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La persécution

Le ministère ukrainien de la Culture, via la « Réserve », exige que les moines évacuent cinq bâtiments de la laure des Grottes de Kiev et lui remettent les clefs d’ici le 4 juillet. Faute de quoi les serrures seront changées.

Réaction de l’Eglise orthodoxe ukrainienne : « Aucune décision n'a encore été prise par le tribunal sur cette question. En conséquence, la Réserve n'a aucune base légale pour de telles actions, et la demande de libérer les bâtiments et de remettre les clés est illégale et doit être considérée comme arbitraire. »

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Dans un entretien à Dialog.Tut, Nikolaï Mitrokhine, chercheur au Centre d'études de l'Europe de l'Est de l'université de Brême déclare que la campagne contre l’Eglise orthodoxe ukrainienne « est menée par des personnes issues du milieu des athées soviétiques, avec les mêmes méthodes : des jeunes fous pour enlever les églises, prétendument sur la base de demandes des travailleurs ». « Je ne vois aucune logique à cela, si ce n'est qu'il est nécessaire de contraindre l'Église, par une forte pression, à adopter une certaine position politique et à faire partie de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine. »

Nikolaï Mitrokhine souligne que les représentants de l’Eglise orthodoxe ukrainienne se voient reprocher « quelque chose qui n'est pas interdit en principe ». Il y a « une violation évidente des droits de l'homme en Ukraine, une violation massive, que l'on tente de justifier par des questions de sécurité de l'État ». Au point que les services de sécurité ukrainiens tentent de poursuivre des personnes pour des paroles prononcées il y a plusieurs années ou pour de la littérature distribuée librement depuis des décennies.

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Le 29 juin 2023, dans un stade de Tcherkassy, les partisans de l’Eglise du pouvoir, avec le soutien des autorités locales, ont organisé une réunion au cours de laquelle ils ont voté la cession à l'Église du pouvoir du site de la paroisse Stretensky de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. C'est ce qu'a annoncé dans un message vidéo un archiprêtre, appelant cela « une réunion de la communauté religieuse de la paroisse de l’Eglise orthodoxe ukrainienne », alors que les fidèles avaient réitéré la veille leur fidélité à leur Eglise.

Le père Eugène, recteur de la paroisse, s'est adressé au maire de Tcherkassy, Anatoly Bondarenko, qui a participé à la réunion au stade : « Vous avez souvent dîné avec nous à la même table, participé à nos projets communs, demandé la prière et la bénédiction pour les élections. Nous comprenons que les circonstances politiques vous obligent à vous opposer à notre Église canonique, mais Dieu attend chaque âme. »

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Le 29 juin, le conseil municipal de Rozhyshchenskyï (région de Volyn) a voté contre l’attribution permanente d’un terrain à la communauté religieuse de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Il s’agit du terrain sur lequel est construite l’église de Malynivka. Le bâtiment a été construit de façon illégale, dit le conseil municipal. Personne n’avait évidemment vu de problème jusqu’ici.

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Le maire de Krasilov, dans la région de Khmelnytskyï, Nyla Ostrovska, a admis à la télévision que les autorités municipales avaient interdit illégalement l’Eglise orthodoxe ukrainienne :

« Pour que vous compreniez bien, nous avons dans une certaine mesure outrepassé notre autorité. Au niveau de l'État, cette Église n'est pas interdite. Mais nous l'avons fait sous la pression de la communauté. 20 conseillers sur 26 ont adopté cette décision. »

Interrogée sur la manière dont cette décision pourrait être mise en œuvre, elle n'a pas pu répondre. « Il n'y a malheureusement pas de conclusion logique à cette décision. C'est notre position sur ce qui se passe dans le pays. »

Elle a admis aussi que les paroissiens des églises de l’Eglise orthodoxe ukrainienne ne veulent pas passer à l’Eglise du pouvoir.

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