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Rome et la communion dans la main

6acb911b1dd81d548b44e2ab1e966869.jpgMgr Albert Malcolm Ranjith, secrétaire de la Congrégation pour le Culte Divin, considère qu’il est temps de reconsidérer la pratique de la communion dans la main.

Dans la préface qu’il a rédigée pour un livre de Mgr Athanasius Schneider (évêque du Kazakhstan) publié il y a quelques jours par les éditions du Vatican, il souligne que « l’eucharistie, pain transsubstantié dans le corps du Christ et vin transsubstantié dans le sang du Christ – Dieu au milieu de nous – doit être reçu avec crainte révérencielle et dans une attitude d’humble adoration ». Le concile Vatican II, souligne-t-il, n’a jamais autorisé les fidèles à communier dans la main, pratique qui a été « introduite de façon abusive et précipitamment dans certaines sphères », et autorisée seulement par la suite par le Saint-Siège.

Les liturgistes qui ont encouragé cette pratique ont dit qu’elle reflétait davantage la plus ancienne pratique de l’Eglise. « Il est vrai que si l’on communie sur la langue, on peut aussi communier dans la main, puisque ces organes du corps ont une égale dignité », concède-t-il. Mais la pratique de recevoir la communion dans la main a coïncidé avec « le début d’un affaiblissement graduel et croissant de l’attitude de révérence envers les espèces eucharistiques sacrées ». « Je crois que le temps est venu d’évaluer cette pratique et de la revoir, et si nécessaire, de l’abandonner. » « Maintenant, plus que jamais, il est nécessaire d’aider les fidèles à renouveler une foi vive en la présence du Christ dans les espèces eucharistiques, dans le but de renforcer la vie même de l’Eglise et de la défendre au milieu des dangereuses distorsions de la foi. »

Les « bonnes feuilles » du livre (en italien) de Mgr Schneider, intitulé Dominus est : méditations d’un évêque d’Asie centrale sur la sainte Eucharistie, ont été publiées dans l’Osservatore Romano. Mgr Schneider dit notamment que si un catholique croit vraiment en la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie, il doit s’agenouiller en adoration et révérence quand il reçoit la sainte communion. Il doit être, ajoute-t-il, comme un bébé dans les bras de la personne qui le nourrit : de même que le bébé ouvre la bouche pour recevoir la nourriture que lui donne sa mère, de même le catholiques doit ouvrir la bouche pour recevoir la nourriture qui lui vient de Jésus.

Dans une très intéressante interview accordée à l’agence Fides en novembre dernier, à propos du motu proprio, Mgr Ranjith disait déjà :

« La réforme postconciliaire n’est pas entièrement négative ; au contraire, il y a même de nombreux aspects positifs dans ce qui fut réalisé. Mais il y a aussi des changements introduits abusivement, qui continuent et se poursuivent, malgré leurs effets nocifs sur la foi et sur la vie liturgique de l’Eglise. Je parle ici, par exemple, d’un changement effectué dans la réforme, qui ne fut proposé ni par les Pères ni par la Constitution Sacrosanctum Concilium, je veux parler de la Communion dans la main. Cela a contribué d’une certaine manière à une baisse sensible de la foi en la Présence Réelle du Christ dans l’Eucharistie. Cette pratique, et l’abolition des balustrades dans le Sanctuaire, des agenouilloirs dans les églises, et l’introduction de pratiques qui obligent les fidèles à rester assis ou debout pendant l’Elévation du Très Saint Sacrement, diminuent la signification authentique de l’Eucharistie, et le sens de la profonde adoration que l’Eglise doit adresser au Seigneur, le Fils Unique de Dieu. »

On rappellera aussi que dans une interview à La Croix, en juin 2006, dans laquelle il évoquait à demi-mot la possibilité d’un geste du pape en faveur de la messe de saint Pie V, il disait :

« Aujourd’hui, les problèmes de la liturgie tournent autour de la langue (vernaculaire ou latin), et de la position du prêtre, tourné vers l’assistance ou tourné vers Dieu. Je vais vous surprendre : nulle part, dans le décret conciliaire, on n’indique qu’il faut que le prêtre désormais se tourne vers l’assistance, ni qu’il est interdit d’utiliser le latin ! Si l’usage de la langue courante est consenti, notamment pour la liturgie de la Parole, le décret précise bien que l’usage de la langue latine sera conservé dans le rite latin. Sur ces sujets, nous attendons que le pape nous donne ses indications. »

Mgr Ranjith, ancien évêque de Ratnapura au Sri Lanka, a été l’un des premiers prélats nommés par Benoît XVI à la Curie.

Commentaires

  • Depuis l'élection de Benoît XVI, en 2005, une nouvelle ère que l'on pourrait intituler "Le réveil de Rome" s'est ouverte.

    Le Pape, et sa nouvelle équipe, tordent le cou aux contre-vérités que l'on entendait depuis plus de trente ans :

    - La messe de Saint Pie V est interdite
    - Les langues vernaculaires remplacent le latin
    - Depuis le concile, on doit communier "dans la main"
    - Depuis le concile, le prêtre célèbre face au peuple
    - Etc.

    Cela fait plaisir à entendre. Souhaitons que le clergé français "ne se bute pas", et revienne sur ces pratiques (ou ses pratiques) qu'il avait indûment introduites en 1970.

  • Il est évident que l'hiver est froid... et que celui qui regarde la surface de la terre pen sera mort son jardin.

    Qu'à Rome cela germe souplement, cela ne peut que nous faire sentir la sève et le courage de nous réveiller aussi de nos craintes... Dieu sait ce qu'Il fait, et la Révolution française avait aussi duré si longtemps pour ceux qui vivaient dedans...

    Merci de votre message.
    Il fait attendre que la tradtion française fleurisse... à son temps.

  • Bien que n'étant plus pratiquant, j'approuve totalement cetteremise en question...la politique actuelle de Rome est susceptible de remettre la chrétienté en place!

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