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Génocide arménien et intérêts américains

Le Congrès américain a fait un premier pas hier, comme prévu, vers la reconnaissance du génocide arménien, avec l’adoption en commission, par 27 voix contre 21, d’un texte reconnaissant explicitement le « génocide ». Le texte doit être désormais débattu en séance plénière, où il a, nous dit-on, toutes les chances d’être adopté.

Ce qui fait crier Bush et son gouvernement encore plus fort que le gouvernement turc.

La reconnaissance d’un génocide par la loi est une absurdité. Ce n’est pas à la loi de dire l’histoire. Le gouvernement américain aurait pu en rester à cette position de principe. Mais il se déconsidère en mettant en avant, et de façon prolixe, et tout le monde s’y met, les inconvénients matériels qui peuvent en résulter...

Le texte « causerait un tort considérable à nos relations avec un allié crucial de l’OTAN et dans la guerre contre le terrorisme », a dit Bush. Ce sont les relations avec la Turquie , place forte de l’OTAN, qui empêchent de dire la vérité...

Condoleezza Rice et Robert Gates ont été plus explicites. Tous deux ont insisté sur le fait que les opérations en Irak et leur ravitaillement pourraient être sévèrement affectés par des représailles turques (70% du ravitaillement aérien, plus de 30% du carburant, et 95% des blindés passent pas l’aéroport d’Incirlik).

Et plus généralement, comme n’hésite pas à le souligner le département d’Etat, cela affecterait les « intérêts américains en Europe et au Proche Orient ».

Les principes, on s’en moque, même quand on pourrait s’en servir pour donner un peu de dignité à nos positions ; il n’y a que nos intérêts qui comptent...

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