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La persécution

Le président du Parlement ukrainien, Rouslan Stefantchouk, a déclaré que le projet de loi interdisant l’Eglise orthodoxe ukrainienne ne peut pas être présenté actuellement, parce qu’il n’obtiendrait pas la majorité :

« Le Parlement est un mécanisme qui prend des décisions collectivement. Et il me semble que tant qu'il n'y a pas 226 votes autour d'un texte législatif aussi important, le présenter en séance, échouer pour simplement faire plaisir à la Fédération de Russie, c'est tout simplement dénué de sens et juridiquement et politiquement irresponsable. »

Stefantchouk « veut vraiment croire » qu'il obtiendra ces 226 votes, mais jusqu’à présent on en est encore aux discussions internes au sein des partis…

Cette déclaration a suscité de vives réactions de la part de ceux qui veulent cette interdiction à tout prix. Selon le député Nikita Potouraïev il y a aujourd’hui « près de 200 » députés en faveur de la présentation de la loi, et il en faut non 226 mais 230 ou 240 pour être sûr du vote final. « À mon avis, c'est un objectif réalisable et je suis convaincu qu'il devrait être atteint », mais pour cela il « faut faire pression » sur les récalcitrants. « Le pays tout entier doit savoir par son nom qui, parmi les députés, est prêt à voter avant même le scrutin, et qui ne l'est pas. » Les médias doivent demander aux députés « d’exprimer publiquement leur position sur l’interdiction de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ». Il a ajouté que l’interdiction de l’Eglise orthodoxe ukrainienne « ne concerne pas la foi, ni la religion, ni la liberté de conscience » et ne viole donc en rien le principe de la liberté de religion, et ne constitue en rien une ingérence de l’Etat dans les affaires de l’Eglise, et que ceux qui pensent le contraire « sont tout simplement mal informés ».

Le chef du mouvement nazi S14, Eugène Karas, exige que les noms des récalcitrants soient publiés et promet déjà de « gifler tous ces connards ». « Bien sûr je ne suffirai pas pour tout le monde, mais je donnerai l’exemple et le pays me soutiendra davantage. » (Eugène Karas est l’homme qui avait expliqué à ses troupes comment provoquer les moines de la Laure des Grottes de Kiev ; ses propos avaient été enregistrés et les moines ont porté plainte. Son mouvement a été renommé « Fondation pour l’avenir » (sic) en 2020, mais tout le monde en Ukraine continue de l’appeler S14.)

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Lors d’une réunion ecclésiastique à Oboukhov (région de Kiev), les avocats de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ont expliqué comment se déroulent les fameux « transferts » de paroisses vers l’Eglise du pouvoir. Ils paraissent se produire ici et là de façon indépendante, mais il n’en est rien. Tout est organisé par un cabinet d’avocats qui a de gros moyens : plusieurs millions de dollars, et qui détruit méthodiquement l’Eglise orthodoxe ukrainienne paroisse après paroisse. Dans un premier temps le cabinet s’adresse au chef de la communauté territoriale, ou au maire, avec un gros paquet d’argent. S’il refuse on fait appel à des activistes. De l’argent est également proposé aux recteurs de ces paroisses pour qu’ils passent volontairement à l’Eglise du pouvoir. Lorsqu’une « réunion communautaire » sur le transfert est annoncée, c’est que les négociations ont abouti. Au moment où la réunion est convoquée, les initiateurs savent déjà que leurs protocoles illégaux seront acceptés et enregistrés, et que la police ne laissera pas entrer les fidèles. Si la réunion n'aboutit pas au résultat ordonné, les chefs de village peuvent être privés de primes ou d'indemnités.

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Une « réunion communautaire » à Bilogorodka, dans la région de Kiev.

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Les avocats estiment que dans la région de Kiev 60 à 70% des églises de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ont été « transférées ». Dans le district de Pereïaslav, elles toutes été prises. Et elles sont toutes vides. Les avocats demandent instamment que soient conservées toutes les traces possibles des agissements des activistes de l’Eglise du pouvoir et des autorités régionales et locales, car tout ce qu’ils font est illégal et un jour justice sera faite.

Commentaires

  • " on en est encore aux discussions internes au sein des partis…"
    Comme les partis d'opposition ont été interdits dans la "démocratie" ukronazie, ils ont du souci à se faire s'ils n'ont pas la majorité avec les partis à la botte de ZiZilensky et ses commanditaires..
    Stefantchouk est nostalgique de la bonne vieille méthode du vote avec un revolver sur la tempe.

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