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La persécution

L’événement le plus marquant dans le cadre de la persécution de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, et qui montre que la dictature a franchi un nouveau pas, est ce qui s’est passé le 2 août, mercredi dernier, à Gorodenka, dans la région d'Ivano-Frankivsk.

Puisque les églises sont fermées, des fidèles se sont réunis dans une propriété privée pour célébrer une liturgie. Des « citoyens vigilants » ont découvert la scène, et ont immédiatement alerté la municipalité. Laquelle a envoyé la police, qui a dispersé le groupe de fidèles.

Le conseil municipal justifie son action par le fait que la maison située sur ce terrain n’est pas enregistrée comme église. Il ajoute qu’il a « préparé une lettre à l'intention des forces de l'ordre afin de prévenir de telles situations à l'avenir ».

Car après la saisie de la cathédrale de la Nativité à Ivano-Frankivsk, le maire de la ville, Rouslan Marcinkiv, avait déclaré que la région d'Ivano-Frankivsk était la première en Ukraine à être « complètement nettoyée » de l'Église orthodoxe ukrainienne. Il ne faut donc pas que des fidèles puissent même se réunir dans des propriétés privées.

Le conseil municipal rappelle qu’il a déjà demandé plusieurs fois au Président, au Parlement, au gouvernement, et à la Cour constitutionnelle, que l’Eglise orthodoxe ukrainienne soit interdite.

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Les fidèles de la paroisse Saint-Nicolas de Triskini, dans la région de Rivne, massés devant leur église, ont enregistré un message vidéo dans lequel ils déclarent leur loyauté envers l'Église orthodoxe ukrainienne.

Ils ont enregistré ce message parce que l’Eglise du pouvoir a appelé ses militants à plusieurs reprises à se saisir de l’église.

La chaîne qui diffuse le message précise : « Dans le village, c'est la quatrième fois que l'on enterre un soldat tombé au combat. À chaque fois, les clercs d'Epiphane [le chef de l'Eglise du pouvoir] utilisent littéralement le cercueil du militaire comme plate-forme pour leur agitation et leurs appels à retirer leur église aux chrétiens orthodoxes. Au lieu de se concentrer sur des mots de soutien aux familles des soldats, de dire du bien des victimes elles-mêmes et de guérir leurs blessures, ils incitent à l'hostilité contre les croyants de l'Eglise orthodoxe ukrainienne et appellent les villageois à prendre l'église Saint-Nicolas pour la remettre à l'Eglise orthodoxe d’Ukraine. Tout le monde comprend que ces appels ne cesseront pas, ce n'est que le début. D'autres blasphémateurs d'Epiphane essaieront très probablement d'organiser le 'transfert' du sanctuaire. » (Ces odieuses provocations lors de l’enterrement de soldats tombés au front sont constatées en de nombreux endroits.)

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L'administration militaire régionale de Tcherkassy a réenregistré la charte de la communauté de la cathédrale de la Trinité d'Irkliyev au nom de l’Eglise du pouvoir.

« Bonne nouvelle ! Notre cathédrale de la Sainte-Trinité dans le village d'Irkliyev appartient déjà officiellement aux croyants de l'Église orthodoxe d'Ukraine, nous espérons que dans un avenir proche, il y aura un transfert de clés », écrit sur Facebook une militante qui publie le document.

Le réenregistrement a eu lieu le 30 juin sur la base d'une « déclaration des citoyens croyants », procès-verbal d'une « réunion paroissiale » tenue le 2 juin.

Mais les fidèles n’ont pas pu participer à cette réunion du 2 juin. Le recteur de la cathédrale, l'archevêque Jean de Zolotonocha, a déclaré qu'« aucune action visant à modifier la juridiction canonique de la paroisse n'a eu lieu », et les fidèles ont averti l'administration régionale qu'il était illégal d'organiser en leur nom « une réunion des habitants du village ou d'autres réunions qui ne peuvent avoir aucune conséquence juridique ou factuelle sur la communauté religieuse ».

Au contraire, le 31 mai s’était tenue une réunion paroissiale au cours de laquelle les fidèles avaient confirmé à l'unanimité leur allégeance à l'Église orthodoxe ukrainienne.

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Hier 3 août, des militants de l’Eglise du pouvoir, avec le soutien de policiers, se sont emparés de l’église Sretenski de Tcherkassy, ainsi que du presbytère, dont ils ont chassé le recteur et ses sept enfants.

Cette saisie fait suite à la « réunion paroissiale » du 29 juin, au cours de laquelle des conseillers et des employés municipaux, et d’autres personnes qui n’ont rien à voir avec la paroisse, ont rédigé un procès-verbal de « transfert » de la paroisse.

Le métropolite Théodose souligne que cette église a été construite par l’administration diocésaine de l’Eglise orthodoxe ukrainienne, qui est une entité légale existante. « L’église a tout simplement été volée au diocèse de Tcherkassy par le biais d'une escroquerie. »

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Plusieurs centaines de fidèles des régions de Volyn et Rivne, participant à la traditionnelle procession de la Croix, sont arrivés hier à la Laure de Potchaïev pour participer à partir de ce soir aux célébrations de la fête du transfert de l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu.

Des militants de l’Eglise du pouvoir, parmi lesquels des prêtres, avec le soutien des autorités locales, avaient dressé des barricades devant le village de Demidovka pour empêcher les fidèles de passer.

Normalement ce sont des milliers de fidèles qui se rassemblent à Potchaïev le 5 août. Mais cette année deux régions proches, Vinnystya et Khmelnytskyï, ont interdit les processions et pèlerinages, ce qui n’a toujours suscité aucune réaction en Occident.

Mais dès ce soir ils sont en fait des milliers.

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