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La persécution

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Le 29 mai, le Métropolite Nicolas de Krementchoug et Louben a consacré une nouvelle église en l'honneur de la Dormition de la Mère de Dieu dans le village de Gorochino (éparchie de Krementchoug).

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Vers minuit, des hommes en uniforme militaire, sous la direction du chef du département local du SBU, ont saisi la cathédrale (de l’icône) du Sauveur non fait de main d’homme dans la ville de Korsoun-Chevtchenkivskyï, dans la région de Tcherkassy.

Des fidèles sont venus tôt ce matin, mais n’ont pas pu pénétrer dans l’église. Pour empêcher les prières même dehors, les pillards « font tourner une discothèque dans l'église », selon l’expression de l’archiprêtre. « L’antiterrorisme de Tcherkassy est venu, ils se moquent de nous, ils insultent les gens. C'est la première fois que nous nous trouvons dans cette situation, la première fois que les habitants de Korsoun sont confrontés à une telle impolitesse, à de telles horreurs. Mes effets personnels sont là, et les vêtements liturgiques... Beaucoup d'affaires d'enfants… Nous ne pouvons rien reprendre. Nous ne savons pas quoi faire ni dans quelle situation nous nous trouvons. Et dans quel monde nous sommes. Soit nous sommes dans ce monde, soit c'est un cauchemar… »

L’archiprêtre dit aussi que ces mêmes personnes avaient tenté d’empêcher la construction de l’église. « C'était un endroit effrayant : des toxicomanes, des gens qui utilisaient cet endroit pour leurs mauvaises actions. Et maintenant, c’est le lieu où les gens peuvent voir cette beauté, cet amour. Tout ce qui a été fait ici… et eux, ces gens-là, viennent dire que c’est à eux… Comment peuvent-ils faire une chose pareille ? Nous demandons des prières. Peut-être que le Seigneur aura pitié de son peuple. Peut-être que le Seigneur aura pitié de ces actes terribles commis par son propre peuple. Ces actes sont commis par des personnes que je connais depuis plus de quarante ans ici, que j'ai baptisées. Pardonnez-moi donc de parler avec autant de passion… »

Le métropolite Théodose est allé réconforter les fidèles. Il leur a dit notamment : « Ne condamnez pas personnellement chacun des envahisseurs - ce sont des gens malheureux. Mais ne justifiez pas non plus la force maléfique qui nous combat, nous, l'Église. »

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La situation en Ukraine a des répercussions en Bulgarie, en raison des intrigues du patriarche Bartholomée et de ses mentors du Département d’Etat américain (flots de dollars à la clef).

Le 19 mai, à Istanbul, le patriarche a concélébré avec trois métropolites et deux évêques de l’Eglise orthodoxe bulgare, ainsi qu’avec un métropolite de l’Eglise du pouvoir ukrainien (fabriquée en 2018 rappelons-le par Bartholomée, Porochenko et le Département d’Etat) et le moine de la Laure des Grottes de Kiev qui a fait défection et qui a donc été nommé abbé du monastère où il est tout seul.

La chose n’est pas passée inaperçue en Bulgarie, parce que cette concélébration valait reconnaissance de facto de l’Eglise du pouvoir ukrainien, et il y a eu à Belgrade des manifestations de fidèles mécontents qui demandent la convocation d’un concile pour condamner les évêques. Des clercs font la même demande, considérant que les évêques « ont infligé une blessure non pas à eux-mêmes, mais à l'ensemble du corps ecclésiastique et ont causé de graves dommages et de la confusion, menaçant l'unité de l'Église du Christ en Bulgarie ».

D’autant que les évêques bulgares ont invité Bartholomée à l’élection du nouveau patriarche, qui aura lieu en juin. Lequel pourrait bien être le métropolite Nicolas de Plovdiv, chef de la délégation à Istanbul et personnage prééminent de l’Eglise bulgare. Or si Bartholomée est invité ce n’est évidemment pas pour que soit élu un patriarche proche de Moscou.

Autre indice : le 26 mai a été « élu » métropolite de Sliven l’évêque Arsène qui était jusqu’ici auxiliaire de Nicolas qui l’avait sacré à l’âge de 28 ans alors que selon les canons on ne peut pas être évêque avant 35 ans. Il est clair que Nicolas s’est ainsi assuré de la voix d’Arsène, dans une élection patriarcale qui devrait être serrée et pourrait conduire à de graves divisions, soulignant que l’Eglise orthodoxe bulgare est comme la société bulgare déchirée entre un tropisme euro-otanesque (ils y sont jusqu’au cou) et un tropisme russophile (nostalgie…).

Quant au synode de l’Eglise orthodoxe russe, il s’est réuni hier pour faire savoir qu’il « constate l’impossibilité de concélébrer avec les hiérarques (bulgares) susmentionnés, entrés en communion ecclésiastique avec des schismatiques ». Et il a « remarqué avec regret que le Patriarcat de Constantinople continuait d’agir afin d’aggraver la division dans l’orthodoxie ».

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