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13e dimanche après la Pentecôte

Sur les dix lépreux guéris dont un seul revient rendre grâce (Luc 17)

On peut suivre dans la société de l'Eglise la pure et véritable doctrine, expliquer tout suivant la règle de la foi catholique, distinguer la créature du Créateur, et montrer par là qu'on a échappé à cette sorte de lèpre qu’est le mensonge avec ses variétés ; et cependant on peut aussi être ingrat envers le Seigneur Dieu, à qui l'on doit d'en être préservé ; parce qu'on ne veut pas abaisser son propre orgueil dans l'humilité de l'action de grâces, et qu'on devient alors semblable à ces hommes dont parle l'Apôtre « qui, ayant connu Dieu, ne l'ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces. » En disant qu'ils ont connu Dieu, l'Apôtre montre, il est  vrai, qu'ils ont été guéris de la lèpre, mais néanmoins il leur reproche aussitôt leur ingratitude. Aussi de tels hommes demeureront dans le nombre neuf, à raison de leur imperfection. Car ajoutez un à neuf, et l'image de l'unité est parfaite ; il y a là quelque chose de si complet, que les nombres ne vont pas plus loin, à moins qu'on ne revienne à un ; et cette règle doit être observée jusqu'à l'infini. Neuf a donc besoin de un, pour former avec lui dix, image de l'unité ; et pour garder l'unité, un n'a pas besoin de neuf. Aussi de même que les neuf lépreux qui n'ont pas rendu grâces furent réprouvés pour leur conduite, et exclus du concert de l'unité, ainsi celui qui fut le seul à témoigner sa reconnaissance, a été loué et approuvé comme signifiant l'unité de l'Eglise. Et comme ceux-là étaient des Juifs, ils ont été déclarés déchus par leur orgueil du royaume des cieux, où l'unité se conserve dans les conditions les plus parfaites ; quant à celui-ci, qui était samaritain, ce qui veut dire « gardien », attribuant à son bienfaiteur ce qu'il tenait de lui, et chantant en quelque sorte ce verset du psalmiste : « Auprès de toi je garderai ma force », il s'est soumis au roi par sa reconnaissance, et par son humble dévouement il a conservé le privilège de l'unité.

(saint Augustin, questions sur les évangiles, livre 2, 40)

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