La Cour pénale internationale a donc osé lancer un mandat d’arrêt contre Poutine et contre Maria Lvova-Belova pour avoir sauvé des enfants de la zone de guerre. Il convient de rappeler que, dès le début, Maria Lvova-Belova avait été très claire sur l’opération. Dès le 10 mars 2022, alors que la propagande sur les « déportations » d’enfants n’était même pas encore en projet, Maria Lvova-Belova disait :
« Jusqu'à présent, 89 enfants sont restés dans le sud de la Russie. Ils reçoivent tout ce dont ils ont besoin, la plupart d'entre eux sont en contact avec leur famille. Et pour chaque enfant, il existe un plan d'action en vue d'un éventuel retour auprès de leurs parents. La Russie n'a jamais empêché et n'empêchera jamais les enfants de retourner chez leurs parents. Si les parents ou les représentants légaux sont capables et désireux de les reprendre, nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider. »
Le 20 mars 2022 elle ajoutait à propos des enfants retirés des orphelinats pour être protégés en Russie :
« A ce jour, 380 enfants sont dans une famille dans 19 régions de notre pays. Il s'agit d'enfants qui étaient placés dans des institutions de protection sociale depuis longtemps. Aucun d'entre eux n'a été séparé de ses parents. Deuxièmement, nous comprenons que si des représentants légaux peuvent être trouvés, nous ferons immédiatement tout ce qui est possible pour réunir ces familles. Nous avons actuellement 15 enfants de huit familles que nous avons réunis avec des parents en Ukraine. »
Et elle rappelait encore le 29 novembre :
« Dès que nous recevons des informations sur des parents qui sont prêts à accueillir les enfants, nous en sommes très heureux. Si nous comprenons que, conformément à toutes les réglementations, nous pouvons transférer ces enfants, nous nous en occuperons certainement. »
Maria Zakharova donne ces citations pour faire le parallèle avec l’opération Babylift lancée par le président américain Gerald Ford le 3 avril 1975. Il s’agissait de « sauver les enfants vietnamiens des griffes du communisme ». Le premier avion s’écrasa juste après le décollage : une centaine d’enfants furent tués. L’opération continua néanmoins, et ce sont 3.000 enfants vietnamiens qui furent envoyés aux Etats-Unis, servant la propagande de Gerald Ford (qui posa avec un enfant vietnamien dans les bras). Il ne fut jamais question de les rendre à leurs parents.