Le 12 juillet, fête des saints Pierre et Paul, les fidèles de la paroisse de Petropavlivske (région de Kiev) qui porte leurs noms ont célébré la divine liturgie sous les murs de leur église, qui a été volée par l’Eglise du pouvoir il y a deux mois, et ils en ont fait le tour en procession. Les sbires de l’Eglise du pouvoir leur avaient dit qu’ils n’avaient pas d’autre endroit pour leur liturgie, mais ils ne sont venus que quatre fois, alors que l’Eglise orthodoxe ukrainienne a célébré 14 divines liturgie et 14 vigiles pendant le même temps, dans une petite pièce où tous les paroissiens ne peuvent pas tenir.
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Le tribunal économique de la région de Khmelnytskyï a décidé hier que l’Eglise orthodoxe ukrainienne devait « libérer » l’église de l’Exaltation de la Croix à Kamianets-Podilskyï et la donner à la « Réserve nationale historique et architecturale Kamenets ». Le ministre de la Culture Alexandre Tkatchenko a salué cette « fructueuse » décision.
Et le ministère attend qu’une décision similaire soit prise quant aux grands monastères de Potchaïev et des Grottes de Kiev, afin que les centres de l’Eglise orthodoxe ukrainienne soient normalisés à la soviétique.
Car ces « Réserves nationales » sont une invention de l’époque soviétique. Celle de Kamianets-Podilskyi date seulement de 1977. L’église devait faire partie d’un ensemble qui serait un gigantesque « musée de l’architecture populaire et de la vie de la République socialiste soviétique d’Ukraine ». Mais il n’y eut pas le moindre début de réalisation, en dehors du fait, notable, que les murs et les toits de l'église en bois furent restaurés.
A la chute du communisme, le bâtiment fut remis aux fidèles. Les années suivantes, l’intérieur fut peu à peu aménagé et redevint une belle église selon les canons byzantins, en commençant par l’iconostase (1994).
Aujourd’hui, la dictature zelenskienne retourne à l’ère soviétique et reprend l’église pour en faire un objet de musée sans religion. La dictature entend faire de même avec la laure de Potchaïev et celle des Grottes de Kiev, où c’est déjà le cas dans la laure supérieure, interdite aux moines, dont les deux grandes églises sont désormais vides sauf quand l’Eglise du pouvoir veut y faire une cérémonie.
En fait il n’est pas si étonnant qu’en Occident personne ne s’en émeuve. Nos contemporains trouvent normal que les églises soient des espaces culturels sans fidèles et sans religion. Les moines, en particulier, ne sont que des témoins anachroniques d’un passé depuis longtemps révolu.
Sur cette photo de l’église prise en 2012, on voit l’impressionnante forteresse qui était la principale place forte polonaise face aux Turcs jusqu’au second partage de la Pologne, en 1793, quand la Podolie fut rattachée à la Russie.
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Les députés ukrainiens ont voté aujourd’hui, par 241 voix contre 2, le projet de loi du dictateur Zelensky supprimant des jours fériés le jour traditionnel de Noël. Pour les orthodoxes ukrainiens Noël est le 7 janvier, selon le calendrier julien. Désormais ce sera un jour comme les autres, parce que le dictateur Zelensky non baptisé a décidé que Noël c’est le 25 décembre.