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Samedi de la deuxième semaine de carême

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(Murillo)

Troisième sermon de saint Pierre Chrysologue sur le fils prodigue.

Se levant, il alla vers son père. Alors qu’il était encore loin, le père l’aperçut. Il fut ému de compassion, accourut vers lui, lui sauta au cou, et l’embrassa. Le jeune homme se releva de la ruine du corps et de l’âme. Il se releva des profondeurs de l’enfer jusqu’à atteindre les hauteurs du ciel. Auprès du Père céleste, le pardon a plus redressé le fils que la faute ne l’avait abattu.

Se levant, il alla vers son Père. Il vint non par le mouvement des pieds mais par l’élan impétueux de l’esprit. En dépit de la distance, il n’eut pas besoin d’itinéraire, parce qu’il avait trouvé le raccourci de la voie du salut. Il n’a pas à chercher le Père céleste en parcourant les routes celui qui le cherche dans la foi, car il découvre bientôt qu’Il lui est présent.

Se levant, il alla vers son père. Alors qu’il était encore loin…. Comment est-il éloigné celui qui s’en vient ? C’est qu’il n’est pas encore arrivé. Celui qui vient, vient à la pénitence, mais il n’est pas encore arrivé à la grâce. Il vient à la maison du père, mais il n’est pas encore arrivé à la gloire d’auparavant, ou de la vertu ou de l’honneur d’antan.

Lorsqu’il était encore éloigné, son père le vit. Le Père l’a vu, Celui qui habite dans les hauteurs, pour que le fils puisse l’atteindre. Les yeux du père éclairèrent le regard du fils qui s’en venait, pour que fuie toute l’obscurité que la faute avait répandue autour de lui. Les ténèbres de la nuit ne ressemblent pas à ces ténèbres qui naissent du désordre des péchés. Ecoute le Prophète qui dit : Mes iniquités se sont emparées de moi, et je ne pouvais plus voir. Et ailleurs : Mes iniquités se sont appesanties sur moi. Et, un peu plus loin : Et j’ai perdu la lumière de mes yeux. La nuit ensevelit la lumière du jour, le péché celle des sens. Les membres apportent de la confusion dans l’âme. Si donc le Père céleste n’avait pas jeté ses rayons dans le visage du fils qui s’en retournait à la maison, et n’avait enlevé toute l’obscurité de la confusion par la luminosité de son regard, ce fils n’aurait jamais vu l’éclat du visage du père.

Il l’a vu de loin. Et il fut touché de compassion. Il est mu par la miséricorde, Celui qui ne peut être mu d’un lieu à un autre. Il accourt, non en avançant avec les pieds, mais par le sentiment de pitié.

Il lui sauta au cou. Non dans un élan purement physique, mais pressé par la compassion. Il s’est jeté à son cou pour redresser celui qui gisait par terre. Il s’est jeté à son cou pour qu’avec le fardeau de l’amour, Il lui enlève le fardeau des péchés. Venez à moi, dit-Il, vous tous qui peinez sous le poids de vos fardeaux. Prenez sur vous mon joug, car mon fardeau est léger. Prenez sur vous mon joug, car il est léger. Vous constatez que ce fardeau du père soulage le fils et ne l’écrase pas.

Il s’est jeté à son cou, et il l’a embrassé. Voilà comment le père juge, corrige, comment il donne des baisers et non le fouet au fils pécheur. L’amour ardent ne voit pas les fautes, et le père rachète donc par un baiser les péchés du fils ; il les met sous clé par une étreinte, pour ne pas mettre à nu les crimes du fils, pour ne pas l’en souiller. Le père panse les plaies du fils de façon à ne plus lui laisser ni cicatrice ni marque quelconque. Bienheureux sont ceux dont les iniquités sont remises, et dont les péchés sont recouverts. Si cette action du fils nous déplaît, si nous horrifie son éloignement du père, pour notre part, nous ne nous éloignerons jamais d’un tel Père. Le regard du Père met en fuite les crimes, chasse tout ce qui fait du tort, repousse la débauche et les tentations. Mes frères, je vous en conjure, si nous nous éloignons, si nous dissipons les biens du Père en vivant dans la luxure, si jamais il nous arrivait de commettre un crime ou un délit, de nous précipiter dans l’impiété ou de nous ruiner totalement dans le mal, retournons vers un tel Père, à l’exemple d’un tel invité.

Il accourut, se jeta à son cou, et l’embrassa. Je vous le demande, y a-t-il lieu de désespérer ? Est-ce là une incitation à se dérober ? Est-ce peut-être une invitation à la peur ? A moins que par hasard ne nous trouble le fait que le père se soit porté au-devant de son fils, que nous inspire la peur le baiser donné au fils, que nous alarme l’étreinte paternelle, comme si le père l’avait reçu pour en tirer vengeance au lieu de lui pardonner. Ce fils, il l’écroue en le tenant par la main, il l’emprisonne dans ses bras, il le ligote avec ses muscles. Mais ce qui suit condamne suffisamment une conception vindicative de la vie, grandement ennemie du salut.

Le père dit à ses serviteurs : Vite, apportez la robe première, et revêtez-l’en ; et mettez un anneau à sa main, et des chaussures à ses pieds ; puis amenez le veau gras et tuez-le ; et mangeons, et faisons bonne chère ; car ce fils qui est mien était mort, et il est rendu à la vie, il était perdu et il a été retrouvé. Après avoir entendu ces choses, hésitons-nous encore ? Ne retournons-nous pas encore à notre Père ? Vite, apportez la robe première, et revêtez l’en. Il a supporté les crimes du fils, lui qui n’en a pas supporté la nudité. C’est pour cela qu’il lui impose ce vêtement. Pour que le fils ne soit pas accablé de ce poids, il a voulu que le fils soit vêtu par les serviteurs avant d’être vu, pour éviter que le père soit le seul à en connaître la nudité, car seul le Père ne pouvait voir la nudité du fils.

Vite, apportez la robe première. Le Père qui ne supporta pas que son fils soit dans des choses secondes, voulut que la joie procède plus du pardon que de la justice. Vite, apportez la robe première. Il ne lui dit pas : D’où viens-tu ? Où es-tu allé ? Où est l’argent que tu as emporté ? Comment as-tu pu transformer tant de gloire en tant de turpitude ? Mais : Vite, apportez la robe première, et revêtez l’en. Vous voyez que l’amour ardent ne voit pas les fautes. Le Père ne connaît pas de miséricorde tardive. Celui qui dissèque les fautes, les étale au grand jour.

Et il lui met une bague au doigt. La piété paternelle ne se contente pas de l’avoir innocenté. Elle veut lui restituer l’honneur et l’innocence d’antan.

Et mettez-lui des sandales aux pieds. Pour que pas même dans le pied ne demeure la difformité de la nudité ; pour que, chaussé, il revienne au parcours de la vie antérieure.

Et tuez le veau gras. Un veau ordinaire ne suffit pas s’il n’est pas gras, s’il n’a pas été engraissé. Le veau gras témoigne de l’abondance la charité du père. Parce que ce fils qui est mien était mort et est revenu à la vie. Il était perdu et a été retrouvé.

Commentaires

  • Jean Chrysostome peut-être ou Pierre Chrysologue ? Jean Chrysologue c'est qui ?

  • Oups... Merci.

  • Merci beaucoup

    Mais à Besançon était fêté ce matin le saint Suaire

    https://www.editions-spm.fr/auteurs/article_pop.asp?no=3499&no_artiste=5768

  • Le 4 mai à Turin messe propre du St Suaire

  • Intention de prière : la fille prodigue.
    Je croyais pourtant l'avoir bien élevée, ma fille Noémie. Elle est chez les Evangéliques. Incroyable ! Je compte sur les prières de Daoudal, de Robert, de Dauphin, de g marie, d'Isabelle et des autres que j'oublie et auxquels je demande pardon de les oublier. Que les saints et les anges intercèdent pour elle, afin qu'elle revienne à la vraie foi !

  • Consolez-vous, cher Stavrolus, ce n'est qu'un dérapage, elle reviendra et c'est mieux que d'aller chez les témoins de Jehovah ou les adorateurs de la Pachamama. Après l'éblouissement du début, elle s'apercevra de la réalité. Nos prières vous sont acquises, c'est bientôt la St Joseph (fêté le 20 mars cette année), la St Benoît le 21 et l'Annonciation le 25. Et Noémie signifie « aimable, agréable, gracieuse », comme son Ange gardien

  • Merci de votre optimisme, mais je compte sur vos prières mon cher.

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