau. Ici j'estime être sur un blogue. Je suis fort satisfait que les rues de mon village soient sûres et non secure(s) comme le disent certains faisans victimes d'une dépendance à l'anglais, dépendance et non addiction. Mon discours est calme et mesuré, ni soft ni cool.
Pour autant, le respect de ma langue, symbole de mon identité, n'a de sens que si je respecte également l'identité des autres. A défaut, cela sombre dans un égoïsme pur et simple (presque un totalitarisme) si bien dénoncé par Robert dans son anecdote charcutière.
C'est pourquoi aujourd'hui je me gausse de la controverse suscitée par les futurs J.O. de Beijing et non de Pékin.
Lerond a écrit : « Pour autant, le respect de ma langue, symbole de mon identité, n'a de sens que si je respecte également l'identité des autres » tout à fait d’accord et précisément le respect des autres implique de parler correctement sa propre langue, et si possible la langue de l’autre, quand on en a les capacités. Il ne sert à rien de prononcer, dans sa propre langue, des mots avec l’accent d’une autre langue sous prétexte qu’ils qui proviennent de cette autre langue. C’est d’ailleurs cela qui serait un manque de respect. Ainsi, dans un discours en Français, « Londres », «New York » « Munich » sont des mots du Français qui désignent respectivement des villes anglaises, américaine et allemandes, et non des mots anglais, américain ou allemand. A ce titre ils doivent être prononcées en Français selon les conventions phonétiques standards du Français.
Je n'ai jamais entendu quelqu’un prononcer Londres avec un accent anglais, ni Munich avec un accent allemand, ce n’est d’ailleurs sans doute pas évident et ce serait totalement incohérent.
Quant à New York, il s’agit non d’un nom français mais d’un nom américain, de langue anglaise, n’ayant pas d’équivalent en français. A titre d’exemple, les hispanophones ont « Nueva York », nous n’avons pas, heureusement, de « Nouvelle York ». La prononciation de New York peut donc se faire à l’anglaise dans un discours français.
Ceci n’a d’ailleurs aucun rapport avec la question de départ, FBI et CIA étant des acronymes de langue anglaise. En français, cela aurait donné BFI et ACI, le choix de la prononciation est donc totalement libre et le choix de la prononciation anglaise n’est en rien se « couche[r] devant la mondialisation et acceptent les règles internationalistes », tout comme le choix de la prononciation française n’est en rien « se batt[re] (sic) pour [son] patrimoine national dont la première richesse et la plus précieuse est [sa] langue ».
Mais comme je disais sur un autre article, à chacun ses TOCs…
Certains feraient mieux d’apprendre ce qu’est une langue ! Mais, quand on fait dans la provocation…
Personnellement, j'appelle New-York Nouvelle Angoulême, c'est plus conforme à l'histoire, et je n'ai pas de problème de prononciation.
à l'attention d'Ysengrin
" j'appelle New-York Nouvelle Angoulême, c'est plus conforme à l'histoire, et je n'ai pas de problème de prononciation".
Si vous voulez acheter un billet d'avion pour la nouvelle Angoulême vous risquez d'avoir soit un problème de destination soit un problème de communication .
En effet, pour ma part, je parle français, et non Français...
Un peu d'humour, que diable...
Ben oui !
Ce fil est initié un premier avril......
Simple question, New York à la française, c'est Nouille Orque ou bien Nève York ?
Très bonne question, Lerond.
Je pense que notre brillant linguiste, qui a appris le Français, pourrait nous éclairer…