Le métropolite Kliment, président du département d'information synodal de l'Église orthodoxe ukrainienne, a déclaré que les moines ne partiraient pas de la laure des Grottes de Kiev, parce que c’est leur patrimoine et que l’avis d’expulsion est illégal.
"La direction du musée a lancé un ultimatum dans lequel elle annonce la résiliation du contrat de location, sans fournir d'explication, et exige que le monastère soit évacué. Ces exigences ne sont pas conformes à la législation ukrainienne. L'Eglise orthodoxe d’Ukraine ne peut pas être expulsée du monastère car il n'y a pas de base légale pour cela.
On ne voit pas sur quelle base nous devrions transférer ces valeurs matérielles et le patrimoine culturel qui a été restauré et préservé par les moines. Pour quelles raisons devrions-nous les transférer à des personnes qui n'ont rien à voir avec ce patrimoine ? Elles ne l'ont pas créé, elles ne l'ont pas reconstruit, elles l'ont seulement détruit au cours des années précédentes et maintenant elles veulent nous l'enlever.
Comment pourrions-nous partir ? Nous sommes responsables de cet héritage, de ce patrimoine culturel que nous avons conservé pendant des décennies. Et maintenant, nous devons le laisser à ceux qui l'ont détruit ?"
Puis une déclaration officielle a été publiée sur le site de la laure des Grottes de Kiev :
« Connaissance a été prise, le 10 mars 2023, de la lettre de la direction de "La Réserve Nationale de la Laure des Grottes de Kiev", adressée à la Laure et informant sa fraternité monastique qu’elle était priée de quitter les lieux avant le 29 mars. Les fonctionnaires du Ministère ukrainien des cultes expliquent leur ultimatum par les conclusions pour la préparation de propositions et de recommandations concernant l’organisation de l’implémentation de certaines tâches liées à l’activité des organisations religieuses en Ukraine. « Prenant en considération les conclusions du groupe de travail interdépartemental et la lettre du Ministère de la culture et de la politique d’information de l’Ukraine daté du 3.9.2023 No. 06/34/2234-23, sur la base de la clause 8.1. du bail, la Réserve prévient de la résiliation du contrat à effet du 29 mars 2023 » est-il dit dans l’avertissement. Cependant, il n’y a aucune information sur les fondements juridique pour de telles actions dans la lettre mentionnée. En ce qui concerne les travaux du groupe indiqués dans la même lettre, le contenu de ses conclusions n’a été communiqué nulle part, mais elles étaient de toute évidence partiales, avec une violation flagrante des normes juridiques. Aussi, le seul fondement pour expulser les moines du sanctuaire orthodoxe n’est que le caprice des fonctionnaires du Ministère des cultes, comme cela était le cas du temps du pouvoir soviétique dans les années 60 du siècle passé. »
Autrement dit Zelensky va devoir envoyer la police déloger les moines. Mais il sait que cela se fera dans une totale indifférence des défenseurs patentés des droits de l’homme. Il peut tout faire parce qu’il est le garant des valeurs occidentales…
Il y a au Département d’Etat américain un « bureau chargé de la liberté religieuse internationale », qui est très actif et réagit chaque fois qu’il est porté atteinte à la liberté religieuse un peu partout dans le monde, surtout dans les pays qui ne sont pas sous la coupe des Etats-Unis, naturellement. Le bureau n’a rien à dire en ce qui concerne la persécution contre l’Eglise orthodoxe ukrainienne, il n’a pas dit un mot des perquisitions, des sanctions, du processus d’interdiction de l’Eglise. Le 15 mars prochain il y aura une réunion sur « les implications quant à la liberté religieuse de l’invasion russe de l’Ukraine ». Une réunion 100% antirusse, qui dénoncera les atteintes à la liberté religieuse dont les Russes sont coupables en Ukraine… et en Russie (donc sans rapport avec « l’invasion »). Il sera notamment question de la persécution des « Tatars musulmans de Crimée ». Or les Tatars qui ont préféré s’exiler ne l’ont pas fait parce qu’ils étaient musulmans, mais parce qu’ils étaient fanatiquement pro-ukrainiens. Rien à voir avec la liberté religieuse.