Hier tout le monde parlait du 07/07/07 et chacun y allait de son bavardage et de sa superstition, en oubliant que le symbolisme des nombres est sacré et appartient à l’Eglise. Le chiffre 7 apparaît dans l’évangile de ce dimanche : les sept pains et les sept corbeilles. Voici donc, pour faire oublier les insanités d’hier, ce que dit Dom Guéranger, dans l’Année liturgique, d’après saint Ambroise, à propos de l’une des véritables significations du chiffre 7.
L'Epoux ne sert point dès le commencement d'ordinaire son vin le plus enivrant, ses mets les plus exquis aux conviés de son amour. Beaucoup d'ailleurs ne sauraient point s'élever, ici-bas, au-delà d'une certaine limite vers la divine et substantielle lumière qui nourrit les âmes. A ceux-là donc, au plus grand nombre, figuré par les cinq mille hommes de la première multiplication miraculeuse, conviennent les cinq pains de moindre qualité, répondant par leur nombre aux cinq sens qui retiennent encore plus ou moins la multitude sous leur empire. Mais aux privilégiés de la grâce, aux hommes qui, dominant les mille sollicitudes de la vie et méprisant ses jouissances permises, parviennent dès ce monde à faire régner Dieu seul en leur âme, à ceux-là seuls l'Epoux destine le pur froment des sept pains, dont le nombre rappelle la plénitude de l'Esprit de sainteté et abonde en mystères.
« Bien que dans le monde, dit saint Ambroise, ils ne sont plus du monde ces hommes qui goûtent l'aliment du mystique repos. » Au commencement, Dieu donna en six jours à l'univers sorti de ses mains sa perfection et sa beauté ; il consacra le septième à la jouissance de ses ouvrages. Sept est le chiffre du repos divin ; il devait être aussi celui du repos fécond des fils de Dieu, de la consommation des âmes dans la paix qui assure l'amour et fait l'invincible force de l'Epouse au Cantique. C'est pourquoi l'Homme-Dieu, proclamant sur la montagne les béatitudes de la loi d'amour, attribua la septième aux pacifiques ou pacifiés, comme devant être nommés excellemment fils de Dieu. En eux seuls, en effet, se développe pleinement le germe de la filiation divine déposé dans l'âme au baptême. Grâce au silence des passions terrassées, leur esprit, maître de la chair et soumis à Dieu, ne connaît plus les tempêtes intérieures, les brusques variations, les inégalités mêmes si nuisibles toujours à la précieuse semence ; échauffée par les feux du Soleil de justice dans une atmosphère continuellement sereine et sans nuages, elle se dilate sans obstacle, elle croît sans déviation ; absorbant tous les sucs humains de cette terre qui l'a reçue, s'assimilant la terre elle-même, elle ne laisse plus rien voir bientôt que de divin dans ces hommes devenus, pour le Père qui est aux cieux, la très fidèle image de son Fils premier-né.
« Elle est donc bien justement la septième cette béatitude des pacifiés, reprend saint Ambroise ; à eux le pain des sept corbeilles, le pain sanctifié, le pain du repos ! C'est quelque chose de grand que ce pain du septième jour ; et j'oserai le dire, si, après avoir mangé des cinq pains, vous goûtez les sept, n'attendez plus rien sur terre. »