Considérez toutes choses avec soin : comment II monte avec les Apôtres et descend vers les foules. Comment en effet la foule verrait-elle le Christ, sinon en bas ? Elle ne le suit pas sur les hauteurs, elle ne s'élève pas aux sommets. Aussi bien, dès qu'il descend, II trouve des infirmes : car les infirmes ne peuvent être sur les hauteurs. Matthieu lui aussi nous apprend que les malades ont été guéris dans la plaine : car chacun a été guéri, de façon que, ses forces progressant peu à peu, il puisse gravir la montagne ; aussi guérit-iI dans la plaine, c'est-à-dire qu'il soustrait au désordre, qu'il écarte la disgrâce de l'aveuglement. Il est descendu vers nos blessures, afin de nous faire, par son intimité et son commerce, participer à sa nature céleste.
« Bienheureux vous les pauvres, parce que le Royaume de Dieu est à vous… »
Saint Luc n'a noté que quatre béatitudes du Seigneur, saint Matthieu huit ; mais dans les huit il y a les quatre, et dans les quatre les huit. L'un s'est attaché aux quatre, comme aux vertus cardinales ; l'autre a, dans huit, maintenu le nombre mystique : car beaucoup de psaumes sont intitulés : pour l'octave ; et il vous est prescrit de faire les parts pour huit, peut-être les bénédictions. De même, en effet, que l'octave est l'accomplissement de notre espérance, l'octave est aussi la somme des vertus.
(Saint Ambroise, sur saint Luc, 6, 12-23)