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Troisième dimanche de carême

L’évangile de ce dimanche paraît composite. Il y a d’abord Jésus qui chasse un « démon muet », et se fait accuser de chasser les démons par le prince des démons. Après la réponse de Jésus, qui clôt la discussion (« Mais si c’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons, assurément le royaume de Dieu est arrivé jusqu’à vous ») il y a la parabole de l’homme fort et du plus fort qui le vainc, avec la conclusion, ou une sentence séparée : « Celui qui n’est point avec moi est contre moi, et celui qui ne recueille pas avec moi dissipe. » Puis il y a la parabole de l’esprit impur qui, chassé de sa « maison », revient avec sept autres esprits et reprend possession de la maison. Enfin il y a l’épisode de cette femme qui dit bienheureuse la mère de Jésus, et à qui il répond que bienheureux sont plutôt ceux qui gardent sa parole.

En fait, ce dernier passage ne doit pas être lu dans la perspective qu’on lui donne dans les fêtes de la Sainte Vierge, mais comme la conclusion de tout ce qui précède : heureux celui qui écoute et met en pratique tout cet enseignement sur le démon.

Après l’expulsion du démon muet et la controverse qui suit, Jésus souligne qu’il est, lui seul, plus fort que le démon, alors que l’homme confiant en ses propres forces succombe. C’est au milieu de l’évangile de ce dimanche qu’il y a le « plus fort » qui vainc le « fort armé ». C’est le seul emploi du verbe “nikao” (vaincre) dans les évangiles, avec le passage de saint Jean où Jésus dit : « J’ai vaincu le monde. »

C’est ce verbe, dans la forme qu’il a dans cet évangile, au présent, à la troisième personne du singulier : NIKA, qui figure autour de la croix sur la prosphore, le pain qui va servir à l’eucharistie dans la liturgie byzantine.

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IS XS NIKA : Jésus-Christ vainc. Le prêtre découpe la partie où figure cette inscription, et le cube ainsi obtenu s’appelle l’Agneau : c’est ce qui deviendra le corps du Christ. Voici comment le prêtre et le diacre procède, c’est d’une grande beauté.

Avec la lance le prêtre fait par trois fois un signe de croix sur la prosphore, en disant à chaque fois :

En mémoire de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

Et le diacre ajoute à chaque fois :

En tout temps, maintenant et toujours et pour les siècles des siècles. Amen.

Puis avant chacune des incisions qui suivent, le diacre élève l'orarion et dit :

Prions le Seigneur.

Le prêtre incise la prosphore autour de l'empreinte pour en découper, en forme de cube, la partie centrale, appelée "Agneau" : il coupe d'abord le côté droit de l'empreinte (pour le prêtre, c'est le côté gauche) en disant :

Comme une brebis, Il a été mené à l'immolation. Is 53,7

Il coupe ensuite le côté opposé en disant :

Et comme un agneau sans tache, muet devant celui qui le tond, ainsi Il n'ouvre pas la bouche. cf. Is 53,7

Il coupe le côté supérieur en disant :

Dans son abaissement, son jugement a été rendu. (Is 53,8)

Il coupe enfin le côté inférieur en disant :

Et son origine, qui la dira ? Is 53,8

Le diacre dit ensuite :

Enlève, maître.

Le prêtre enfonce la lance du côté gauche de la prosphore (côté droit pour le prêtre), enlève l'Agneau après l'avoir détaché de la partie inférieure de la prosphore et le met sur la patène en disant :

Car sa vie a été enlevée de la terre. Is 53,8

Il retourne l'Agneau et le place l'empreinte contre la patène.

Le diacre dit :

Immole, maître.

Le prêtre incise assez profondément l'Agneau en forme de croix, en disant :

Il est immolé, l'Agneau de Dieu qui prend le péché du monde pour la vie et le salut du monde. (cf. Jn 1,29)

Ensuite il retourne l'Agneau, l'empreinte au-dessus, et le place au milieu de la patène.

Le diacre dit :

Transperce, maître.

Le prêtre, au moyen de la lance, fait une incision sur le côté droit de l'Agneau (côté gauche pour le prêtre) en disant :

L'un des soldats, de sa lance, Lui transperça le côté, et aussitôt il en jaillit du sang et de l'eau. Et celui qui l'a vu en a rendu témoignage et son témoignage est véridique. (Jn 19,34-35)

(Cela se passe sur la table de la Prothèse avant le début de partie publique de la divine liturgie. On aura une pensée pour les sinistres "experts" qui ont supprimé l'offertoire de la messe latine parce qu'il faisait "double emploi" avec la "prière eucharistique"...)

Commentaires

  • Quelle belle explication. Merci. Votre blog est très interessant. Oui, c'est une tristesse absolu de voir que tout cela a disparu de l'église catholique. Pour ma part, je préfère rester chez moi que d'aller dans la paroisse d'à côté, ouverte par intermittence, et écouter des chants puérils et des paroles creuses.

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