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On va régulariser en masse

On avait pu s’étonner de voir le préfet de l’Essonne annoncer qu’il allait régulariser les clandestins de l’église de Massy à condition qu’ils produisent une « promesse d’embauche », alors que le ministère de l’Intérieur ne cesse de demander des efforts à la police pour que soient expulsés davantage de clandestins. En fait, le préfet applique de façon anticipée une disposition de la nouvelle loi sur l’immigration. Une disposition passée inaperçue, à cause du tapage sur les tests ADN et l’hébergement d’urgence, ou plutôt grâce à ce tapage.

Il s’agit d’un amendement déposé par les députés Frédéric Lefebvre (UMP), Yves Jégo (ULMP) et Nicolas Perruchot (NC), qui a été voté à l’unanimité à l’Assemblée nationale, avec l’aval du gouvernement, et au Sénat.

L’idée vient de... Noël Mamère. Alors qu’on discutait à l’Assemblée nationale de la précédente loi sur l’immigration, le député Vert se battait contre la suppression de la régularisation de plein droit des étrangers au bout de dix ans de présence en France, que le gouvernement considérait à juste titre comme une prime à l’illégalité. Noël Mamère « faisait valoir que nombre d'étrangers, en dépit de toutes les difficultés rencontrées, avaient montré une grande obstination à rester en France et trouvé les moyens de se construire une vie », dit Frédéric Lefebvre, qui en fut convaincu. Le député était alors conseiller du ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy. Il prépara un amendement, dont Sarkozy ne voulut pas. Aujourd’hui, Sarkozy l’a fait voter...

Car cela correspond à l’actuelle doctrine sarkozyste de l’immigration : c’est une façon de concrétiser l’objectif fixé par le président de la République d’arriver à un taux de 50% d’immigration de travail : « A partir du moment où nous définissons des secteurs économiques en tension, avec l'idée de faire appel à des étrangers pour les soulager, regardons déjà sur notre territoire s'il n'y en a pas des compétents pour répondre aux besoins, et donnons pour cela la possibilité au préfet de régulariser ces personnes, au cas par cas », explique Frédéric Lefebvre.

L'impact de la mesure « peut être important », souligne Yves Jégo. Et Frédéric Lefebvre précise que « dans les départements marqués par de fortes pénuries de main-d'œuvre, le préfet pourra procéder à de nombreuses régularisations ».

Désormais, tout préfet pourra donc régulariser les clandestins qui présenteront une « promesse d’embauche ».

Voilà un nouveau boulevard qui s’ouvre pour les candidats à l’immigration clandestine, et pour les fabricants de promesses d’embauche...

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