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23e dimanche après la Pentecôte

Elle se disait en elle-même : Si j’arrive à seulement toucher son vêtement, je serai sauvée.

Selon la Loi, celui qui touche une femme qui a ses menstrues ou qui perd du sang est impur : cette femme touche le Seigneur pour être elle-même guérie de l’outrage du sang.

— Aie confiance, ma fille, ta foi t’a sauvée.

Tu es ma fille, parce que ta foi t’a sauvée. Il ne dit pas : Ta foi te sauvera, mais t’a sauvée. Car tu es déjà sauvée par le seul fait que tu as cru.

(Saint Jérôme)

Commentaires

  • "Faisant face à des difficultés d'interprétation, Jérôme se rendit alors en Palestine pour consulter les docteurs juifs, spécialistes du texte hébreu. Son désir le plus cher était de retrouver la veritas hebraica par delà l'héritage grec. Il lui faudra plus de quinze ans pour mener son travail à bien. Il achève son œuvre en 405."

    Dit wikipedia à propos de la Vulgate.

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Vulgate

    En revanche l'article "saint Jérôme" sur wikipedia, pourtant riche et intéressant ne fait aucune mention de l'influence de rabins dans l'oeuvre de saint Jérôme.

    Je me demande si Jérôme tentait vraiment de dissocier ainsi l'héritage grec de l'héritage juif dont on sait aujourd'hui qu'ils ne faisaient qu'un par les Septantes et d'autres faits historiques. L'héritage juif de la foi ayant rencontré la raison grecque bien avant Jésus-Christ.

    Le passage que vous mettez en ligne doit être le résultat de ses discussions avec les rabins. Rappelons que pour saint Jérôme la loi de Moïse dans ses prescriptions de droit positif était abrogée depuis la Pentecôte. Elles gardent toutefois un intérêt mystique et, naturellement, historique.

  • Non, saint Jérôme ne fait pas allusion ici à ses discussions avec les rabbins. Il fait seulement allusion au ch. 15 du Lévitique.
    J'ai cité ces quelques lignes pour montrer l'intérêt de la Vulgate. La femme se dit en elle-même: si je touche le vêtement du Christ "salva ero". Le Christ lui dit: ta foi "te salvam fecit". L'évangéliste ajoute: la femme "salva facta est".
    La plupart des Bibles en français traduisent "salva" par guérie. Mais cette traduction est manifestement fautive dans la parole du Christ: il veut bien dire qu'elle est sauvée.
    En revanche la Bible "liturgique" sous copyright de l'épiscopat français traduit "salva" par sauvée. Ce qui respecte le sens authentique de la parole du Christ. Mais la traduction est erronée (comme celle que j'ai fait de saint Jérôme) en ce qui concerne ce que se dit cette femme. Elle ne se dit pas qu'elle obtiendra le salut éternel si elle touche le vêtement du Christ, mais simplement qu'elle sera guérie.
    La traduction est ici, comme en tant d'autres endroits, tout bonnement imposible si l'on veut garder le même mot (or on n'y comprendrait plus rien si l'on traduisait d'abord par guérie, puis par sauvée, puisqu'on ne pourrait plus faire le lien entre ce que la femme se disait et ce que le Christ lui dit).
    Le premier sens du latin "salva" est: en bonne santé. Le verbe "salvo" veut donc dire: rendre bien portant. Mais avec le christianisme ce mot a pris le sens de guérir l'âme, la sauver, donner le salut éternel. Ici les deux sens cohabitent, et surtout on voit comment on passe du sens "physique" au sens surnaturel.
    C'est pourquoi je regrette énormément que dans la plupart des messes (y compris de saint Pie V), on lise l'évangile en français au lieu de le chanter en latin.
    NB. On voit aussi comment le mot a changé de sens, sous l'influence du christianisme, en devenant un mot français. De la bonne santé on est passé au salut éternel. Puis on est redescendu du salut éternel au salut temporel. Sauver quelqu'un, c'est lui donner la vie éternelle, et par exension, c'est sauver sa vie physique. Ce sens ne peut exister que par dérivation du sens chrétien. Car le mot latin n'a pas cette signification. En fait il servait surtout à dire que quelqu'un allait bien ou que quelque chose était en bon état.

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