Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le Kosovo, c’est aussi ça

La cour d’assises d’Aix-en-Provence se penche cette semaine sur l’assassinat de Zef Palaj, le 27 novembre 2002, au pied du mur d’enceinte de la prison de Luynes. Ce jour-là, Zef Palaj était venu voir son fils Pren, incarcéré pour un double meurtre.

En août 2002, Pren Palaj, habitant de Peyrolles, avait découvert sa femme Ilirjana dans les bras de son cousin Krist Berisha. Il avait tué l’une et l’autre, et avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle.

La communauté albano-kosovar de Peyrolles, bien qu’installée depuis longtemps (dans l’entre-deux guerres), est toujours régie par les lois en vigueur au Kosovo. En l’occurrence, le kanoun. La famille d’une personne injustement tuée est autorisée à « prendre une vie » dans la famille de l’assassin. Normalement, ce doit être le chef de famille, puis le fils aîné... « et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il ne reste plus que les femmes », note le juge d’instruction qui rappelle que certains villages albanais ont été totalement décimés par cette coutume.

Zef Palaj avait tenté d’obtenir une trêve (besa) avec la famille Berisha jusqu’au procès de son fils, et la convaincre que seul l’adultère était la cause de la mort de Krist. La tentative de conciliation a eu lieu en Suisse (où vivent 200.000 Kosovars...), mais en vain.

Pashko Berisha est donc soupçonné d’avoir organisé le meurtre de Zef Palaj, le 27 novembre 2002, assisté d’un de ses beaux-frères, venu d’Alsace, et commis par deux amis à lui, venus l’un de Pologne, l’autre d’Italie...

Les deux exécuteurs présumés nient avoir été à Aix-en-Provence le jour du meurtre. Pendant une semaine, les jurés vont examiner les éléments de téléphonie, que l’on dit peu probants.

Mais surtout, les jurés « vont être confrontés au droit coutumier ancestral », comme dit La Provence. Autrement dit, on va savoir si la tradition albanaise du kanoun peut être une circonstance atténuante...

Commentaires

  • Comment le journaleux de service à "la Provence" ose-t-il qualifier de "droit" des coutumes abjectes et contraires aux droits de l'homme ?

    Comment ? C'est qu'il s'agit de musulmans, qui, a ce titre, peuvent enfreindre le droit naturel. Ha ! la gamèle, que ne renierait-on pas pour elle ?

    Comme le dit (en anglais) human watch right à propos du droit des femmes :

    "The realization of women's rights is a global struggle based on universal human rights and the rule of law. It requires all of us to unite in solidarity to end traditions, practices, and laws that harm women. It is a fight for freedom to be fully and completely human and equal without apology or permission. Ultimately, the struggle for women's human rights must be about making women's lives matter everywhere all the time. In practice, this means taking action to stop discrimination and violence against women."

    Aucune coutume ne justifie des horreurs et ceux qui les qualifient de "droit" me dégoûtent. Car pour les gens honnêtes, il n'y a "ni permission, ni excuse" à de pareilles pratiques.

  • Ouais, enfin, sans vouloir être méchant, ce "droit" n'est pas spécialement inspiré de l'islam mais de toute la culture méditerranéenne. On le trouve encore vivace en Corse, en Sicile et en Calabre, terres plutôt chrétiennes.

  • Qu'il me soit permis de vous écrire au sujet de votre article afin d'apporter quelques précisions. Il se trouve que je suis albanais et que j'ai étudié le droit coutumier dont il est question lors de mes études de droit en Albanie.

    Le droit coutumier en Albanie est né du refus du peuple albanais d'appliquer la loi islamique. Les rédacteurs du droit coutumier étaient catholiques comme, Lekë Dukagjini (dont un des codes du droit coutumier porte le nom).

    Il est vrai que le droit coutumier albanais est cruel voir barbare, mais il faut se souvenir que c'est un droit du Moyen-Âge et que c'est grâce à ce droit que la loi islamique ne fut que très peu appliquée dans les faits.

    Quant aux propos du juge d'instruction, que vous rapportez dans votre article, ils sont faux car il n'est pas permis en droit coutumier albanais d'anéantir tous les hommes d'une même famille (encore moins de décimer un village entier).

    Je me permets également de revenir sur le commentaire de M. Denis Merlin.

    M.Merlin prétend que les faits invoqués concernent des musulmans, d'où le prétendu silence des journalistes. Or, les personnes impliquées dans la préparation et l'exécution de ce double meurtre sont catholiques. Leurs noms et prénoms sont des noms et prénoms catholiques.

    En guise de conclusion je vous présente toutes mes excuses d'avoir apporté ces quelques précisions. Je dis cela car je suis convaincu que de telles précisions sont parfaitement inutiles et troublent même la quiétude de votre blog. Peu importe de connaître l'Albanie et les albanais. Il suffit de les qualifier de musulmans. De telle sorte l'on efface le baptême que beaucoup d'albanais ont reçu depuis fort longtemps (première évêché en l'an 54 ap. J.C. à Durrës), ainsi que leur martyre face aux ottomans et aux communistes.

  • Qu'ils soient catholiques ou musulmans ou n'importe quoi, il s'agit de pratiques contraires aux droits de l'homme, suivies en vertu de "droit" qui n'ont de "droit" que le nom. On ne peut les qualifier de "droit".

    Surtout en matière pénale, il ne peut y avoir de "droit" privé.

  • @ JG, il ne peut s'agir, une fois de plus, de "droit". Les affaires crapuleuses corses, sardes ou siciliennes ne sont pas des affaires de "droit coutumier" mais des affaires crapuleuses qui ne se réfèrent pas à une "droit". Comparaison n'est pas raison, vous insultez les corses, c'est inadmissible.

    Quant à se dire catholique et pratiquer des choses pareilles en vertu d'un "droit coutumier" au mépris du droit naturel, cela prouve que l'on ne connaît absolument pas sa religion.

    Car une chose est un crime crapuleux commis par un catholique et une autre est un crime commis au nom du "droit". Car au crime s'ajoute un blasphème contre la sainteté du droit.

  • Comme cela semble laborieux...

    Voilà ce qui arrive lorsqu'on oppose gentils et vertueux chrétiens et méchants musulmans...

    L'on ne peut nier que ces pratiques, similaires aux "crimes d'honneur" bien connus en terres musulmanes, existent aussi au nord du pourtour de la Méditerranée, terre catholique par excellence...

    Merci à Sokol pour avoir remis les pendules à l'heure.

    Quant à la sacralisation du droit, quels droits sont légitimes et illégitimes, il ne s'agit là que d'une convention, qui, par définition, ne vaut que si elle est respectée et si son non-respect est assorti de sanctions...

    Bref, une affaire strictement humaine et relative...

  • Robert, avec sa fausseté de jugement habituelle, prétend que Monsieur Daoudal a stigmatisé les musulmans en portant au nues les catholiques.

    Tout lecteur honnête et non passionné verra que ce n'est pas vrai. Il ne s'agit nullement de cela, mais du fait qu'une "loi" qualifie un crime d'acte normal. C'est l'usage du terme de "loi" qui est en cause.

    Si vous pensez que les lois ne sont que relatives, vous foulez aux pieds les droits de l'homme, par votre relativisme culturel et moral, que condamne "human right watch".

  • "M.Merlin prétend que les faits invoqués concernent des musulmans, d'où le prétendu silence des journalistes."

    Monsieur Guga m'accuse de dire que le journaliste a gardé le silence en raison de la confession des accusés. C'est entièrement faux, je l'accuse d'avoir qualifié de "droit" des règles qui sont anti-juridiques.

    Je ne l'ai jamais accusé le journaliste d'avoir gardé le silence. Au contraire il a trop parlé en voulant expliquer les crimes par une "loi coutumière".

    En outre je n'ai pas voulu offenser les Albanais ni les Kosovars, mais faire remarquer que les lois étaient saintes et ne pouvaient pas autoriser et encore moins inciter à des crimes, qu'une "loi" le faisant ne pouvait être légitimement qualifiée de "loi".

    "is a global struggle based on universal human rights and the rule of law." [la lutte] pour les droits de l'homme] est fondée sur les droits universel de l'homme et les règles de droit."

    Tout ceux qui veulent justifier, ou excuser des crimes en vertu de "lois coutumières" luttent contrre les droits de l'homme. Il n'y a ni "loi" ni "coutume" qui tiennent face aux droits de l'homme.

    Monsieur Guga (dans quel but) veut faire croire que je méprise les sacrifices du peuple albanais dans sa lutte contre les Ottomans, puis le communisme, mais où ai-je dit cela ? Il ne faudrait pas que cet argument vienne occulter qu'il s'agit surtout de critiquer le journaliste avec sa "loi coutumière".

  • Non, Denis Merlin, c'est vous que j'accusais de stigmatiser les musulmans.

    Vous vous enfoncez en jouant sur les mots...au sens large, et non au sens juridique (le monde ne se résume pas à vos sacro-saints droit sde l'homme que vous nous servez à longueur de commentaires et, ici, nous ne sommes pas dans le juridique), le mot « loi » peut être entendu dans le sens de norme, donc de coutume, même si dans ce cas, elle est évidemment très critiquable, mais tout l’est, d’un point de vue relativiste.

    L'anti-relativisme culturel et moral est facile, quand on prétend détenir la Vérité…

  • Pauvre Denis Merlin, paranoïaque extrême : "Monsieur Guga (dans quel but) veut faire croire que je méprise les sacrifices du peuple albanais dans sa lutte contre les Ottomans, puis le communisme, mais où ai-je dit cela ?"
    il n'y a pas de but, Merlin, personne ne veut rien faire croire, personne n'a rien contre toi. Tout va bien se passer, rassure-toi.

    Quant aux Corses, en étant un moi-même, je crois avoir licence de les traiter comme bon me semble.

Les commentaires sont fermés.