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Enfin l’aveu

Il vient d’Yvon Gattaz, président du CNPF de 1981 à 1986 : le versement de grosses sommes en liquide, du patronat aux syndicats, « c’est le mode de financement des syndicats français ».

« Il faut appeler un chat, un chat. Il était de tradition dès 1884 [bien : 1884] qu’il y eut une caisse qui alimentait les syndicats. (En 1981, quand je suis devenu président du CNPF) il était de notoriété publique[1] que cet argent donné de la main à la main servait au financement des syndicats. C’est le mode de financement des syndicats français[2]. Ce n’était pas arroser pour peser, c’est un financement normal. Personne ne s’en mettait dans la poche, ni les responsables patronaux, ni les responsables syndicaux[3]. Mais je pense que c’était un moyen de financement pas clair du tout, tout à fait glauque, inavoué et tacite, c’était l’omerta et il fallait bien qu’un jour ça éclate. Ce drame qui éclate aujourd’hui va obliger à revoir complètement le statut même des organisations syndicales en France. »



[1] Il veut dire : dans les hautes sphères syndicales.

[2] L’un des modes : il y a aussi les (grosses) subventions publiques, les heures de délégation, les permanents salariés par les grandes entreprises, etc.

[3] On connaît l’honnêteté d’Yvon Gattaz, mais comment peut-il s’engager pour les autres ? Qui peut savoir où vont des liasses de billets qui ne sont dans aucune comptabilité ?

Commentaires

  • Comme par hasard, ça explose à 2 jours d'une grève.

    Remarquez, je ne vais pas m'en plaindre, mais le détail est amusant !

  • Ce que je trouve amusant, c'est que ce qui est explicitement reconnu comme "glauque", "inavoué" (donc fautif) et mafieux (l'omerta...), soit aussi qualifié de normal. Drôle d'époque, très à l'aise dans les inversions !

    Personne ne s'en mettait dans la poche, dit-il. Doit-on en conclure que l'argent est toujours là, soigneusement remisé dans un coffre ?

    Encore un haut responsable à qui le sens du comique fait sérieusement défaut !

  • Ce système (la gestion paritaire) est en train d'exploser. Il est coûteux et inefficace.

    Rappelons que les syndicats, en France, se sont bâtis sur l'idée du grand soir, sur l'idée de mettre en place le communisme, bien loin d'être des interlocuteurs sensés du monde de l'entreprise. Une des meilleure preuve est le faible taux de syndicalisation des salariés du secteur privé en France, qui ont bien compris cet état de fait.

    Que l'on en finisse une bonne fois pour toute avec ces vieilles institutions croulantes. Je plaide pour la fin du financement public des syndicats, (permanents syndicaux & Cie, comme nous le rappelait M. Daoudal), la fin de leur comptes non contrôlés, la fin de ces mallettes de billets qui se baladent à droite et à gauche (et qui ne sont sûrement perdues pour tout le monde).

  • Il y a les aspects évidents de l'opportunité de telles révélations à l'heure ou l'epreuve de force est lancée sur les régimes spéciaux. Cela dit, il faut constater que tout le monde demande maintenant l'urgence d'une négociation sur le financement du paritarisme. Et celle-ci était dans l'air du temps depuis longtemps dans les milieux du paritarisme, bien avant l'élection de NS.

    Pour ma part, je m'interroge sur le jeu des forces au sein du patronat. DGS était plutôt opposé Parisot. Les révélations actuelles mettent également en cause la vieille garde du patronat français qui avait - à mon sens - une certaine allure et un attachement à la France. Je suis plus réservé sur la nouvelle garde qui me semble mondialiste, européiste et d'un libéralisme sans conscience : c'est le MEDEF qui a pesé pour la signature du Protocole de Londres, qui négocie sur la diversité, qui vise une contractualisation du droit du travail sans Etat pour assurer un minimum légales, qui favorise l'anglais...

    Cela dit, j'ai lu, il y a quelques mois que Parisot n'aimait pas NS qu'elle trouvait "réactionnaire" en matière de société... mais a t'elle le même jugement sur la poltique économique.

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