L’AFP a diffusé ce matin une dépêche de Michel Moutot, intitulée « La longue patience des jihadistes » dans les pays musulmans, qui ne nous apprend rien mais pourrait faire réfléchir ceux qui prétendent que le terrorisme islamiste ne doit pas être confondu avec l’islam. Car les propos qu’elle rapporte sont de la plus pure orthodoxie musulmane, littéralement conformes à l’enseignement du Coran.
Les jihadistes « s’inscrivent dans le long terme. Ils n’ont aucune illusion sur le fait que ce qu’ils tentent de bâtir ne va pas être fait et ils s’en moquent. Ils réfléchissent en termes de générations. Leur but est de faire avancer la cause autant que possible pendant leur vie. Cela suffit et c’est une grande force. » (Zachary Abuza, spécialiste américain de l’islamisme en Asie du sud-est)
« La temporalité d’un homme politique européen ou américain est soumise étroitement au rythme de ses ré-élections successives ou de celles de sa majorité parlementaire alors que ni les révolutionnaires islamistes ni les hommes d’Etat arabes qu’ils combattent n’ont ce type de repère-là. » (François Burgat, chercheur à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman)
« C’est assez complexe à comprendre pour un occidental. Les jihadistes, qui se considèrent comme une avant-garde des croyants dans le monde, n’ont pas d’agenda temporel. Pour eux, il n’y a pas de finalité définie dans le temps. C’est jusqu’à la victoire. Et la victoire, c’est le jour où ils arriveront à régner sur l’ensemble des territoires musulmans sans occupation mais c’est aussi cette vision plus millénariste qu’ils appellent le jour du jugement dernier. Ils sont convaincus qu’un jour l’islam règnera sur la terre, et c’est cette finalité-là qui est importante. Du coup, le reste n’est que péripétie. Les Américains vont-ils gagner en Irak ? Les Israéliens vont-ils quitter la Palestine ? C’est secondaire. Le but est de défendre l’islam. Si au jour du jugement dernier on a consacré sa vie à défendre l’islam, on sera sauvé. Il n’y a donc pas lieu d’être pessimiste. Ne pas comprendre cela, à cause de notre rationalité occidentale, c’est se condamner à ne pas comprendre la stratégie de certains groupes. » (Dominique Thomas, chercheur à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, spécialiste des salafistes)
Et Zachary Abuza d’ajouter : « Ces gars-là n’ont aucun problème pour effectuer des retraites stratégiques s’ils y sont forcés. Le prophète Mahomet s’est bien retiré dans le désert. S’ils doivent se retirer et attendre, ils le font. Cela n’altère pas leur foi en leur combat. »
Commentaires
Ce sont des faits très intéressants à noter. Alors que nos hommes politiques, toutes tendances confondues, ont une action soumise au cycle finalement bref des diverses élections, les jihadistes musulmans raisonnent de façon spirituelle : lutter, toujours lutter, quelqu'en soit le résultat.
Il est très clair que cette stratégie s'avérera inévitablement gagnante face à l'attitude terre à terre de notre monde occidental. D'ailleurs (cf le fil intitulé islam religion d'état) on mesure leurs victoires en France, obtenues en vingt ans environ.
Cela doit nous inciter à réfléchir à la riposte. Pour ma part, je pense que seul le monde catholique traditionnel pourra nous sauver. Il est, lui aussi, hors du temps, non soumis à une politique de résultats immédiats, et jouera le rôle de socle stable, de ciment rassembleur de tous ceux qui ne voudront pas se soumettre à l'islam.
Les guerres se suivent et ne se ressemblent pas, nous ne sommes plus en 732, époque à laquelle l'islam est arrivé avec cavaliers et armures, et fut repoussé par une armée franque menée par Charles Martel. Aujourd'hui, c'est une invasion sous une autre forme, mais c'est toujours une guerre. Il nous faut en prendre conscience.
A ceux qui en doutent, par stupidité, par exotico-parisiano-boboïsme illuminé ou par veulerie, rappelons que ces faits nous sont rapportés par des chercheurs experts, et ne constituent pas en d'hâtifs propos "de bistrot".
Je vois deux grandes faiblesses à la démocratie, et plus particulièrement la République :
- l'horizon d'action très bref et tendance à profiter au maximum des brefs instants de pouvoir. Avec un Roi par exemple, il y a quasi identité entre la personne et le pays, d'où un oubli de soi plus facile (même si l'image du monarque soucieux de son peuple est un cliché qui doit être nuancé, bien sûr...)
- la démocratie revient à confier un pouvoir trop important à des gens qui ne sont pas à la hauteur de cette responsabilité.
En attendant que les choses changent dans la douleur, deux choses à faire : prier et apporter sa pierre au Royaume du Christ dans sa vie de tous les jours...
Le parallèle fait entre les hommes politiques occidentaux et les islamistes n'est pas un absolu. Il existe dans les pays occidentaux d'autres institutions que les élections.
En revanche, l'islam avait pratiquement disparu, disons avant la deuxième guerre mondiale. Il n'a pu réapparaître comme une force qui compte qu'avec l'aide des Occidentaux en général et du concile Vatican II en particulier.
Une lecture hâtive des textes de Vatican II a fait apparaître l'islam comme une religion comme une autre. Il ne faut pas se hâter pour autant de condamner le concile Vatican II. Si on avait lu attentivement, si on s'était attaché au fondement moraux de l'action des autorités publiques, si l'on avait médité sur le bien commun, on n'en serait où nous en sommes. Les lefebvristes et les "progressistes" autoproclamés ont fait un mal considérable par leurs interprétation commune du concile Vatican II.
A l'inverse d'Ysengrin, je pense que les "traditionalistes" de l'Eglise, en copiant une certaine mentalité islamique (non bien sûr par la prédication de la guerre ou du meurtre), mais par cette mentalité "Dieu seul", cette mentalité millénariste, cette croyance d'être les meilleurs ont causé un grand tort, tout en apportant par ailleurs, dans d'autres domaines des éléments intéressants. Je crois que la prédication des "Exercices Spirituels" selon un certain esprit a fait de gros dégâts.
En revanche, je pense que l'islam n'existe que par le soutien mystérieux que lui apporte nos autorités. Empêtrés dans leurs superstitions, gravement gênés par la maltraitance infligée aux femmes et par leur morale surréaliste, divisés jusqu'à la haine et à la guerre intracommunautaire, les islamistes ne sont pas un vrai danger.
En revanche pourquoi la politique américaine et à sa suite la politique sarkoziste (avec Alliot-Marie) va-t-elle jusqu'à violer gravement les droits de l'homme et la liberté religieuse (faute qui ne devrait pas rester impunie) pour favoriser l'islam, favoriser son installation, son expansion, le protéger avec partialité et donc injustement ? Il n'est pas impossible que cela résulte d'une fausse compréhension de la liberté religieuse, d'une fausse commisération, du relativisme moral véhiculé par des intellectuels de bas étages promus par la vénale publicité.
C'est ici le vrai problème, car l'islam n'est pas en mesure de s'adapter au monde moderne. Il est antinomique avec la liberté religieuse, les droits de l'homme et les droits de la femme en particulier, avec la raison en matière morale, où peut-il aller ?
Nous devrions avoir une vraie commisération pour nos frères musulmans, et comme nous y invite l'Eglise, les inviter à introduire la raison dans leur théologie et leur morale.
Mais cela ne suffit pas : amener les autorités publiques et en particulier l'Etat à respecter et à faire respecter la morale, les droits de l'homme, au lieu de démissionner sous prétexte de liberté religieuse, (voire de favoriser la violation des droits de l'homme sous prétexte de liberté religieuse) est la piste qui, à mon sens, doit être la nôtre. La morale est le premier des bien commun qui est d'abord vérité et justice.
C'est Ysengrin qui a raison.Quand on pense avec quelle ardeur les croyants et activistes musulmans combattent de façon intemporelle en se référant à un chef de guerre sanguinaire et rusé (Mahomet) et que nous, nous avons abandonné tout alors que notre Roi et Seigneur est le prince de la Paix qui a vaincu le péché ! Nul ne sert de vouloir interpréter un concile qui a dit tout et son contrair pour introduire des idées qui ne sont pas d'Eglise.Quoi qu'on veuille être fidèle aux papes récents et à Benoiît XVI ils ont posé des actes qui frisent l'apostasie alors que pour prospérer dans la paix du Christ la civlisation dont nous sommes issus a besoin de signes forts et stables, de certitudes et de vrais saints.
Un exemple, ily-a quelques mois, j'avais écrit sur un cahier destiné aux intentions de prières, dans une église parisienne, que je priais pour la conversion des musulmans.Ce texte fût griffonné et rayé d'un trait vengeur quelques jours après !
"l'islam avait pratiquement disparu, disons avant la deuxième guerre mondiale"
La vérité ne vous intéresse donc si peu pour vous complaire dans de telles mensonges?
Raph, à l'abri derrière votre pseudo, vous m'insultez.
Si je suis dans l'erreur (toujours possible) montrez-le moi. Que j'aie menti, c'est votre affirmation gratuite et insultante.
Et... bien le bonjour à vos commanditaires, petit larbin.
Cher Denis Merlin,
Je ne comprend pas bien ce que vous reprochez aux exercices spirituels de saint Ignace. De plus, je ne vous suis pas lorsque vous affirmez que les islamistes ne sont pas un vrai danger. Bien au contraire, et le fil de M. Daoudal est là pour nous montrer le chemin déjà parcouru en France, ainsi que la stratégie des jihadistes musulmans.
La voie que vous prônez (l'intégration de la raison dans l'islam, le changement de l'islam qui le rendra compatible avec nos valeurs occidentales) est, à mon avis, utopique, et s'apparente à des souhaits idéalistes.
L'islam ne changera pas, ou, s'il devait changer, ce ne sera surtout pas sous une pression occidentale, mais le fruit d'évolutions dans les pays musulmans.
En attendant un hypothétique changement, je considère que nous devons voir l'islam tel qu'il est, et que nous devons lutter fermement afin de na pas, progressivement, sombrer dans la dhimmitude.
Cher Monsieur Ysengrin,
Pour les exercices de saint Ignace, je trouve qu'il n'ont pas de bons fruits : ils produisent du fanatisme. Mais ce serait un chapitre trop long pour le blog de Monsieur Daoudal.
Pour ce qui est du dialogue avec l'islam, c'est le pape qui dit qu'il faut inviter les musulmans à intégrer la raison dans leur théologie et leur morale (discours de Ratisbonne) et dans la nôtre d'ailleurs aussi, ce qui éviterait de présenter l'avortement comme un droit de la mère.
Benoît XVI dit également que le dialogue doit être réservé à des spécialistes du côté chrétien. Comme je n'en suis pas un, je m'en abstiendrai et même si j'en était un, sans mandat de la hiérarchie, je ne dialoguerais pas. Je resterai cependant aimable et civilisé.
En revanche la raison et la justice sont absolument nécessaires à la société. Elles fondent le bien commun. Donc les autorités publiques doivent faire comprendre, et au besoin imposer, la vérité, le droit rationnel, la justice et les droits de l'homme qui découlent de ces valeurs fondamentales (liberté religieuse, droits à la vie, droit à la paix, droit à l'indépendance des peuples etc.)
On constate que loin d'imposer ces valeurs fondamentales de la vie en société, les autorités les violent au profit de superstitions ou de paralogismes intéressés.
C'est un crime contre la nation et même contre l'humanité dont nous devons (autant qu'il est en nous) demander réparation.
Note complémentaire à Monsieur Ysengrin :
Sauf pour ce qui concerne les exercices de st Ignace, mon "discours" est inspiré du concile Vatican II et des différentes lectures attentives de Benoît XVI et Jean-Paul II.
Foin des conciles... Ne voyez vous pas que l'Islam se répand sur l'europe, que sa violence inouïe suffira à assurer son avenir et que la décadence dans laquelle nous sombrons fera bientôt de nous les infidèles à traiter comme les moutons de l'aïd? Le moment venu, il faudra faire face, mais combien en seront encore capables? Ils nous connaissent, ils savent que nous sommes devenus des faibles, nous baissons déjà les yeux...