Intéressant compte rendu du synode par Mgr Stanisław Gądecki, archevêque de Poznań et président de la Conférence épiscopale polonaise. Extraits.
Nous avons passé beaucoup de temps en petits groupes, mais il n’y avait pas de possibilité de conversation authentique. L’exigence était d'”écouter sans préjugés” l’interlocuteur et de ne pas entrer dans la polémique. C’est une expérience intéressante, mais qui ne sert pas le dialogue, c’est-à-dire la recherche rationnelle de la vérité, même si dans mon groupe, tout le monde était très sympathique. En outre, des thèmes spécifiques étaient assignés à chaque table à l’avance, de sorte que le fait d’être assigné à un groupe particulier équivalait à être exclu de la conversation sur d’autres sujets. Il y avait également des sessions plénières où l’on pouvait faire entendre sa voix. Trois puis deux minutes étaient allouées pour les déclarations. Certains participants ont réussi à parler trois ou quatre fois. Curieusement, je n’ai pas eu cette chance.
Le jour de l’ouverture du synode, nous avons tous reçu par courrier électronique les documents du Synodale Weg allemand. Presque toutes les demandes qui y sont énumérées me préoccupent sérieusement. Je pense que l’Église en Allemagne traverse la plus grande crise depuis la Réforme. À mon tour, j’interprète l’envoi des documents susmentionnés comme une tentative de dissémination des problèmes allemands dans l’ensemble de l’Église. Les documents s’inspirent abondamment de la théologie protestante et du langage de la politique moderne.
Certaines, qui s’identifient souvent sous l’appellation LGBTQ+, mènent des vies qui sont clairement en désaccord avec l’enseignement de l’Église, mais elles cherchent souvent à changer cet enseignement. D’autres, qui ne s’identifient pas au nom ci-dessus, mènent une vie de chasteté et attendent de l’Église qu’elle les conforte dans ce choix par son enseignement. (…) Il leur est pénible de ne plus rencontrer de plus en plus souvent l’enseignement de l’Eglise dans la pratique pastorale. Elles y rencontrent souvent une typification qui correspond au langage du mouvement LGBTQ+ mais qui n’a rien à voir avec la réalité de leur vie et la rejette même. Ces personnes, bien qu’elles essaient de vivre dans un état de grâce sanctifiant et qu’elles s’efforcent d’atteindre la sainteté, se sentent abandonnées par l’Église, qui ignore leur besoin d’accompagnement et de soutien spirituels. Elles perçoivent l’attaque contre l’enseignement de l’Église qu’elles suivent dans leur vie comme une attaque directe contre leur propre foi et leur choix de vie de fidélité au Christ. Elles ne comprennent pas pourquoi l’Église tente de les marginaliser. Non seulement elles se sentent seules, mais elles sont aussi psychologiquement déstabilisés par une pratique pastorale qui sape le sens de la chasteté et la capacité d’une personne à vivre dans la chasteté. Par exemple, les représentants du groupe américain Courage n’ont pas été invités au synode. Pas plus que ceux dont les témoignages sont publiés par Markus Hoffmann dans son livre Weil ich es will. Des représentants d’autres courants ont été invités à la place.
Commentaires
"Ecouter sans préjugés l’interlocuteur et de ne pas entrer dans la polémique". Ouais! Ça c'est bath ! enfin cool. Ce qui compte c'est la bienveillance et l'accueil inconditionnel de l'autre dans un esprit de tolérance, d'ouverture, pouvoir rencontrer sans idées préconçues l'altérité du tout-autre et se laisser déconstruire dans ses archéostéréotypes pour accéder aux valeurs démocratiques qui nous qui nous permettent de faire église avec le monde.
C'est tout à fait la dictature de la pensée propagée par les Focolari, secte que j'ai un peu fréquenté.
Le PF est très ami avec ces gens-là et complètement subjugué par leur icône Chiara Lubich, (Jean Paul 2 également) déesse ultra- vénérée (aujourd'hui décédée)
Etre absolument d'accord avec tout le monde, inclusif, humanité intégrale, ce langage vient en partie de là.
Oui, Anne, les idées chrétiennes devenues folles en s'affranchissant du jugement de Dieu.
Il est intéressant d'apprendre que dans l'Eglise de Bergoglio les invertis qui s'efforcent de vivre dans la chasteté en conformité avec l'Evangile sont marginalisés. Intéressant mais pas surprenant...
D'autant que le constat s'applique aussi aux non-invertis qui veulent vivre en conformité avec l'Evangile.
Je promène tout le long du jour une angoisse sourde.