La persécution

Dimanche 13 août, les pillards de l’Eglise du pouvoir se sont emparés de l'église Saint-Nicolas de Guiltcha, dans la région de Rivne, en frappant les paroissiens - principalement des femmes - qui tentaient de défendre leur sanctuaire.

Le service de presse du diocèse de Rivne souligne que les pillards ont établi une garde, composée d’hommes « trapus et forts », tandis que les hommes de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sont sur le front…

Il n’y avait même pas eu de réunion décidant d'un soi-disant « transfert » de la paroisse…

La police est intervenue et a fait sortir tout le monde. Les pillards ont menacé de couper la tête du recteur de la paroisse s’il tentait de continuer de célébrer.

« Dans le contexte de ces terribles événements qui se déroulent dans notre communauté, je trouve des raisons de me réjouir, car je vois la force spirituelle de mes paroissiens, dit le recteur. Souvent, en voyant comment ils aiment leur église et la protègent, je suis moi-même stimulé par leur zèle et leur foi. Les plus âgés sont venus défendre l’église, les plus jeunes ont été portés dans leurs bras, afin qu'ils soient eux aussi témoins de l'injustice et qu'ils apprennent dès l'enfance à être inébranlables dans leur foi. »

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Lundi 14 août, plusieurs centaines de personnes ont prié au monastère Sainte-Anne de Vachkovtsy, dans la région de Tchernivtsi. Le monastère a été construit à partir de 1994 sur un lieu de pèlerinage existant. Le 14 août on y célèbre les 7 frères Maccabée…

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Le 15 août, les médecins ont diagnostiqué un infarctus du myocarde chez l’Abbé de la Laure des Grottes de Kiev, le métropolite Paul, qui avait été hospitalisé la veille et opéré en urgence.

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Dans la matinée du 15 août 2023, plusieurs personnes, à l'aide d'un coupe-boulon, d'une masse et d'un pied-de-biche, ont enfoncé les portes du 57e bâtiment de la Laure des Grottes de Kiev et, accompagnées de la police, sont entrées à l'intérieur. Le 57e bâtiment est un hôtel de la Laure. Des pèlerins et quelques moines y vivent, notamment les moines chassés du 34^e bâtiment.

Désormais la police interdit aux fidèles l’entrée dans le complexe du monastère (la laure inférieure, puisque la laure supérieure est interdite depuis des mois). Et les fonctionnaires de la réserve saisissent les bâtiments un à un, mettant des policiers en faction. On peut sortir du bâtiment, mais on ne peut pas y entrer. Et on ne peut y faire entrer ni nourriture ni boisson. C’est ainsi que le pouvoir ukrainien entend chasser les moines, peu à peu, sans attirer l’attention des organisations internationales qui de toute façon regardent ailleurs.

Et cela en attendant le verdict final de la justice, dont on sait déjà qu’il ordonnera l’expulsion des moines qui ont reconstruit, entretenu et embelli le monastère qui est l’un des plus prestigieux du monde orthodoxe. Cette expulsion justifiera à elle seule que l’armée russe prenne Kiev, car la Russie ne peut pas accepter que le monastère qui est la matrice de l’Eglise russe retourne à l’époque bolchevique.

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Le procureur du district de Smelyansky, s’appuyant sur une enquête du SBU, a demandé le 16 août au tribunal d’abolir le droit de propriété de l’Eglise orthodoxe ukrainienne sur la cathédrale de la Dormition de Kanev. Cette cathédrale a été édifiée au XIIe siècle par le prince Vsevolod Olgovitch. En 1955 elle a été reconnue comme monument archéologique d'importance nationale, et en 2009 elle a été inscrite au Registre d'État des monuments immobiliers d'Ukraine en tant que monument archéologique d'importance nationale. Or seul l’Etat peut être propriétaire d’un tel monument. Donc le conseil municipal a permis illégalement en 2003 son enregistrement au nom de l’Eglise orthodoxe ukrainienne...

C’est évidemment l’Eglise qui a restauré et entretenu la cathédrale que l’Etat veut aujourd’hui lui voler…

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Après Vinnystya, Khmelnytskyï et Ternopil, c’est la région de Rivne qui interdit les processions, pèlerinages et randonnées (sic), entre le 19 et le 25 août, « en raison de menaces pour la sécurité de l'État ». Les « menaces » en question sont le traditionnel et grand pèlerinage de l’Assomption à la Laure de Potchaïev.

Hier 17 août, dans la région de Vinnystia, des pèlerins qui passaient par les champs pour contourner l’interdiction et pour éviter les villes, ont été débusqués par la police qui a fait venir des officiers du SBU qui ont pris les coordonnées des pèlerins et leur ont fait faire demi-tour.

Ce matin, dans la région de Rivne, des pèlerins qui se rendaient à Potchaïev en autocars, puisqu’ils n’ont pas le droit de marcher, ont été repérés par la police, qui a fait arrêter les deux véhicules. Les policiers ont menacé les fidèles de ne pas les laisser aller à la laure de Potchaïev, mais comme il ne s’agissait pas d’une procession ils ont seulement procédé à un « contrôle », pendant une heure, et ont laissé repartir les cars en affirmant qu’ils les accompagneraient tout du long.

La police a bouclé le terrain de la cathédrale de Kamianets-Podilskyï et a démantelé les tentes où bivouaquent traditionnellement les pèlerins de Potchaïev. « Nous ferons tout pour que le pèlerinage n’ait pas lieu », a déclaré le maire. Puis des employés du centre territorial de recrutement sont venus donner aux hommes des ordres de mobilisation…

Cet après-midi, un autocar venant de Rivne a été arrêté par la police et le SBU 20 km avant Kamianets-Podilskyï. Le permis de conduire du conducteur a été confisqué et les pèlerins expulsés de la province.

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Zakhar Zalizny, du diocèse de Khmelnytskyï de l’Eglise du pouvoir, se plaint que la majorité des prêtres de la région ne veuillent pas intégrer sa structure.

Selon lui, « 250 paroisses et seulement 20 prêtres de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ont été transférés à l’Eglise orthodoxe d’Ukraine » dans la région.

Zalizny n'a pas dit combien de prêtres a l'Église orthodoxe ukrainienne dans la région, mais il a reconnu que son organisation connaît une pénurie aiguë de personnel.

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Au petit matin du 16 août, dans le village de Kolybaevka, dans la région de Khmelnytskyï, des partisans de l’Eglise du pouvoir ont remplacé les serrures des portes de l'église Saint-Michel. Le recteur, l'archiprêtre Tarasiy Kavoulya, en a fait part dans un message vidéo publié sur sa page Facebook.

« À l'aube, des loups vêtus de peaux de loup - pas même de peaux de mouton, ils ne se couvrent d'aucune façon - ont fait irruption, ont percé et changé les serrures de toutes les portes de l’église orthodoxe. Il s'agit de quatre portes situées sur le périmètre. Lorsque j'ai été informé par nos paroissiens qu'il y avait une activité malsaine près de l’église, et que je suis arrivé, toutes les serrures avaient déjà été changées. »

Le meneur de l’Eglise du pouvoir, Vasyl Zakharenko, lui a dit : « Aujourd'hui, je suis le maître ici ! »

Le recteur commente : « Nous n'avons pas accès à l’église. Nous pourrions faire la même chose - entrer par effraction, faire sauter ces serrures - mais nous n'agissons pas avec de telles méthodes. Le Christ n'enseigne pas cette façon de faire. »

Il ajoute :

« Nous espérons en Dieu. Il n'y a pas à espérer une certaine justice de l'État ukrainien aujourd'hui. Depuis le printemps, il y a des audiences au tribunal, l’enquêteur de la police interroge celui-ci, pas celui-là, beaucoup de nos demandes ont été ignorées. Il est clair que tout est fait sur ordre d'en haut. L’enquêteur a même déclaré officieusement qu'il y avait des instructions du bureau du procureur régional pour mener cette affaire à son terme, inutile demander quel terme. Un ordre émanant du "sommet" est en cours d'élaboration. Les gens n'ont pas la crainte de Dieu, n'ont pas peur de répondre de leurs actes devant Dieu et agissent selon les ordres de leurs supérieurs. J'espère qu'un jour viendra où notre procédure judiciaire fonctionnera comme elle devrait fonctionner, et alors tout se mettra en place. Je ne sais pas quand cela se produira. Sous les bolcheviques, nous avons attendu 70 ans pour cela. Ce sont les nouveaux bolcheviques, qui agissent selon leurs méthodes, bien qu'ils disent qu'ils ne sont pas bolcheviques, mais patriotes. »

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Le monastère de l’Eglise du pouvoir à Banya Berezov dans la région d'Ivano-Frankivsk a publié une déclaration par laquelle il rejette le nouveau calendrier. Il le qualifie de honteux et de trahison du Christ.

Ce monastère n’a que quatre moines (abbé compris), mais l’Eglise du pouvoir en a si peu que toute révolte prend de graves proportions (seul un moine peut devenir évêque).

(On peut voir sur les photos publiées par le monastère que si l’Eglise du pouvoir n’a pas de clergé, elle n’a pas non plus de fidèles. Il y en avait une vingtaine à la divine liturgie de dimanche dernier, et la chorale est constituée d’une femme avec deux gamins.)

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En attendant l'expulsion des moines, voici celle des étudiants. Les autorités interdisent l’entrée de la Laure des Grottes de Kiev aux étudiants et aux professeurs de l’école de théologie. Ils sont considérés comme des visiteurs, et les visiteurs n’ont plus le droit d’entrer depuis le 11 août.

« La Réserve et l'Académie de théologie n'ont aucune relation contractuelle concernant les activités de l'Académie de théologie sur le territoire et dans les bâtiments de la Laure inférieure, ainsi que concernant le séjour de ses étudiants, de ses enseignants et de son personnel. Compte tenu de ce qui précède, la Réserve ne peut pas accorder de permission aux étudiants, aux enseignants et au personnel de l'Académie de théologie, car ils sont considérés comme des visiteurs, dont l'accès au territoire de la Laure inférieure est fermé conformément à l'ordre de la Réserve. »

Il y a 107 étudiants (séminaristes).