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Les jours de nos années

Anni nostri sicut aranea meditabuntur. Dies annorum nostrorum in ipsis septuaginta anni. Si autem in potentatibus, octoginta anni, et amplius eorum labor et dolor, quoniam supervenit mansuetudo, et corripiemur.

Ces versets du psaume 89 (chanté aux laudes du jeudi), centré sur la brièveté et la précarité (comme une toile d’araignée) de la vie humaine sur cette terre, m’ont toujours frappé, en ce qu’ils contredisent radicalement l’idée reçue selon laquelle la vie ne cesse de s’allonger. Que nous dit-il en effet ? Que « les jours de nos années » sont de 70 ans, de 80 ans si nous sommes valides, et qu’au-delà nous connaissons la peine et la douleur, car nous nous affaiblissons.

Ces versets ont été écrits il y a plus de 3000 ans. Saint Thomas d’Aquin remarquait qu’à son époque, au XIIIe siècle, il en était de même. La situation n’a guère changé. Tout au plus peut-on insister davantage sur les 80 ans, parce que les progrès de la médecine font que davantage de personnes peuvent surmonter certaines maladies, donc arriver à cet âge et le dépasser. Mais saint Augustin faisait remarquer que l’on voyait couramment d’alertes octogénaires. Vers l'an 400. Il le soulignait pour introduire son interprétation du psaume se fondant sur le symbolisme des nombres et non sur la lettre du texte.

La fameuse « espérance de vie » n’a donc pas changé au point qu’on veut nous le faire croire. La progression spectaculaire que montrent les statistiques est due presque uniquement à la diminution considérable de la mortalité infantile.

Quoi qu’il en soit, il est absolument vrai que notre vie, si longue soit-elle, n’est rien au regard de Dieu, pour qui mille ans sont comme le jour qui vient de passer (quoniam mille anni ante oculos tuos tanquam dies hesterna quae praeteriit).

Un grand sujet de méditation pour l’araignée que nous sommes, si fière de sa toile…

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