Introït
Miserére mihi, Dómine, quóniam tríbulor : líbera me, et éripe me de mánibus inimicórum meórum et a persequéntibus me : Dómine, non confúndar, quóniam invocávi te.
Ayez pitié de moi, Seigneur, car je suis très affligé, délivrez-moi et arrachez-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs. Seigneur, que je ne sois pas confondu, car je vous ai invoqué.
Graduel
Pacífice loquebántur mihi inimíci mei : et in ira molésti erant mihi. Vidísti, Dómine, ne síleas : ne discédas a me.
En m’adressant des paroles de paix, mes ennemis dans leur colère méditaient de perfides desseins. Vous avez vu, Seigneur ; ne restez pas en silence ; ne vous éloignez pas de moi.
Offertoire
Benedíctus es, Dómine, doce me justificatiónes tuas : et non tradas calumniántibus me supérbis : et respondébo exprobrántibus mihi verbum.
Vous êtes béni, Seigneur : enseignez-moi vos commandements ; ne me livrez pas aux superbes qui me calomnient : et je pourrai répondre à ceux qui m’insultent.
Communion
Ne tradíderis me, Dómine, in animas persequéntium me : quóniam insurrexérunt in me testes iníqui, et mentíta est iníquitas sibi.
Ne me livrez pas, Seigneur, à la merci de ceux qui me persécutent : des témoins iniques se sont élevés contre moi et l’iniquité a menti contre elle-même.
Remarquons qu’aujourd’hui les quatre chants psalmodiques sont des plaintes du Christ souffrant. Que veut dire cela ? Les chants psalmodiques sont la participation du peuple à l’action de la messe ; ils indiquent les sentiments et les pensées que nous devons entretenir pendant la journée. La messe, en effet, la plus haute action de la journée, doit avoir son écho. Pour entrer dans les détails, disons : l’Introït nous indique les sentiments et les pensées que nous devons avoir en nous rendant à l’église, dans notre marche du monde vers le sanctuaire — nous allons aujourd’hui à l’église avec le Sauveur souffrant. Le Graduel est le chant intermédiaire entre les lectures et, en même temps, l’écho de la leçon ; cet écho doit retentir pendant tout le jour. Nous devons entendre, pendant toute la journée d’aujourd’hui, les lamentations du Christ. L’antienne de l’Offrande nous accompagne dans l’action sainte ; elle nous aide à entrer dans le sacrifice ; il s’agit, aujourd’hui, d’entrer dans le sacrifice de la Passion du Christ. L’antienne de la Communion nous enseigne à considérer comme il faut le corps du Seigneur et, en même temps, le mystère du jour. Aujourd’hui « nous annonçons », en mangeant ce pain, la mort du Seigneur.
Considérons encore que les quatre chants psalmodiques parlent à la première personne. C’est le Christ qui se plaint et qui souffre ; en prononçant nous-mêmes ces plaintes, nous nous faisons un avec lui, ou plutôt, en tant que membres de son corps mystique, nous nous plaignons avec lui.