Ce jeudi, en préparation à la Journée mondiale de la jeunesse, le pape Benoît XVI va présider une... liturgie pénitentielle dans la basilique Saint-Pierre.
Le pape, explique à Zenit Mgr Mauro Parmeggiani, directeur du service diocésain de Rome pour la pastorale des jeunes, a voulu transformer cette rencontre traditionnelle avec les jeunes « qui est déjà un moment de fête, en une vraie fête, c'est-à-dire transformer une fête extérieure, qui est d'ailleurs une fête mais sans les couleurs de la fête, en une fête intérieure qui célèbre la rencontre entre l'homme et Dieu, l'homme qui rencontre la miséricorde de Dieu dans son cœur. C'est de là que naît la joie du chrétien ».
Comme on peut s’en douter, il ne s’agit pas pour le pape de célébrer une de ces liturgies pénitentielles qui se terminent par une absolution collective et détournent les fidèles de la confession personnelle (devenue quasiment obsolète dans maints diocèses de France). Il s’agit au contraire de rappeler la nécessité de la confession.
Benoît XVI veut aider les jeunes à redécouvrir le pardon de Dieu dans le sacrement de pénitence, souligne Mgr Parmeggian : « C’est un sacrement qui permet de confronter la vérité que l'on a en soi, son péché, sa misère humaine, avec la miséricorde de Dieu. Ce sacrement est peut-être celui qui répond le mieux au besoin de l'homme d'aujourd'hui, qui a besoin de miséricorde, d'amour, qui a besoin aussi de se confronter avec la justice de Dieu
« Il faut se placer devant les grandes perspectives de la vie, et devant celles de la vie après la mort », poursuit Mgr Parmeggiani. « Et que le pape dans sa Spe salvi nous parle justement des réalités ultimes comme quelque chose qui doit être repris, redécouvert, n'est pas un hasard. ».
Mgr Parmeggiani remarque que la difficulté des jeunes à parler avec un prêtre, de se confesser à une personne est en fait un faux problème. « Dans un monde où nous sommes disposés à tout raconter de notre personne, partout, sur les ondes de la radio, sur Internet, dans les blog, dans les forum, sur Messenger, et avec toutes les possibilités de communiquer qui s'offrent à nous, de livrer nos pensées les plus intimes, les plus personnelles, je pense qu'il n'y a pas à de honte à avoir d'ouvrir notre cœur au ministre de Dieu qui, en ce moment précis, représente le Christ, le Christ qui m'écoute, le Christ qui m'encourage, le Christ qui me dit : Lève-toi et marche. »
Commentaires
"Il n'y a pas de honte." En un sens oui, bien sûr, nous sommes tous pécheurs, en un autre sens, c'est la plus grande honte que d'avoir à confesser ses fautes honteuses par définition à un homme.
La différence entre un psychologue, un psychiatre et un confesseur, c'est que le confesseur rend une sentence judiciaire qui n'a nullement pour but (bien qu'elle puisse avoir pour effet) de ressentir un bien être, mais uniquement d'avoir la certitude du pardon de Jésus-Christ.
Pascal dit quelque part qu'il admet les deux opinions, les deux récits d'une part de celui qui lui dit sortir de la confession parfaitement apaisé, et de celui qui lui dit sortir de la confession, aussi troubé, voire plus
Car ce qui compte, c'est la sentence judiciaire du prêtre à laquelle il convient de se soumettre.
Notons à propos de la confession qu'historiquement,aucun prêtre, même apostat, même athée n'est venu trahir le secret de la confession. Exemples Luther ou l'abbé Meslier, l'un protestant, l'autre athée, se proclamant tel dans des écrits posthumes, aucun des d'eux ne s'est "amusé" à trahir le secret de la confession. Et pourtant l'abbé Meslier a écrit en substance que le sacrement de confession lui paraissait une faribole, une stupidité à laquelle il ne croyait absolument pas.
La véritable joie, le chrétien ne la trouve pas dans l'abîme de son coeur tourmenté de passions : il la trouve en Dieu. L'initiative du pape est peut-être bonne, mais il y a trop d'humanisme encore dans son discours.