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En Absurdie

L’Assemblée nationale examine de nouveau, jeudi, la proposition de loi socialiste visant à réprimer la négation du génocide arménien.

La loi française reconnaissant le génocide arménien était déjà une absurdité. Ce n’est pas à la loi de faire l’histoire, même pour reconnaître des évidences. On croyait pourtant que les choses avaient évolué depuis la polémique sur le rôle positif de la colonisation, et les appels de très nombreux historiens à abroger toutes les lois de ce genre, y compris, donc, la loi Gayssot.

Mais les socialistes à front de taureau (ce n’est pas gentil pour les taureaux) continuent comme si de rien n’était, et de nombreux parlementaires de la majorité avec eux.

Voici donc qu’ils veulent faire voter une loi Gayssot bis, réservée à la répression de toute contestation du génocide arménien. On pourra ensuite multiplier les lois, ad libitum, interdisant de dire ce ceci ou cela sur un sujet historique. Le totalitarisme est, par définition, sans limite. Il ne semble pas, cependant, que soit en préparation une loi reconnaissant le génocide vendéen, ni une loi interdisant de contester le génocide vendéen.

Afin d’ajouter l’absurdité à l’absurdité, Patrick Devedjian, qui est favorable à la loi, a déposé un amendement stipulant que l’interdiction ne s’applique pas aux recherches scolaires, universitaires ou scientifiques. Amendement co-signé par d’autres amateurs d’absurde nommés Eric Raoult, Nicolas Dupont-Aignan, Guy Teissier, Philippe Pemezec.

Ainsi donc, si la loi, ainsi rendue raisonnable (sic, l’expression est de Devedjian), est adoptée, un « chercheur » pourra librement nier le génocide arménien, mais le quidam (le journaliste, le blogueur, etc.) qui osera dire la même chose (voire simplement citer le chercheur) sera traîné en justice et sévèrement puni.

Comme si cela ne suffisait pas, on voit aussi que cette affaire provoque une grave crise avec la Turquie. Et que ce sont, pour beaucoup, des gens qui sont favorables à l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne qui créent cette crise.

Vive le Père Ubu.

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