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Chronique des godillots

A 6h 20, Bernard Accoyer condamne fermement le scrutin proportionnel, y compris l’instillation, « comme on dit d’un poison », d’une petite dose de proportionnelle. A 10h 53, après avoir pris connaissance de l’interview de Sarkozy dans Le Figaro, il se prononce pour un mode de scrutin qui permette la représentation de toutes les forces politiques...

Tribune du président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, Bernard Accoyer, publiée par Rue89, ce matin à 6h 20:

La proportionnelle, si elle paraît séduisante pour son ouverture à de nombreuses sensibilités, porte en elle le risque de confusion et de paralysie des institutions démocratiques, en empêchant les électeurs de désigner clairement leurs gouvernants.

Le scrutin proportionnel est celui du régime des partis, ainsi que l’a démontré l’histoire de la Quatrième République , régime des assemblées instables, des partis-charnières, des gouvernements à durée de vie limitée. Le destin d’un pays est laissé à la discrétion d’accords d’état-major, pouvant déboucher, après les élections, sur les coalitions les plus improbables, les plus éphémères, incompréhensibles pour les électeurs.

La proportionnelle tend, en outre, à gonfler mécaniquement la représentation des extrêmes.

La proportionnelle institutionnalise les divisions de la société en encourageant l’expression des intérêts catégoriels ou communautaristes. Or, une élection n’est pas un sondage d’opinion.

Autre proposition avancée, qui doit être débattue, elle aussi, de manière approfondie, celle qui consisterait à instiller, pour employer le terme que l’on utilise lorsque l’on parle de poison, une petite dose de proportionnelle dans notre mode de scrutin, sans remettre en cause le fait majoritaire.

Recourir à une faible dose de proportionnelle reviendrait à diviser la représentation nationale en deux catégories de députés. Or, il ne peut y avoir, d’un côté, les députés du terrain s’occupant des Français, directement responsables devant les électeurs et, de l’autre, ceux des fauteuils rouges de l’hémicycle, choisis par les appareils partisans pour figurer sur la liste des élus à la proportionnelle et investis du pouvoir de faire la loi. Chacun d’entre nous, législateur potentiel, doit conserver un lien direct avec les Français.

Ainsi, la proportionnelle à forte ou à faible dose, loin de rapprocher les Français de leurs élus, creuserait encore davantage le fossé préjudiciable à notre démocratie, que le personnel politique n’a pas su empêcher.

Rectificatif envoyé par Bernard Accoyer le 07/06/2007 à 10h53, après la publication ce jeudi dans Le Figaro d'une interview de Nicolas Sarkozy qui déclare vouloir discuter de l'introduction d'une "dose minoritaire" de proportionnelle aux législatives:

« Le débat sur le mode de scrutin est un débat ancien dans notre pays. Il s’agit de trouver un mode de scrutin qui garantisse à la fois une majorité claire pour soutenir le gouvernement et assurer la représentation au Parlement de tous les grands courants de la vie politique. Dans le cadre du débat sur l’ouverture, décidé par le Président de la République, Nicolas Sarkozy, la concertation doit être la plus large possible sur ce thème et toutes les pistes être sérieusement étudiées. »

Commentaires

  • peut-on sérieusement soutenir que le système majoritaire actuel ait contribué un tant soit peu à lutter contre le "régime des partis". Au contraire, les partis règnent en maître, a tel point qu'on ne peut désormais imaginer une candidature même locale sans être investi.
    Et puis quelle est celle mascarade qui consiste pour Sarkozy à parler d'instiller de la proportionnelle pour les législatives ? Il n'y aura pas d'élections législatives avant 5 ans et pour celles de dimanche il est bien trop tard pour modifier quoi que ce soit.
    Comme d'habitude Sarkozy et ses séides mentent.

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