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La persécution

J’avais déjà signalé que les « services de sécurité » d’Ukraine se vantaient de kidnapper des prêtres de l’Eglise orthodoxe dans le seul but de les échanger contre des prisonniers de guerre. Le chef du SBU Basile Maliouk le reconnaît ouvertement, et donne un exemple précis :

« Je tiens à souligner que l’ennemi accorde une grande valeur à ses agents en soutane ; par exemple, l’un d’entre eux a été échangé contre 28 militaires ukrainiens. »

La propagande ukrainienne (telle qu’elle s’exprime dans la plupart des médias du pays) appelle systématiquement les prêtres de l’Eglise orthodoxe ukrainienne des « agents russes en soutane ». Ce qui permet de les arrêter, de les agresser, de voler leurs églises. Ils n’ont qu’un passeport ukrainien ? Qu’à cela ne tienne : quand on les arrête on leur enlève la citoyenneté ukrainienne…

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Ce matin, des hommes en uniforme militaire sont montés au front… contre l’église de la Protection de la Mère de Dieu à Treboukhiv, dans la région de Kiev. Ils ont scié les serrures et ont pris possession du sanctuaire. Les policiers présents ont regardé faire. Les fidèles se sont réfugiés dans la salle du réfectoire. Les agresseurs se sont saisis des livres sacrés, les ont qualifiés de « déchets », les ont mis dans une petite voiture pour enfant en continuant de se moquer des saintes Ecritures, filmant eux-mêmes leurs blasphèmes. Sous la direction d’un certain Yaroslav Bondarenko, militant actif de la secte de Porochenko qui se prétend « Eglise orthodoxe d’Ukraine »…

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Le 7 février déjà des militants de la secte du pouvoir, en tenue de camouflage, avaient brisé les serrures. Le 14, les mêmes, armés de fusils mitrailleurs, avaient fait irruption dans l’église et chassé le recteur.

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Un tribunal de Kiev a assigné à résidence Viktoria Kokhanovska et trois autres défenseurs de la laure des Grottes de Kiev, avec port de bracelet électronique, jusqu’à leur procès pour « hooliganisme ». Leur seul crime est d’avoir été présents devant le monastère. Le site de l’Eglise orthodoxe ukrainienne rappelle : « De nombreuses vidéos ont montré des personnes vêtues de noir qui ont d'abord traîné Viktoria, puis l'ont poussée, inconsciente, dans une voiture de police. Tout cela s'est passé en présence de la police, qui n'a pas réagi. » On a su ensuite que c’était aussi des policiers…

La cour d’appel a rejeté la demande de mise en liberté du métropolite Paul, abbé du monastère. Il doit garder son bracelet électronique et rester assigné à résidence, dans un lieu qui n’est pas sa résidence.

On parlait des procès de Moscou. On va pouvoir commencer à parler des procès de Kiev.

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Viktoria Kokhanovskaya écrit qu'avec les autres détenus (Pavel, Roman et Yulia), elle a "reçu la grâce de défendre l'Église du Christ et de faire respecter la constitutionnalité et la légalité dans notre État". "Qui n'aime pas cela peut nous abattre, mais je ne renoncerai pas à ma religion, car rester à l'écart lorsqu'on dénigre la maison de Dieu est le pire des péchés devant Dieu et ma propre conscience. Je n'ai pas reconnu et je ne reconnais pas l'« Eglise orthodoxe d’Ukraine », et aucun SBU, aucun politicien ou policier ne me fera craquer et me fera taire sur cette abomination. Bientôt, nous serons à nouveau avec vous pour une prière commune. Je suis à Kiev et je vous contacterai bientôt pour traiter de questions organisationnelles, communiquer avec des organisations internationales, sur la protection des droits de l'homme."

Elle dit avoir été "horrifiée" lorsqu'elle a regardé la vidéo de son arrestation, lorsqu’elle était inconsciente et qu’on pouvait faire d’elle n’importe quoi.

Elle ajoute : "Nous n'avons commis aucune violation et nous avons utilisé toutes les protections légales possibles et impossibles dans un État démocratique où l'anarchie, l'irresponsabilité et l'impunité sont omniprésentes."

Elle remercie les fidèles pour leurs prières et écrit que tous les détenus portent leur croix plus loin et remercient Dieu pour tout.

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Les fidèles de la cathédrale de l’Intercession de Khmelnitski ont fait appel aux ambassadeurs des pays européens, ainsi qu'au coordinateur de l'ONU en Ukraine et à l'ambassadeur de la délégation de l'Union européenne au sujet de la violation de leurs droits. Notamment des récentes actions illégales des activistes qui, avec le soutien des autorités locales, ont saisi la cathédrale le 2 avril, et ont illégalement transféré la communauté religieuse de l’Eglise orthodoxe ukrainienne à la secte du pouvoir contre la volonté des croyants. Ils demandent qu'on prête attention à la discrimination fondée sur la religion et aux violations systématiques des droits des croyants et des communautés religieuses de l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Ils n’auront évidemment aucune réponse. Mais tous ces pays complices, et l’ONU et l’UE, ne pourront pas dire qu’ils n’étaient pas au courant.

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A Boïarka, dans la région de Kiev, les militants de la secte du pouvoir, sous la direction du maire, avaient organisé le 24 février une « réunion » a cours de laquelle avait été « voté » le « transfert » de l’église Saint-Michel par de soi-disant fidèles, alors qu’au même moment quelque 500 réels fidèles réaffirmaient leur attachement à l’Eglise orthodoxe ukrainienne. Les fidèles avaient averti la police avant la réunion, et avaient ensuite dénoncé à la police cette réunion illégale. La police n’était pas intervenue et n’avait pas donné suite. Le 7 avril le transfert a été officialisé, et le maire a averti que ce n’était qu’un début. Les fidèles ont alors saisi le tribunal, et, miracle, celui-ci vient de faire enregistrer la plainte et d’ordonner une enquête préliminaire. C’est sans doute sans espoir, mais l’histoire retiendra qu’il y aura eu un juge honnête.

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