Christine Lagarde, ministre de l’Economie et des Finances, est rentrée plus tôt que prévu de ses vacances, à cause de la crise boursière.
Telle est l’information objective... et officielle : « La ministre est rentrée de façon anticipée en raison de la situation boursière », faisait savoir hier matin le ministère.
Mais devant les journalistes, Christine Lagarde a déclaré : « Je n’ai pas interrompu mes vacances, je suis rentrée ce matin comme prévu. »
La raison de ce mensonge, c’est qu’elle est revenue pour rassurer les Français. Pour leur dire notamment qu’il n’y a pas à s’inquiéter. Et s’il n’y a pas à s’inquiéter elle n’avait évidemment pas à revenir de vacances avant terme.
Donc il n’y a pas de risque de krach, il n’y a qu’une correction un peu brutale du marché, il n’y aura « pas de contamination » à l’économie française, car celle-ci « repose sur des fondements solides », et l’industrie bancaire est « extrêmement solide », et la BCE a « très bien fait son travail », etc.
Sur sa lancée, Christine Lagarde a également déclaré qu’elle maintenait les prévisions de croissance pour 2007, car « les fondamentaux de l’économie sont bons et nous laissent escompter un troisième trimestre, puis surtout un quatrième trimestre de bon augure, et certainement meilleur que le deuxième ». Moins mauvais, veut-elle dire : le taux de croissance pour le deuxième trimestre a été de 0,3%, alors que la prévision était de 0,6%. Ce qui fait que plus aucun économiste ne croit à la prévision d’une croissance de 2,25-2,5 % sur l’année.
Et tant qu’on y est, allons-y pour un satisfecit sur l’emploi... Le chiffre des créations d’emploi en 2007 sera « très satisfaisant », car « le rythme est bon, encourageant ».
Or l’emploi dans le secteur concurrentiel n’a augmenté que de 3.700 postes au deuxième trimestre, c’est-à-dire qu’il est « resté stable », comme disent les spécialistes. Le rythme dont parle Christine Lagarde s’appelle le point mort.
On voit que Christine Lagarde est revenu en forme de ses vacances. En virtuose de la langue de bois.
Commentaires
Elle va proposer aux banquiers, qui sont en train de perdre la tête, une cellule de soutien psychologique.