Parmi les divines beautés de la Divine Liturgie de saint Jean Chrysostome, il y a ce tropaire qui est chanté à chaque messe après la communion :
« Nous avons vu la vraie lumière, nous avons reçu l’Esprit céleste, nous avons trouvé la vraie foi : nous adorons la Trinité indivisible, car c’est elle qui nous a sauvés. »
Pas question d’un retour sur soi. Pas question même de rester méditer sur le corps et le sang du Christ. Ils nous ont été apportés sur l’autel par le Saint Esprit, et par ce sacrement du Verbe fait chair c’est le Saint Esprit lui-même que nous avons reçu, et qui nous emporte dans le royaume, en présence de la Sainte Trinité qui nous a sauvés. Vu de la terre, vu de la chair, c’est le Christ qui nous sauve par sa crucifixion et sa résurrection. Vu de Dieu, c’est la Sainte Trinité qui a réalisé cette opération, par la kénose du Verbe qui s’est fait chair et qui est remonté dans sa gloire, emportant avec lui, chez le Père, les captifs du péché qu’il a libérés dans et par le Saint-Esprit.
La prière souligne aussi que la Trinité « nous a sauvés ». C’est fait. Le salut n’est pas dans l’avenir, il est un acquis de la Croix , de la Résurrection et de la Pentecôte , toujours actuels sur l’autel. Il ne reste plus, si l’on ose dire (car c’est tout le problème), qu’à tenter d’en être conscient, et d’agir en adéquation avec ce salut qui nous a été donné. Ce n’est possible que grâce à la vraie foi que nous avons trouvée, et dans la vraie lumière que nous avons vue…