Un tribunal de Leipzig a jugé que l’interdiction immédiate du magazine Compact (d’estrèmedroate) était disproportionnée. Le magazine peut donc de nouveau paraître, en attendant le jugement sur le fond, qui pourrait ne pas avoir lieu avant deux ans.
Le 16 juillet dernier, des dizaines de policiers avaient vidé les locaux du magazine, emportant vraiment tout, comme on le voyait sur les vidéos.
Selon le droit allemand, le ministère de l’Intérieur ne pouvait pas interdire Compact, car la liberté d’expression est garantie par la Constitution. Mais le gouvernement a trouvé une combine : il a décidé que les organes de direction du magazine étaient des « associations », or il a le droit de dissoudre des associations qui œuvrent « contre l’ordre fondamental libéral et démocratique ».
Pour l’heure, le tribunal n’a rien dit de cette combine. Il s’est contenté de relever que l’interdiction était « disproportionnée ». Mais si le gouvernement peut décider arbitrairement de ce qui est une association ou pas, c’est encore une belle avancée de « l’état de droit » dont ils nous rebattent les oreilles.