Le Premier ministre israélien Ehud Olmert, en visite à Berlin, interrogé sur le nucléaire iranien par une chaîne de télévision allemande, a répondu : « Nous n’avons jamais menacé un pays d’annihilation. L’Iran menace ouvertement, explicitement, et publiquement, de rayer Israël de la carte. Pouvez-vous dire qu’il s’agit du même niveau de menace lorsqu’ils aspirent à avoir des armes nucléaires, comme la France, les Américains, les Russes et Israël ? »
Le propos a fait l’effet d’une… bombe en Israël. Car c’est la première fois qu’un dirigeant israélien admet que son pays possède l’arme atomique.
La porte-parole d’Olmert a aussitôt démenti que le Premier ministre ait reconnu qu’Israël disposait d’un arsenal nucléaire et a répété la formule consacrée, à savoir le mensonge officiel : « Israël ne sera pas le premier pays à introduire l’arme nucléaire dans la région. »
Mais plusieurs députés d’opposition ont dénoncé les « propos stupéfiants » d’Olmert et réclamé sa démission.
Face à la polémique qui s’est installée, le ministre Ben Eliezer s’est exclamé ce matin à la radio militaire : « Je recommande à tous ceux qui veulent continuer de parler de cette affaire, de cesser de le faire, au nom de Dieu et au nom de la sécurité d’Israël. » Il a ajouté : « Je suis partisan de la politique d’ambiguïté et je ne considère pas les propos de M. Olmert comme une affirmation selon laquelle Israël a des armes nucléaires. » Et il rejeté les « torts » sur Robert Gates, le successeur désigné de Donald Rumsfeld au Pentagone, qui a déclaré lors de son audition au Sénat : « L’Iran est entouré de puissances nucléaires, avec le Pakistan à l’est, la Russie au nord, Israël à l’ouest. »
Cela aussi, et d’abord, en effet, était une première…
La « politique d’ambiguïté », si savamment entretenue par la désinformation, le tabou et la censure… et la complicité américaine, est désormais moribonde.