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L’AfD

Ce n’est pas tous les jours que le site européomaniaque Euractiv donne la parole aux méchants de « l’extrême droate ». Voici donc en intégralité l’interview inattendue de Tino Chrupalla, président du groupe AfD au Bundestag depuis 2021 et porte-parole de l’AfD depuis 2019. C’est bien sûr pour souligner que l’AfD n’est plus en phase avec les plus importants mouvements « d’extrême droate », celui de Marine Le Pen et celui de Matteo Salvini – ils oublient Giorgia Meloni , qui a sans doute quitté « l’extrême droate » depuis qu’elle est Premier ministre…

L’Alternative pour l’Allemagne (AfD), le parti d’extrême droite allemand, s’apprête à faire de la « dissolution contrôlée » de l’UE l’un de ses principaux objectifs pour les prochaines élections européennes. Le président du groupe de l’AfD, Tino Chrupalla, a déclaré que le Premier ministre hongrois, Viktor Orbán, était l’un de ses principaux alliés.

Dans sa proposition de programme pour les élections européennes, qui devrait être ratifiée lors de la conférence du parti le 29 juillet, l’AfD appelle à une « dissolution contrôlée » de l’« UE autoritaire ».

« Nous demandons une remise à zéro de l’Europe afin que nous puissions utiliser le potentiel des États-nations et reconstruire le pont vers l’est », a affirmé M. Chrupalla, à EURACTIV.

L’UE est « seulement une zone économique et devrait le rester », a-t-il ajouté.

L’Union européenne « accapare les compétences nationales sans pouvoir remplacer l’État-nation » tout en étant insuffisamment démocratique dans la mesure où la Commission manque de légitimité, a-t-il soutenu.

Chrupalla a également cité les sanctions de l’UE contre la Russie comme un excellent exemple de l’illégitimité de l’UE, affirmant qu’elles n’étaient « pas dans l’intérêt des citoyens » et qu’elles ont entraîné une hausse de l’inflation ainsi qu’une récession.

L’AfD propose de remplacer l’UE par « une nouvelle communauté économique européenne fondée sur les intérêts, une ligue des nations européennes ».

Les « alliés » en Hongrie et en Autriche

La proposition de l’AfD, qui conduirait en réalité à la sortie de l’Allemagne de l’UE, est une position de longue date du parti, dont l’objectif initial était de dissoudre l’union monétaire.

Déjà lors des dernières élections au Bundestag, l’AfD avait fait campagne en faveur de la dissolution complète de l’UE.

Depuis lors, cependant, les positions de nombre de ses alliés d’extrême droite au sein du groupe politique européen Identité et Démocratie (ID) se sont considérablement assouplies.

Le parti d’extrême droite français, le Rassemblement national de Marine Le Pen, par exemple, a depuis abandonné l’idée de dissoudre l’UE et fait pression en faveur d’une réforme fondamentale de l’Union, ce que l’AfD juge impossible.

De même, la Ligue, le parti d’extrême droite italien de Matteo Salvini, cherche actuellement à devenir plus présentable tout en forgeant une large alliance avec les forces de centre droit pour les prochaines élections et abandonne peu à peu ses idées eurosceptiques.

Toutefois, M. Chrupalla est optimiste et pense que la dissolution de l’UE pourrait se concrétiser. Il mise sur les partis de droite en Autriche et en Hongrie pour y parvenir.

« Les perspectives [de mise en œuvre de la proposition] sont bonnes, car la tendance générale est en notre faveur », a-t-il déclaré.

 

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