Hier soir, sur France 2, Nicolas Sarkozy s’est engagé à créer, s’il est élu, un « ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale ». Ce n’est qu’une nouvelle incursion de campagne sur les terres du Front national.
Mais François Bayrou a vivement réagi, ce matin sur Europe 1 : « Puisque Simone Veil s’est prononcée pour Nicolas Sarkozy, je lui demande si elle est prête à apporter son soutien et sa caution à un ministère, ouvrez les guillemets, de l’Immigration et de l’Identité nationale. La Simone Veil que j’ai connue, je suis sûr qu’elle ne peut pas accepter cette approche. Que l’on ait un ministère de l’immigration, pourquoi pas. Mais enfermer dans la même phrase immigration et identité nationale, il y a là une frontière franchie. »
C’est pourtant une évidence que l’immigration et l’identité nationale sont très étroitement liées : un pays victime d’une immigration massive voit son identité se corrompre, voire disparaître au profit de l’identité des immigrés (cf. le Kosovo).
Si l’on interdit de lier immigration et identité, c’est qu’on refuse de défendre l’identité de la France, ou qu’on ne croit pas qu’il existe une identité de la France.
Tel est François Bayrou. Chaque fois qu’il parle de « la France », il n’évoque pas un pays héritier d’une longue histoire, qui s’est forgé au prix d’innombrables sacrifices, il n’évoque nullement la substance de la France, mais une zone géographique qu’on appelle ainsi par convention, appelée à se dissoudre dans l’Europe mondialiste et dans le métissage universel (ce qui correspond au bandeau de son site où il pose en compagnie d’une musulmane voilée et d’un Noir).
On constate que l’euromondialiste Bayrou, qui veut dissoudre les frontières, reconnaît et défend néanmoins des frontières : non pas celles des peuples et des réalités humaines, mais les frontières idéologiques, infranchissables sous peine de mise au ban de la société, qui doivent hermétiquement préserver et garantir la radieuse idéologie du melting-pot en rejetant dans les ténèbres extérieures les miasmes putrides de l’identité nationale.
Et c’est là le « candidat anti-système »...
Commentaires
Vous ne croyez donc pas en l'intégration. Vous essentialisez les populations d'origine étrangère ; c'est idiot. La France est mosaïque ; c'est une réalité. Il faut que les Valeurs soient fortes et communes à tous, c'est tout. On ne va pas foutre les gens dehors tout de même (je ne parle pas des clandestins), et où mènerait une telle politique ? Même Lepen sait pertinament que c'est impossible. Que des "Français de souche" en France et le pays n'y survivrait pas ; il n'y aurait, de fait, plus grand monde. Non ?
A propos de l'intégration je me permets de faire un commentaire d'inspiration physico-chimique.
L'intégration c'est un peu comme ajouter du sel à une solution.
On ajoute du sel et il se dissout.
On en ajoute encore et il continue de se dissoudre.
Mais il arrive un moment où il y a saturation et les cristaux
de sel ne se dissolvent plus même si on agite et même si on chauffe.
L'intégration c'est la même chose : ça fonctionne tant qu'on n'atteint pas le seuil critique, et ce seuil critique, j'ai bien l'impression qu'on l'a déjà dépassé en France et qu'il est urgentissime d'arrêter l'immigration de personnes de culture trop différente de la notre.
Il y des gens qui préfèrent un société hétérogène mais le problème c'est qu'une société hétérogène c'est peut-être un état, une entité, un conglomérat tout ce que vous voudrez, mais ça n'est plus une nation et ça finit par se disloquer plus ou moins violemment.
Votre raisonnement est cohérent, cependant l'homme n'est pas sel, et contrairement à lui il se transforme. Ainsi, lorsque les choses sont faites de manière intelligente, on ne peut arriver à un surplus puisque ce qui fut sel s'est transformé en une portion de la substance à laquelle il a été ajouté. Ainsi l'intégration si elle conduite intelligemment, rationnellement (contrôle des flux migratoires, politique d'insertion des populations, respect et valorisation des grands principes nationaux) ne peut aboutir à l'acculturation. Les problèmes actuels me semblent issus de différents facteurs : "culpabilité occidentale" en rapport avec le passé colonial, et donc détestation de soi et de ses valeurs perceptible par les "étrangers", non contrôles des flux, ghettoïsation des populations, promotion de l'avoir sur l'être qui renforce le sentiment de frustration chez les populations défavorisées qui ne peuvent accéder à l'"avoir" pleinement, et dont le système de représentation se trouve considérablement appauvri.
Sincérement, je pense que l'immigration si elle conduite intelligemment n'est pas négative. Seulement personne ne s'est donné la peine de s'en occuper correctement. L'extrême droite propose de stopper carrément l'immigration (le ferait-elle réellement, c'est autre chose), et la gauche de laisser tous les gens qui le désirent s'installer en France malgré les conséquences désastreuses qui peuvent en découler pour le pays aux plans économique et social. Ni l'un ni l'autre ne proposent la solution adéquate.