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Il était mon père

J’apprends la mort à cette terre de mon père spirituel.

C’était un moine inconnu du monde, toujours resté fidèle à la fois à son monastère et à la messe de saint Pie V, ce qui lui valut de longues années de persécution.

Il était le père spirituel de nombreuses personnes, qui sont aujourd’hui autant d’orphelins.

Quiconque n’a pas de père spirituel ne peut comprendre de quoi il s’agit.

A chacune de nos peu fréquentes rencontres il avait une parole qui me paraissait parfois anodine ou évidente, et dont je me rendais compte ensuite qu’elle nourrissait ma vie spirituelle ou me guidait dans la prière.

Mais d’abord c’est lui qui a guidé les premiers pas de mon retour à l’Eglise. Il m’a mis un bréviaire entre les mains, il m’a fait lire saint Augustin et saint Thomas d’Aquin. En latin. – Mais c’est difficile, je ne comprends pas tout. – Ça ne fait rien. Tu ne comprendras jamais tout.

Je n’ai donc plus de père mais il me faut rester son fils. Comme si j’étais assez grand pour me débrouiller tout seul...

Après la mort de Dom Gérard, c’est vraiment rude.

Miserere mei, Domine, quoniam infirmus sum.

« On devrait déménager... là-haut », me dit ma femme, qui pense aussi que la prochaine veillée pascale commencera exactement dix ans après la mort de notre fille aînée dans un accident de moto.

Miserere nostri, Domine, miserere nostri.

Commentaires

  • Je me permets, Monsieur Daoudal, de vous présenter mes sincères condoléances pour la perte de cet être cher.

  • Je n'oublierais pas ces êtres disparus dans mes prières...

  • Je lis dans mon petit livre de carême à domicile les quelques phrases suivantes titrées "La foi à l'épreuve" à la date de ce jour 18 mars:
    "Au jour du malheur n'oublie pas le bonheur; au jour du bonheur n'oublie pas le malheur. Continue inlassablement à faire ce qui est en ton pouvoir pour travailler dans cette création inachevée que Dieu t'a confiée et que tu dois ennoblir par ton activité.
    Et sache que si tu ne comprends pas dans l'immédiat les choses douloureuses qui peuvent t'arriver, un jour, tu découvriras que Dieu s'en est servi pour ton bien.
    (Isaïe 55,8) "
    Cher Mr. Daoudal je prie pour vous et votre famille.

  • Votre belle note nous fait participer à votre peine.

  • Note très douloureuse.

  • J'ai le plaisir de vous retrouver et de vous lire.
    M. Daoudal, vous menez le bon combat.
    Je participe à votre peine. Que Dieu vous bénisse, ainsi que votre famille.

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