La chancellerie avait installé en décembre 2005 une commission de suivi de la récidive, sous la présidence du professeur de droit Jacques-Henri Robert. Celui-ci fait savoir que a commission a publié le mois dernier un rapport dans lequel elle souligne « l’abondance des dispositifs de traitement et de surveillance » figurant dans les lois de 2004, 2005 et août 2007, mais constate que le dispositif « n’est pas entièrement appliqué et ne l’a pas été au récidiviste par qui le scandale est arrivé ».
Une nouvelle fois, on remarque donc qu’il faudrait appliquer les lois existantes avant d’en pondre de nouvelles.
Jacques-Henri Robert remarque aussi que selon les « rares études » sur le sujet, le taux de re-condamnation des pédocriminels à des peines de réclusion criminelle dans les cinq ans suivant leur sortie de prison est de 11% : « La grande majorité de ces infractions graves est commise par des non-récidivistes qui avaient échappé aux soins destinés aux condamnés. »
La commission, ajoute-t-il, avait « souligné le regrettable cloisonnement des observations conduites sur les condamnés et en conséquence leur mauvaise utilisation par les acteurs de l’œuvre de réinsertion ». « L’affaire Evrard illustre ce dysfonctionnement, car le médecin de la prison de Caen qui avait prescrit du viagra ignorait la nature du crime qui l’avait conduit là. »