Mogadiscio est une fois de plus en proie au chaos, et les civils fuient les combats entre les insurgés islamistes et l’armée... éthiopienne. A 250 km de là, à Baidoa, le « président » somalien exhortait dimanche les députés à limoger le Premier ministre. Lequel a démissionné aujourd’hui. Ce qui n’a aucune importance, puisque le « gouvernement » n’a aucune influence sur les événements. La guerre civile dure depuis 1991. Elle a connu différents épisodes médiatiques : Kouchner et son sac de riz, l’opération américaine ratée (faucon noir), plus récemment les bombardements américains aveugles censés combattre Al Qaïda, l’arrivée de l’armée éthiopienne...
En 2004, les parlementaires somaliens en exil avaient élu un président qui avait nommé un Premier ministre et un gouvernement. En février 2006 ces dirigeants ont réussi à rentrer en Somalie. Je lisais alors avec effarement les commentaires de prétendus spécialistes qui chantaient victoire et affirmaient que c’en était fini de la guerre civile. Or le gouvernement et les parlementaires ne firent que passer à Mogadiscio, avant de s’installer à Baidoa...
Trois mois plus tard, les islamistes prenaient le pouvoir, avant d’être chassés par les Ethiopiens, qui n’arrivent évidemment pas à imposer un semblant d’ordre, à défaut d’une paix impossible dans un pays ravagé par des seigneurs de guerre et des activistes islamistes...
Commentaires
L'opération américaine de 1993 (sur résolution de l'ONU) s'appelait "Restore Hope". Le "faucon noir" est juste le nom de l'hélicoptère d'attaque américain UH 60 "Blackhawk", qui a inspiré le titre du film de Ridley Scott sorti en 2001 "la Chute du Faucon Noir".
Merci Hincmar de nous rappeler le nom que les Américains ont donné à leur intervention : « redonner l’espoir ». Quel toupet, quel orgueil, quel mépris des autres peuples ! Heureusement les Somaliens leur ont donné une bonne leçon !
Pardon, mais je ne peux pas vraiment me réjouir d'avoir vu l'ONU discréditée, et Mohamed Aidid s'en tirer à si bon compte. Si la situation actuelle est aussi dégradée, c'est sans doute pas mal à cause de cette "chute des faucons noirs" de 1993...
Il est vrai par contre que nous n'avons pas, nous Français, cette manie des noms d'opérations grandiloquents et prétentieux, mais à la décharge des Américains, nous n'avons pas non plus à "vendre" nos opérations militaires à notre opinion publique, ou très peu. La guerre, en France, reste le fait du Prince...