Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le petit protectorat mafieux de l’UE

Le Néerlandais Pieter Feith a entamé hier son mandat de Représentant spécial de l’Union européenne au Kosovo. « Je déploie maintenant mon bureau comme Représentant spécial de l’UE et nous renforçons le bureau du Représentant civil international », a-t-il déclaré. Il « renforce » le bureau dont il doit prendre la tête afin de remplacer la mission de l’ONU qui administre le Kosovo depuis 1999. Autrement dit, il est la véritable autorité du Kosovo.

Devant les journalistes, Peter Feith a laborieusement tenté d’expliquer que « le mot de protectorat n’est pas approprié ». Parce qu’il n’y a pas de transfert d’autorité de l’ONU à l’UE : ce n’est pas l’UE qui « administre » le Kosovo, mais le gouvernement, dit-il. « Et nous sommes ici comme proches conseillers du gouvernement avec la responsabilité particulière de garantir l’application du plan Ahtisaari » par le gouvernement kosovar.

Quand les « proches conseillers » sont aussi ceux qui ont fait l’indépendance, et sont aussi ceux qui apportent l’argent, la situation est bien celle d’un protectorat. Non officiel, mais occulte, en plus.

D’autre part, comme la monnaie du Kosovo est l’euro (alors que le « pays » ne fait partie de l’Union européenne...), et que son drapeau bleu à étoiles est manifestement une déclinaison du drapeau de l’UE, il s’agit même d’une sorte de colonie. Ou d’une satrapie, comme dit judicieusement l’eurodéputé anglais Daniel Hannan (le satrape, désigné par le roi des Perses, avait pour rôle principal de faire régner l'ordre dans sa province et d'agrandir le territoire de l'Empire).

La référence à l’envoyé spécial de l’ONU Martti Ahtisaari, dont le plan est appliqué par les Américains et par l’UE, nous rappelle que ce personnage a été accusé l’été dernier d’avoir reçu de la mafia kosovar des sommes gigantesques pour accélérer le processus. Les révélations, extrêmement précises (noms, lieux, dates, numéros de comptes) ont circulé un peu partout en Europe. Elles n’ont été démenties par personne. Ni par le secrétaire général de l’ONU dont on disait qu’il avait demandé aux Allemands de faire une enquête, ni par le gouvernement allemand, ni par le général allemand Luke Neiman qui avait fait l’enquête, ni par le chef mafieux Kosovar servant d’intermédiaire avec le « gouvernement » du Kosovo, ni par le « gouvernement » du Kosovo...

La corruption est partout au Kosovo. Bienvenue donc à M. Feith et aux policiers et juristes européens censés établir un Etat de droit. On verra combien il restera d’incorruptibles au final...

D’autant que lorsqu’on commence dans l’illégalité, il n’y a pas de raison que ça s’arrête. Comme le souligne le ministère russe des Affaires étrangères, « la décision de déployer une mission de l’Union européenne au Kosovo n’a aucun fondement légal », elle est « menée en contournant le conseil de sécurité de l’ONU ». Et le ministre Serguei Lavrov a ajouté : « L’UE envoie au Kosovo unilatéralement une mission pour assurer la loi... Une mission pour assurer la loi, alors que la loi suprême, la loi internationale, a été violée ! »

Commentaires

  • Ce qui me met le plus hors de moi dans l'affaire des Balkans,c'est d'une part l'évidence de ce que vous démontrez ci-dessus et le fait manifeste que l'OTAN, l'Europe, les USA ait fait une guerre illégale en s'immiscant dans les affaires internes d'un état souverain ( l'ex Yougoslavie) mais qu'on continue, dans les médias, à discuter des torts des uns et des autres peuples balkaniques.Les torts principaux étant attribués aux orthodoxes d'abord (les serbes), puis aux catholiques, à l'avantage de populations qui auraient été opprimées parce-que musulmanes.On ne tient pas compte de la logique, du bon sens, du Droit ni d'aucune justice en discutant de ces affaires et tout nous est permis : emprisonner, faire mourir des dirigeants après avoir bombardé leur nation et diabolisé leur peuple ! C'est dégoûtant, même dans notre "camp" certains s'y sont laissés prendre, arguant du fait communiste, de la rudesse des Serbes qui seraient des "ultras", falsifiant l"'histoire et s'y perdant eux-mêmes.Certes, comme dans touts les conflits historiques, les torts sont partagés, les haines et les rancunes tenaces mais il-y-a des faits et l'histoire est l'histoire.

Les commentaires sont fermés.