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L’abstention (bis)

Pour le second tour, certains observateurs remarquent tout de même le niveau record de l’abstention, passé largement inaperçu au premier tour alors qu’il constituait déjà un record. Il a été une nouvelle fois minimisé par les instituts de sondage : entre 34 et 35% nous disait-on encore après 21h. En réalité il s’élève à 38,34% dans les villes de plus de 3.500 habitants. Et pour les cantonales il est énorme : 44,71%.

« La classe politique vient de recevoir une claque magistrale », a commenté Jean-Marie Le Pen sur TF1. « Le peuple s’écarte de plus en plus des institutions politiques et des partis qui le représente. Depuis 50 ans c’est la première fois que l’on a un si mauvais chiffre de participation. »

Concernant le résultat du Front national, Jean-Marie Le Pen a rappelé que les élections locales « ne sont pas le terrain de prédilection » du mouvement, mais il a souligné que ses candidats ont fait plus de 8% en moyenne dans les cantons où il était présent : « Contrairement à ce qu’annoncent certains, le Front national n’a pas disparu, au contraire, on va en entendre parler dans toutes les élections prochaines. Un certain nombre de candidats de droite doivent se mordre les doigts que le FN ait laissé ses électeurs à la maison. »

Car le grand sujet du jour est la « vague rose ». En effet la gauche a indubitablement gagné ces élections : 49% contre 47% à la droite aux municipales, et même 51,1% contre 44,4% à la droite aux cantonales. Sans qu’on puisse pour autant parler de raz-de-marée, elle a effacé sa défaite de 2001.

A la vérité, il ne pouvait pas en être autrement. La désillusion des Français, qui commencent à comprendre qu’ils ont été bernés par Nicolas Sarkozy, l’absence de résultats concrets après de permanents effets d’annonce, le style de plus en plus insupportable de sa présidence, ont conduit les électeurs à se détourner de l’UMP. En l’absence du Front national dans la grande majorité des villes (et dans un canton renouvelable sur deux), il leur restait le choix entre l’abstention et le vote de gauche.

Certes, même là où le Front national était présent, il n’a pas vraiment profité du mécontentement. Cela est dû au fait que c’était trop tôt pour que le Front national retrouve tous ses électeurs des scrutins passés (encore qu’aux cantonales ce n’est pas loin d’être le cas), et que là où il était présent il pâtissait d’une campagne où il était donné pour mort sur le plan national, en raison de l’impossibilité dans laquelle il se trouvait, pour des raisons financières, de présenter de nombreuses listes aux municipales.

Lors de ce second tour, les listes FN encore en présence, dans des triangulaires, ont généralement fait de moins bons scores qu’au premier, en raison d’une polarisation sur les deux listes arrivées en tête. Les deux exceptions sont Hénin-Beaumont, où la liste de Steeve Briois et Marine Le Pen était deuxième, et a légèrement amélioré son score du premier tour, approchant les 29% (5 élus), et Mulhouse, où la liste de Patrick Binder a créé la surprise en passant de 10,31 à 14,27%, obtenant 4 élus.

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