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Il y a des limites…

L’idéologie musicalement correcte impose depuis deux ou trois ans de porter aux nues les femmes chefs d’orchestre, qui étaient jusqu’ici inexistantes. La discrimination positive joue à plein, et dès que l’une d’elles obtient un poste un peu prestigieux, elle est saluée dans les magazines musicaux comme une immense vedette (même si elle est dégommée quelques mois plus tard).

Mais il y a des limites : si cette femme est « d’extrême droate », ça ne va plus de tout. C’est comme en politique : on ne salue pas une femme « d’extrême droate » qui devient pour la première fois ceci ou cela. Par exemple Giorgia Meloni. Or précisément voici qu’une proche de Giorgia Meloni, Beatrice Venezi, conseillère du ministre italien de la Culture et fille d’un ancien membre de Forza Nuova, est chef d’orchestre. Et elle a été invitée à diriger l’Orchestre philharmonique de Nice pour les ballets de Noël et le Concert du Nouvel An.

Les valeureuses associations antifascistes se sont réunies dans un collectif Touscitoyens06, pour clamer leur « opposition » à la venue « d'une cheffe d'orchestre néofasciste » et ont demandé au maire de Nice et au directeur de l'Opéra « d'annuler cet événement ».

Voilà une illustration de la possibilité de mettre en œuvre la « priorité » de Pap Ndiaye qui est de « lutter contre l’extrême droite » « de toutes les manières possibles ». Même quand c’est dans un domaine qui n’a aucun rapport avec la politique, même quand ça frappe de plein fouet un autre dogme de la pensée unique…

(NB. On remarquera que le nom du collectif a un côté terriblement machiste et non inclusif.)

Commentaires

  • Ce serait intéressant que vous exposiez un jour en quoi la féminisation du monde musical est problématique, et notamment quelles en sont les conséquences concrètes.

    Je me doute que c'est plus ou moins facile à mesurer selon le domaine touché parce que de nombreux autres facteurs peuvent interférer (par exemple dans l'instruction publique la féminisation se combine avec un remplacement qui n'existe pas), mais les effets néfastes étant solidement établis par ailleurs (notamment en médecine et particulièrement en chirurgie), qu'en est-il pour ce milieu et cet art que vous connaissez bien?

  • Ce n'est pas facile parce qu'il y a trop d'impondérables dus notamment à la personnalité des artistes.

    Avant la guerre (en Ukraine), j'ai beaucoup fréquenté les sites polonais qui montraient des orchestres de jeunes. Tous remarquables, mais tous très féminisés, au point que certains sont presque entièrement féminins. Le résultat est que cela manque de "virilité" quand il le faut, et c'est grammaticalement évident, quand on n'est pas encore dans la déconstruction de genre...

    Ce n'est pas la même chose pour les solistes. Par exemple, Elisabeth Leonskaja, qui à 75 ans vient d'enregistrer les sonates de Mozart, est parfaitement dans la lignée de son maître Sviatoslav Richter, le grand piano russe puissant et sans concession.

    En ce qui concerne les femmes chefs d'orchestre, s'il n'y en avait guère auparavant ce n'est pas à cause d'un quelconque "machisme", mais parce que la femme est généralement plus attentive aux détails qu'à l'ensemble, contrairement aux hommes, et qu'un bon chef d'orchestre doit maîtriser par exemple l'ensemble d'une symphonie, et les détails qui s'intègrent dans cet ensemble (non pas les détails les uns après les autres). Et aussi une femme a moins naturellement qu'un homme l'autorité nécessaire. Cela n'empêche pas que certaines femmes puissent être de bons chefs d'orchestre, hors idéologie. Ce qui fut le cas de Nadia Boulanger, invitée à diriger les trois meilleurs orchestres américains pendant la guerre (la Seconde Guerre mondiale). Mais Nadia Boulanger était une référence mondiale en matière d'analyse musicale, et elle avait une très forte autorité naturelle. Elle fut la seule à son époque, et comme par hasard elle était anti-féministe et selon les étiquettes actuelles "catholique intégriste d'extrême droite"...

  • "la femme est généralement plus attentive aux détails qu'à l'ensemble" :
    On devine l'homme marié...
    "Et aussi une femme a moins naturellement qu'un homme l'autorité nécessaire."
    ...Et qui en plus porte la culotte.
    Daoudal, vous êtes notre maître à tous.

  • Merci pour votre réponse.
    Je me rends compte aujourd'hui combien la mésinstruction nationale a bien fait son travail: malgré plusieurs années de musique au collège, je suis toujours incapable de déchiffrer une partition, tout juste me sert-elle de garde-fou lorsqu'il s'agit de chanter ce que je ne connais pas bien. Et pourtant il y a pour une même oeuvre une interprétation que je préfère de loin à d'autres, incapable de dire pourquoi. C'est vraiment dommage d'avoir été privé de ces clefs de compréhension, d'explication.

  • Paul McCartney ne déchiffre pas une partition et Pavarotti non plus. Même Mireille Mathieu ne sait pas lire la musique et pour les paroles elle a besoin de grosses lettres.
    Take it easy baby.

  • "Le résultat est que cela manque de "virilité" quand il le faut"
    J'ai entendu hier un orchestre de majorettes qui ont chanté Tiens voilà du boudin, le Père Dupanloup et La belle Angèle. Ça manquait de virilité au début, mais la fin était très sympa. Je poste ça de ma prison où après les joies des amours adolescentes je suis en train d'expérimenter d'autres plaisirs en compagnie de Mamadou et Mohamed. Aïe !!! Arrête, Mohamed, tu me fais mal ! Tu vois bien que je saigne comme un bœuf !

  • Mamadou ! Sale Africain ! Si tu mets ça dans ma bouche, je mords très fort !

  • Mais on la pa encore exclu, ce trole ? Alcoolique ! ? C'est un triste sociopathe névropatte qui n'a pas bien réglé son complex d'Eudipe avec sa maman; ? !
    Signé Paul

  • Les femmes font de grandes chanteuses et instrumentistes. Et elles sont plus émouvantes à regarder faire de la musique que les hommes. Ma plus forte objection à leur éventuelle compétence comme chefs d'orchestre, c'est quand on me demande de les orthographier "cheffes" d'orchestre.
    Le futur Régent Philippe d'Orléans, à l'époque où il commandait l'armée française en Espagne, donc vers 1708, avait lâché publiquement, à la cour de Madrid, une double pique sur "le con capitaine et le con lieutenant" (Mme de Maintenon et la Princesse des Ursins). Sa raillerie fut rapportée à Versailles et lui valut une longue inimitié de Mme de Maintenon. Il n'en restait pas moins satisfait de sa belle trouvaille qu'il répétait en s'esclaffant à qui voulait l'entendre.

  • Cheffe était d'usage courant en ancien français, comme Autoresse (mot que les Anglais ont gardé). Je comprends mal l'opposition des réacs au retour à la distinction des genres dans les noms de métier (et autres), abandonnée fin XVIII°-début XIX° quand la bourgeoisie et Napoléon ont pris le pouvoir et imposé l'infantilisation des femmes.

  • Je veux bien vous croire, ne pouvant accéder ni à mon Littré, ni à mon dictionnaire historique de la langue française, ni à mon Furetière, car nous sommes en pleins travaux et il y a des meubles partout.
    Je trouve offensant pour les femmes d'ajouter un "e" à des rôles, des fonctions ou des professions historiquement masculines. Le français est une langue pleine de délicatesse et de sous-entendus, et s'il n'a pas ajouté un "e" à professeur par exemple (du moins jusqu'à notre époque de débiles), eh bien je crois sincèrement que ce n'est pas dans un esprit réactionnaire, mais parce que le français et les Français estimèrent longtemps que ce serait offenser les femmes que de féminiser la profession sous prétexte qu'elles l'exerçaient.

  • "Je comprends mal l'opposition des réacs au retour à la distinction des genres dans les noms de métier (et autres), abandonnée fin XVIII°-début XIX° quand la bourgeoisie et Napoléon ont pris le pouvoir et imposé l'infantilisation des femmes."
    Les femmes avaient plus de pouvoir au Moyen Âge que sous le Premier Empire. Aimable paradoxe... Nous ne sommes ni l'Arabie, ni le Japon (et encore...)... Les femmes, en France (et ailleurs...), ont toujours eu un immense pouvoir. Plus ou moins occulte, ça se discute.

  • "Autoresse (mot que les Anglais ont gardé)"
    Je croyais que cet affreux barbarisme venait de l'anglomanie dix-neuvièmiste. C'est un autre détail à relever que la féminisation d'un mot français historiquement du genre masculin donne généralement un néologisme inaudible à chier. Allez savoir pourquoi.

  • @gmarie. C'est Stavrolus qui a raison "autoresse" n'a jamais été utilisé en ancien français mais est bien un anglicisme introduit au XIXe siècle. "Authoress" n'a pas été gardé par les Anglais puisqu'ils en sont à l'origine et vient du latin auctor.

  • Juste un mot pour ne pas fatiguer les lecteurs de ce blog.
    Boileau écrivait tout naturellement que "Minerve était la ministre des arts et Iris l'ambassadrice des dieux". Il a fallu le règne de la bourgeoisie et le code Napoléon pour en arriver à dire qu'une femme ne pouvait être qu'un ministre, ou un ambassadeur...

  • La plupart des noms déjà féminisés en latin le sont resté en français. Vouloir systématiquement tout féminiser de façon autoritaire relève du féminisme fanatique. L'Académie française veut faire plaisir à tout le monde?
    https://www.academie-francaise.fr/sites/academie-francaise.fr/files/rapport_feminisation_noms_de_metier_et_de_fonction.pdf

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