Les sondages les donnaient à égalité parfaite. Les grandes consciences politico-médiatiques espéraient que l’européo-mondialiste bon teint Ivan Korčok allait l’emporter, afin de sauver la démocratie slovaque menacée par l’affreux populiste poutiniste Robert Fico. D’autant qu’au premier tour c’est Korčok qui était en tête.
Hélas, c’est Peter Pellegrini qui l’a emporté. Nettement : avec 53%, et une forte participation pour le pays : 61%, le deuxième taux le plus important de l’histoire du pays.
Pellegrini, c’est l’alter ego de Fico. Il était dans le même parti, puis il a fondé le sien (en 2020) pour lui faire concurrence après l’avoir remplacé au poste de Premier ministre (en 2018), mais aujourd’hui les revoilà alliés, occupant les deux premiers postes de l’Etat, partageant les mêmes opinions souverainistes, anti-woke et contre toute aide à l’Ukraine contre la Russie.
Et ce ne sont que lamentations dans les chancelleries… Surtout à Berlin et à Bruxelles.
« Le peuple slovaque a montré aujourd’hui qu’il reconnaît ce qui menace ce pays du côté des médias libéraux, des activistes, des ONG et des progressistes », a dit Fico.
Norbert Röttgen, le principal expert en politique étrangère de la CDU, déclare : « La Slovaquie doit alors décider si elle veut suivre M. Orbán ou rester dans l’UE. Quiconque se range du côté de l’agresseur n’a pas sa place dans l’UE. »
Il échappe à l’expert que la Hongrie fait toujours partie de l’UE…
Quant au président de la commission des affaires européennes du Bundestag, Anton Hofreiter, il demande carrément que l’UE suspende le versement des fonds européens qui sont dus à la Slovaquie : « Il est important que le gouvernement slovaque reçoive un signal d’alarme clair de Berlin et de Bruxelles. »
(Le président slovaque signe les traités, nomme les principaux juges, peut opposer son veto aux lois adoptées par le Parlement, et il est le chef des armées.)
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Info minime: Né dans le centre de la Slovaquie et issu d'une famille d'origine italienne (Source: Wikipédia)