L’Eglise orthodoxe russe célèbre le 2 janvier la fête de saint Jean de Cronstadt (1829-1908).
Né à Soura dans la région d’Arkhangelsk, il étudie au séminaire d’Arkhangelsk et obtient une bourse pour continuer à la prestigieuse Académie théologique de Saint-Pétersbourg. Avant son ordination on lui propose de se marier (comme tout ecclésiastique non moine) avec la fille de l’archiprêtre de la cathédrale de Cronstadt. Mais, fait très rare dans un pays où les popes ont généralement une grande famille, les deux époux vivront toujours comme frère et sœur.
Jean, prêtre de la cathédrale de Cronstadt, va se mettre au service des miséreux qui pullulent dans la ville, dont de nombreux malfaiteurs exilés sur l’île. Il donnait tout ce qu’il avait au point de rentrer parfois sans soutane et sans chaussures, au point aussi que le diocèse décida de ne plus lui remettre son traitement en mains propres. Bientôt se répandit sa réputation de thaumaturge. Il guérissait à tour de bras, même des groupes entiers de malades, et il ressuscita plusieurs morts (dont un bébé « déjà froid » qu’il fit revivre en le baptisant).
Il devint célèbre dans toute la Russie et on lui envoyait des dons importants. Il construit une sorte de complexe avec une église, une école, un asile et des ateliers.
Il fit édifier aussi un monastère dans sa ville natale (celui qu’on voit sur la photo), et à Saint-Pétersbourg où se trouve son tombeau.
Il était demandé partout en Russie et il était accueilli partout par de grandes foules.
Elizaveta Diakonova, l'une des premières féministes russes, athée, et qui se suicidera à 28 ans, apporte ce témoignage intéressant : « Je rentrais chez moi fortement impressionnée par ma rencontre avec le père Jean. Ce prêtre calme et doux personnifie l'idéal d'un serviteur de Dieu, et toute sa personnalité extraordinaire respire une humilité et une gentillesse sans fin. »
A la mort de Jean, Nicolas II demanda au Saint Synode d’instituer une journée de prière le jour anniversaire de sa mort. Mais il ne put être canonisé qu’en 1990.
Citations.
Il n'y a rien de plus vivifiant que la Liturgie.
La tristesse est une apostasie et la mort du cœur.
Le paradis est un royaume, la démocratie est un enfer.
T’irriter contre quelqu’un pour une question matérielle, c’est placer un objet matériel plus haut que ton frère. Mais quoi de plus haut que l’homme ? Rien, sur la terre, n’est plus noble que l’homme.
La chaîne Soyouz a retransmis ce matin la divine liturgie, en la cathédrale de l’icône de la Mère de Dieu de Kazan à Saint-Pétersbourg. Le monastère Sretenski de Moscou avait mis en ligne hier soir les vêpres solennelles (près de trois heures).
Commentaires
Très grand saint. Magnifique. Merci.
"Le paradis est un royaume, la démocratie est un enfer."
Nous le constatons tous les jours un peu plus, pour la 2e partie de la phrase.
Avec l'ignorance qui règne aujourd'hui partout, il est obligatoire de nommer la personne qu'on cite. Pour Cronstadt, amoureux des paradoxes :
"Plus le cœur est dur, plus il est vaste, et plus il est capable d'accueillir en lui un grand nombre d'amis."
C'est moi qui ai remplacé "pur" par "dur" : avouez que ça en jette !
que ça en jette pouet pouet.
Auriez-vous quelque bon conseil de lecture sur ce saint ?