La sémillante Loudmila Filipovitch, spécialiste des religions, docteur en philosophie, professeur à l’Académie nationale des sciences d’Ukraine, membre de la Commission nationale d'ethnopolitique, reconnaît que, contrairement à ce qu’elle avait prévu, les Ukrainiens orthodoxes ne passent pas en masse à l’Eglise fabriquée par Porochenko.
« J'espérais vraiment en la sagesse de notre peuple. Nous nous attendions à ce que les gens changent de conscience et effectuent volontairement le transfert. Mais ce n’est pas un processus de masse. »
Alors Loudmila s’énerve. Elle demande aux fidèles s’ils croient « en Jésus-Christ ou en leur abbé ». Elle ajoute que l'Eglise est un « instrument » et que le salut « n'est pas donné par l'Eglise ou le prêtre ». Mais alors pourquoi changer d’Eglise ?
Loudmila Filipovitch avait défrayé la chronique en donnant aux moines de la laure des Grottes de Kiev trois possibilités : le transfert à l'Eglise du pouvoir, le transfert au patriarcat de Constantinople, ou le départ vers la Russie.
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Le SBU et la police nationale ont transféré au tribunal l’affaire du métropolite Bessarion d’Ovroutch, du secrétaire du diocèse et du recteur de l'église de la Nativité de la Mère de Dieu, accusés d'"incitation à la discorde nationale et religieuse". Le métropolite est accusé d’avoir « pendant plusieurs années préparé de sa propre main des textes de tracts et de brochures, dans lesquels il insultait les sentiments religieux des Ukrainiens ». Un « matériel destructeur » que le secrétaire du diocèse et le recteur de l'église « ont massivement distribué parmi les prêtres et les croyants ».
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Dimanche dernier, un groupe d’hommes a fait irruption dans l’église de la Dormition de Peschanoye (région de Poltava) au début de la divine liturgie, pour organiser une réunion de transfert de la paroisse. Il s’agissait d’employés de l’entreprise "Korolivs'kyi smak" (goût royal) qui fabrique des sauces dans la région voisine. Ils étaient accompagnés d’une équipe de tournage de la 5 (la chaîne de Porochenko). Après avoir copieusement insulté les fidèles et le prêtre, ils ont procédé à un « vote » et ont déclaré qu'ils transmettraient aux autorités la « décision » de changement de juridiction de la paroisse.
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Hier à 4h du matin (pendant le couvre-feu), un groupe d’hommes menés par un prêtre de l’Eglise du pouvoir a brisé les serrures de l’église Saint-Michel de Myronivka (région de Kiev), du réfectoire et du presbytère. Des miliciens de la « formation de volontaires de la communauté territoriale » ont été déployés pour « protéger » l’église d’une éventuelle intrusion de ses paroissiens.
La réunion décidant du « transfert » avait eu lieu le 11 juin. En fait, de nombreux paroissiens avaient pu y assister, et la majorité s’était opposée au transfert. Mais les organisateurs, dont un archiprêtre de l’Eglise du pouvoir, avaient décidé que « la communauté religieuse » avait voté le transfert, et avaient fait réenregistrer la paroisse au nom de l’Eglise du pouvoir.
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Hier, un prêtre de l’Eglise du pouvoir, en compagnie d’un « théologien » de sa secte, et d’un aumônier militaire grec-catholique, s’est emparé de l’église Saints Boris et Gleb de Vyshgorod (région de Kiev). L’église est désormais fermée. « En tant que propriétaires légaux de notre église, nous ne pouvons même pas présenter les documents de propriété aux forces de l'ordre », constate le recteur.
Le prêtre qui menait l’action est celui qui avait déjà pris l’église Saint-Michel de Boyarka.
A moins d’un retournement de situation, toutes ces églises sont condamnées à tomber en ruine, comme du temps des bolcheviques.
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Dans le village de Gotov, près de Kiev, les partisans de l’Eglise de Porochenko ont organisé une « réunion de la communauté religieuse » qui a décidé le « transfert » de la paroisse Saint Alexandre Nevski. Les organisateurs ont ouvertement reconnu qu’ils n’étaient pas des paroissiens. Les fidèles sont venus, mais ils n’ont pas été admis à participer au vote. Ils ont tenu ensuite une réunion paroissiale où ils ont confirmé à l’unanimité leur loyauté à l’Eglise orthodoxe ukrainienne.
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Ayant appris par le patriarche Cyrille que le métropolite Jonathan de Toultchine avait été condamné à cinq ans de prison, le patriarche Théophile III de Jérusalem écrit qu’il a appris « avec grande affliction » cette condamnation et ce qui se passe en Ukraine. « Continuant à élever nos supplications au Dieu Tout-puissant, nous prions ardemment devant le Saint-Sépulcre vivifiant de notre Seigneur Jésus-Christ, afin que la Grâce du Très Saint-Esprit renforce S.E. le métropolite Jonathan de Toultchine et Bratslav et tous les persécutés, éclaire les persécuteurs vers le repentir et la cessation de toute action adverse. »
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Un tribunal de Tcherkassy a prolongé de deux mois, hier, l'assignation à résidence du métropolite Théodose, avec port d'un bracelet électronique. Parce que « le suspect » pourrait se cacher ou interférer avec l’enquête, et que « le lieu où se trouve le principal témoin est désormais inconnu »…
« Le clergé, les moines et moniales, les clercs et les laïcs du diocèse de Tcherkassy de l'Église orthodoxe ukrainienne » ont envoyé une lettre ouverte au président de l’Ukraine, aux autorités de l’Etat et au tribunal, où ils soulignent que la persécution actuelle prend les mêmes méthodes que la persécution bolchevique.
Nous percevons ce procès contre le métropolite comme un procès contre nous tous, les milliers de fidèles de Cherkasy.
Et lorsque vous jugez l'évêque, jugez-nous aussi !
Si vous voulez l'emprisonner, préparez des cellules pour nous aussi !
Le texte intégral :
Au président de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky,
Aux autorités de l'État ukrainien et au tribunal de Tcherkassy,
Du clergé, des moines et des moniales, des clercs et des laïcs du diocèse de Tcherkassy de l'Église orthodoxe ukrainienne,
concernant les poursuites judiciaires engagées contre le métropolite Théodose de Tcherkassy et de Kaniv, qui gouverne le diocèse de Tcherkassy.
Le Christ est au milieu de nous !
Ces mots devraient résonner avec force et puissance aujourd'hui dans notre nation ukrainienne qui souffre. Malheureusement, les influents de ce monde se sont engagés sur la voie dangereuse de la division de notre peuple entre le bien et le mal, entre les nôtres et les étrangers, entre les "patriotes" et les "non-patriotes". Comme auparavant, dans les temps modernes, l'Église du Christ est devenue la plus "étrangère" et la plus "autre". Pour nous, croyants, ce n'est pas surprenant. Cela a été dit il y a deux mille ans : Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant de vous haïr. Si vous étiez du monde, le monde aimerait les siens (Jn. 15:18-19). Et non seulement cela a été dit, mais l'Église, tout au long de son existence terrestre, a connu toute la haine et la persécution de ce monde. Et elle a tenu bon !
Aujourd'hui, l'Église ne fait pas l'expérience de quelque chose de nouveau, mais simplement de l'ancien qui n'a pas été oublié. Beaucoup d'anciens membres du clergé se souviennent bien de l'époque où, pour être croyant, on était persécuté, humilié, jugé et enfermé dans des hôpitaux psychiatriques. Aujourd'hui encore, les mêmes méthodes sont appliquées : tromperie, mensonge, informateurs, poursuites judiciaires.
Dans le cadre de la réunion du "Sanhédrin des temps modernes" - le procès du métropolite Théodose de Tcherkassy et Kaniv -, nous, le clergé, les moines, les moniales, les clercs et les laïcs du diocèse de Tcherkassy de l'Église orthodoxe ukrainienne, estimons nécessaire de témoigner de notre position sur cette question.
Le clergé, les abbés et les moniales des monastères, les clercs et les laïcs sont unis à leur évêque dirigeant, le métropolite Théodose. Nous considérons la persécution judiciaire comme une tentative des autorités de faire pression sur les croyants du diocèse de Tcherkassy et sur de nombreux fidèles de l'Église orthodoxe ukrainienne, une tentative d'intimidation. Nous considérons que les témoignages des informateurs et les "preuves" sont fabriqués de toutes pièces et sans fondement.
Nous percevons ce procès contre le métropolite comme un procès contre nous tous, les milliers de fidèles de Tcherkasy.
Et lorsque vous jugez l'évêque, jugez-nous aussi !
Si vous voulez l'emprisonner, préparez des cellules pour nous aussi !
Nous avons un seul cœur et une seule bouche pour louer Dieu, la fermeté dans la foi, la loyauté envers l'Église. Dans notre diversité, nous maintenons entre nous l'amour et l'unité voulus par Dieu. Dans toutes les épreuves, les croyants de Tcherkassy resteront solidaires de leur berger.
Mais rappelez-vous : plus vous persécutez l'Église du Christ, plus elle devient forte ; plus vous lui infligez de mensonges, d'insultes et de calomnies, plus elle devient pure et sainte. Nous, les croyants, nous nous fortifions avec les paroles du Sauveur du monde : Dans le monde, vous aurez des tribulations ; mais prenez courage, j'ai vaincu le monde (Jn. 16:33). Notre victoire, c'est d'être persécutés, jugés, moqués, et pourtant de prier pour ceux qui le font. On nous bat, on nous crache dessus, on nous maudit, et pourtant nous les bénissons. Vous venez à nous la nuit avec des perquisitions, des broyeurs, des barres à mine, des pierres, pour essayer de prendre nos églises et nos lieux saints, mais vous ne pouvez pas prendre nos âmes. Vous pouvez nous interdire, mais vous ne pouvez pas voler notre foi à nos cœurs.
Nous en appelons à vous, Monsieur le Président ! Ordonnez la cessation immédiate de l'affaire criminelle artificiellement fabriquée contre le métropolite Théodose de Tcherkasy et Kaniv et libérez notre berger de son arrestation ! Le fait qu'il soit injustement persécuté sur la base de rapports émanant de "personnes munies de barres à mine et de broyeurs" est évident non seulement en Ukraine, mais dans l'ensemble du monde orthodoxe !
Nous lançons également un appel aux juges de ce procès : quelles que soient les pressions exercées "d'en haut" et "d'en bas", ne prenez jamais de décisions erronées et criminelles ! Il est préférable pour vous de perdre votre poste et votre travail que de perdre la vie éternelle et d'invoquer la colère de Dieu. Si, sous la pression des politiciens, vous emprisonnez l'évêque de Dieu, ni vos descendants ni l'histoire elle-même ne vous pardonneront.
Nous appelons également l'ensemble de l'Église orthodoxe ukrainienne à préserver l'unité évangélique et l'amour entre nous. Soyez fermes dans les épreuves, fervents dans les prières pour l'Église et notre nation, prompts à faire de bonnes actions, inébranlables dans la foi.
Gloire au Dieu unique !
Commentaires
"La sémillante Loudmila Filipovitch"
Moins sémillante que Josiane Balasko, mais plus féminine que Muriel Robin.
Il y en a qui aiment se déguiser en chiens ; pour ma part, j'ai le goût extrême-oriental : chacun ses petites manies :
https://www.listal.com/viewimage/8464720
Rien que pour vous:
https://twitter.com/Sprinter99800/status/1699800407634067883
Mais ne dites à personne que quelqu'un chante dans le théâtre de Marioupol, lieu du martyre de 1, puis 3, puis 300, puis 600 martyrs de l'ogre russe le 16 mars 2022.
C'est un tout nouveau "concept", la cantatrice anorexique... Même si elle a du coffre.
"Il n'y a que les gens sans profondeur pour ne pas se fier aux apparences." Léon Bloy
"Quand un homme a le bec d'un canard, les ailes d'un canard et les pattes d'un canard, c'est un canard... " Michel Audiard
Mais quelles bandes de nazes ces ukronazis.
C'est très évident que leurs "forces" ne sont pas beaucoup plus efficaces contre leur population que contre les soldats de l'opération militaire spéciale.