Si l’on se demande ce qu’il faut penser du « Grenelle de l’environnement » et du discours de Nicolas Sarkozy, on peut se contenter de relever que l’invité d’honneur de la cérémonie de clôture était Al Gore. La présence du prix Nobel de l’imposture planétaire, et son hommage appuyé au président français, suffit à montrer de quoi il s’agit.
Si l’on va y voir de plus près, on constate que ce « Grenelle » et ce discours s’inscrivent dans la plus parfaite continuité de l’action de Nicolas Sarkozy : des paillettes médiatiques qui tentent de cacher le fait qu’on ne va pas faire ce qu’on a annoncé (et ici, sur certains points, c’est préférable...).
Un discours « historique », un discours « fondateur », disent les thuriféraires du président. Forcément, puisque d’emblée il annonce une « révolution »...
Donnons un seul exemple : la « taxe carbone ». C’était la mesure phare réclamée par Nicolas Hulot, la clef de tout, l’élément principal du « pacte » signé en grande pompe par la plupart des candidats à la présidentielle. Or Nicolas Sarkozy ne s’engage pas à la créer, il s’engage « à ce que la révision générale des prélèvements obligatoires se penche sur la création » de cette taxe « en contrepartie d’un allègement de la taxation du travail »... On verra bien si la révision s’y penche ou non. Nicolas Sarkozy s’était engagé aussi, par exemple, à arrêter les négociations d’adhésion de la Turquie.. . Le plus fort est que Nicolas Hulot est satisfait...
On note aussi que Nicolas Sarkozy s’engage à geler le nombre des sites nucléaires. L’association Sortir du nucléaire relève que les projets de nouvelles installations sont « tous sur des sites déjà existants ». Qu’on soit pour ou contre l’énergie nucléaire, il est clair que le président se moque du monde.
Pour le reste, on cherche en vain la « révolution ». Il y a seulement des orientations, dont certaines sont de bon sens, comme la réduction de l’usage des pesticides, mais qui ne nécessitent en aucun cas un « Grenelle » et de tels effets de manche...